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Ahanant sur des jambes qui tremblent,
Je gravis un sentier de montagne empierré,
Bordé de fleurs printanières,
Où la mousse fait perdre le rythme,
Où le sable mouillé fait glisser le pas.
Suis-je un randonneur ?
Suis-je un touriste ?
Suis-je un pèlerin ?
Je viens sur ce chemin sans chercher la prière,
Je viens sur ce chemin sans chercher le pardon,
Je viens sans dévotion aucune
Et sans chercher de vérité.
Par l’effort de la marche,
Par mon cœur tapant dans ma poitrine étroite,
Comme un tambour sonnant la charge,
Par le but à atteindre,
(Fut-ce le sommet d’une simple colline),
Je me retrouve pèlerin.
En mettant mes pas hésitants
Dans les pas des foules courageuses,
Dans les pas des vrais pèlerins
Qui ont peiné de siècle en siècle
Sur ce sentier brûlé, fleuri, venté, enneigé,
Je deviens simple fourmi laborieuse.
Ni épuisée, ni enchaînée, ni entravée,
Je gravis la montagne en soufflant ma peine,
Sans faute ni pardon,
Sans repentir ni péché,
Pour une courte étape spirituelle
Dont Dieu ne se moquera pas.
Abandonnant les touristes colorés
Qui boivent à l’ombre du platane colossal,
Je franchis le portail de Saint-Guilhem-le-Désert,
Et mon fardeau de plomb
Se transmute en fardeau de plumes.
Je pose enfin mon bagage mince
Dans le vaisseau de la basilique grise,
Et l’émotion m’étreint.
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Une île sur l’Ardèche
Souvenirs d’une île,
Une île sans chaleur,
Sans palmiers,
Sans visiteurs dénudés ;
Sable qui s’accumule
Par la fantaisie du courant,
Et sable enfoui
Glissant sous les galets bruyants.
Sur la berge mouvante,
Des épilobes rouges,
Des orties vigoureuses
Et des papillons bleus.
Les graviers crissent sous mes pas maladroits
Et la rivière s’enfuit,
Là-bas, là-bas
Se noyer dans le gris du Rhône arrogant.
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