• Que t’importe

    Le livre fermé,

    La télé silencieuse,

    Ou le portable éteint ?

     

    Que t’importe

    L’acariâtre voisin,

    L’ami taciturne,

    L’employé peu malin ?

     

    Que t’importent donc tant

    Les broutilles chagrines,

    Les soucis passagers,

    Les chicanes enfantines ?

     

    Que t’importe, 

    Si, pour toi, chaque matin,

    Le soleil s’ouvre comme une rose

    En déployant secret et parfum ?

     

    Que t’importe,

    Si ton cœur bat d’un rythme régulier,

    Si ta parole est sage

    Et ta mémoire fidèle,

    Si tu souris à de nouveaux visages,

    Et si, malgré ton âge,

    Ton pas t’emporte

    Encore, encore un peu plus loin ?

     

      


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  • Tous ces gouvernements,

    Ces princes, ces tyrans,

    Militants et doctrinaires,

    Tous ces régimes,

    Tous ces états,

    Tous ces pays et ces terres,

    Ici et par-delà l’infini des océans,

    Tous ceux qui,

    Les ailes coupées et les pieds dans le sol,

    Sans âme,

    Sans morale,

    Sans amour,

    Témoignent seulement

    De leur doctrine,

    De leur pouvoir,

    De leur haine,

    De leur argent,

    Tous sont condamnés

    A l’errance de la barbarie.

     

    On les entend déjà,

    Ces innocents abandonnés

    Se plaindre des plaies de leur chair,

    Et l’on entend déjà

    Le cri des enfants stupéfiés,

    Et l’on entend surtout les souffles rauques

    Des poitrines écrasées.

     

    Les cœurs tressaillent et se désolent ;

    Déchirants sont les cris dans la nuit ;

    Pour ces peuples amers,

    Il n’y a plus de fontaine

    Où boire et s’étancher :

    Les eaux croupies remplissent les marais.

     

    Qui brandira un sceptre d’or et de lumière ?

    Qui osera parler aux dieux ? 


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  • J’écoute,

    J’écoute dans le camélia rouge et gris

    Le vent qui ne s’arrête pas ;

    J’écoute le vent qui gronde

    Et rebondit sur les tuiles blanchies.

     

    J’écoute,

    J’écoute le crissement des pneus

    Sur le glacis des routes ;

    J’écoute,

    J’écoute ce long mois de février.

     

    Encore quelques flocons,

    Encore la bise aigre,

    Le sifflement des bûches dans la cheminée ;

    Les fumées s’échappent et virevoltent

    Dans une danse de sorcières ricaneuses,

    En rejoignant là-bas, là-bas

    Les grands bois où pleurent

    Les oiseaux apeurés

    Par ce long mois de février. 


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  • Si je le dis

    Aujourd’hui,

    Cet amour

    Qui chante

    Et qui m’enchante,

    Je peux te faire trembler…

     

    Mais, si je ne le dis pas,

    Tu ne l’entendras pas.

     

    Si je le crie

    Aujourd’hui,

    Cet amour

    Qui frémit

    Au souffle du vent,

    Cet amour

    Que susurre

    Le grand fleuve doré,

    Je peux te faire chanter…

     

    Mais, si je ne le dis pas,

    Tu ne l’entendras pas.

     

    Je cherche les mots d’une chanson

    Qui traduiraient notre passion,

    Tu les écouteras cette nuit

    Dans la mélodie des roseaux

    Qui chantent et dansent

    Sur les berges de nos vies.

     

    Aussi, je te les dis,

    Je te les chante,

    Je te les crie,

    Ces mots d’amour et d’harmonie,

    Et tu les entendras. 


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  •  

    Comme sur l'étagère se découvre

    Le livre poussiéreux

    D'un génie oublié,

     

    Comme au cœur de l'hiver

    Tremble encore sur sa tige

    Une rose bercée,

     

    Comme s'élance fièrement

    D'un château dévasté

    Le donjon érigé,

     

    Comme des nuées rousses

    S'ouvrent soudain

    Dans un ciel plombé,

     

    Comme un anneau d'or fin

    Brille d'un éclat joyeux

    Sur une main fanée,

     

    Une lueur agile

    Toujours clignote, s'allume et luit

    Au cœur des vies fragiles

    Ou des profondes nuits.


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