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Au temps où…
Dans le parc fleuri
De myosotis et de soucis,
Nous étions d’infatigables gamins
Se poursuivant avec des cris de joie…
Au temps où…
Nous marchions fièrement
Dans les rues de Berlin,
Portant précautionneusement
Les lampions dansant de la Saint-Martin…
Au temps où…
Mâchant les cerises juteuses
Chipées aux pies voleuses
Qui nous piquaient les mains,
Nous nous prenions pour les rois du jardin…
Au temps où…
Les escaliers pentus
Et les étages sombres
Résonnaient de nos folles poursuites…
Au temps où…
Déguisés de draps blancs,
Nous rugissions de peur,
De nos voix enfantines
Que l’on croyait funèbres
Mais restaient cristallines…
C’était le temps où…
Nous étions fragiles et tout petits,
Mais plus forts et plus savants
Que tous les dieux puissants
Qui dominent les cieux…
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Dans la ville endormie
Pas un passant,
Et nulle vie :
Un grand silence
Qui se balance
Sur le fronton
De la mairie.
Dans les rues sans couleur
Pas un passant,
Pas un moteur :
Une ombre douce
Qui s’alanguit
Sur les mousses
Des toits gris.
Dans la nuit noire,
Pas un passant
N’ouvre sa porte :
Comme chaque soir
Nous irons boire la solitude,
Avec la cendre
De nos mémoires.
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Toi qui es doux et tendre
Pour adoucir ma peau couverte de blessures,
Toi dont la parole fraîche
Embaume mes lèvres gercées,
Toi qui chantes comme cigale en été
Sous le bleu d’un ciel clair et joyeux,
N’écoute pas mes paroles accablées
Par le poids d’un passé malheureux ;
Je ressemble au couchant de l’automne
Dont l’horizon flamboie encore un peu :
J’attends le lendemain entre espoir et sourire,
Lavée des ennuis aux ailes grises
Et de l’abîme qui foudroie.
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Dans l'écluse moirée
La péniche s'avance,
Fière du sable doré
Pour une tour immense.
On ferme les vantaux:
L'eau s'engouffre en grondant,
Et la péniche danse
En montant sur les eaux.
Sur le fleuve calmé
La péniche s'en va,
De son allure tranquille,
S'en va vers la grand'ville
Où l'on bat le béton.
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Tu le disais,
Mais tu ne le dis plus.
Tu parlais
Mais tu ne parles plus.
Tu le faisais,
Mais tu ne le fais plus.
Tu souriais,
Mais tu ne souris plus.
Tu chantais,
Mais tu ne chantes plus.
Adieu !
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