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Par Genecomte le 15 Octobre 2012 à 12:32
MARDI 30 MARS 2010, A 23:08 HYPOCRISIE Garde-toi de pleurer
O mon visage blanc,
O ma bouche de cire
Où se noie mon chagrin.
Tu souris à la ronde
Et parle pour tromper.
La béance des mots
Tord ta bouche hébétée.
Parle, on t'écoute avec bienveillance
Si tu souris au vent.
Garde serrées tes lèvres
Pour taire ton malheur.
Ainsi, on t'écoute,
On te cajole, on t'aime,
Ainsi on t'invite,
Tu fais joli dans le décor.
Tes mots de perles blanches
Ourlent tes phrases vaines ;
Sèche tes larmes pures
Scelle ton regard triste.
Nul n'écouterait ta peine :
Ferme ton cœur à double tour.
Ouvre une bouche sèche
Sur des mots mensongers.
La vérité, nul ne la sait,
Nul ne la veut.
Il faut savoir parler en société
Sans gêner, sans crier.
Et moi, je ne saurais dire
Si je pleure de rire
Ou souris de chagrin
Car ma parole est morte,
Vierge mon âme de tout désir
Blanc mon visage,
Blanc mon sourire de convention :
Livide la vie qui me conduit.
Interdit à l'homme de pleurer,
A la parturiente de hurler,
Au veuf de crier son chagrin,
Au clochard de chanter son ivresse :
Je revendique la simple liberté de crier,
La liberté ancestrale de gémir, de supplier,
La liberté humaine d'anéantir mes peurs
Par le sel de mes larmes que quelqu'un essuierait.
1 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 17 MARS 2010, A 22:35 TCHERNOBYL ET CAETERA L'aubade à l'aube
Du rossignol invisible
Désolera plus encore
Le bois massacré et bitumé,
Et les décombres enterrés
De la ville détruite.
La terre ulcérée, variqueuse
Taira son tourment
Un millénaire encore,
Mutilée, moribonde.
Science et poèsie ont mêmes fumées blanches,
Même utopie, même amnésie.
Encore quelques centrales,
Encore quelques panaches,
Encore quelques gerbes brûlantes,
Encore quelques déchets enfouis
Au cœur du cœur de notre terre
Pour nos bébés rafistolés de l'avenir.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MARDI 16 MARS 2010, A 11:21 REVANCHE Moi je pleure
Et toi tu joues
Et tu ouvres tes yeux doux.
Toi tu chantes
Et moi je geins
Et tu fermes tes deux mains.
Moi je crie
Et toi tu ris
Et tu fermes tes yeux gris.
Moi je vis
Et toi tu meurs
Tu as joué pour du beurre.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG LUNDI 15 MARS 2010, A 23:44 DIX APHORISMES SUR LE BONHEUR Mon bonheur passe par plusieurs chemins
Qui ne se rencontrent pas.
_______________________
Mon bonheur est d'argile
Mais la sculpture est belle.
__________________________
Mon bonheur est un vase empli de fleurs fanées.
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Si je colle un sourire sur mes lèvres
Qui croira en mon malheur ?
__________________________
Mon bonheur sonne comme cloche d'église
Toujours au loin se perd le tintement.
------------------------------------------
Qui sait ? le bonheur viendra peut-être au printemps
De la sève des arbres géants
Ou de la violette cachée sous la feuille ?
-----------------------------------------
Mon bonheur est pour demain,
Mais je vis aujourd'hui.
------------------------------------------
Je veux bien croire au bonheur.
Pour le malheur, il y a la réalité.
--------------------------------------------
Rire m'est aussi facile que pleurer.
Mais une heure de rire est vite oubliée.
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J'envie les gens heureux :
On les dit égoïstes et oublieux.
Moi, je n'oublie pas grand-chose
Des grandes causes et des petites gens
Qui m'ont tant fait pleurer
Et qui, hélas, m'ont rendue sage.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG VENDREDI 12 MARS 2010, A 10:28 LA TÊTE À L'ENVERS Reprenons
Le monde est à l'envers
Ma tête est à l'endroit
Non, reprenons
Ma tête est à l'envers
Le monde va tout droit
Non, c'est pas ça
Le monde est un enfer
Ma tête est à l'étroit
Non, reprenons
Ma tête est en colère
Le monde est une croix
Non, reprenons
Ma tête dégénère
Le monde est aux abois
Non, reprenons
Ma tête est trop légère
Le monde danse de joie
Non, c'est pas ça
L'univers est vulgaire
Mon âme se fourvoie
Non, reprenons
Dans la vie, rien à faire
On s'y perd quelquefois
Non, reprenons
Si le monde se perd
Je serai nommé Roi.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG LUNDI 08 MARS 2010, A 11:40 JOURNÉE DE LA FEMME Mais non, Seigneur, tu le sais bien,
Je ne t'ai pas oublié.
La petite a crié: un loup, maman !
Et je me suis levée.
Ce matin, oui, j'étais bien énervée.
Mon cher lit douillet, comme j'aimerais
Te retrouver pour quelques minutes encore,
Des minutes volées !
Mais il a fallu les habiller
Et puis les faire déjeuner,
Ces chers petits affamés.
Le chocolat renversé, tu le sais, toi,
Qui a bien pu le nettoyer ?
Et puis vite, vite, il était l'heure :
Chez moi, il est toujours l'heure
De faire quelque chose d'urgent ou d'assez pressé,
Quelque chose de barbant,
Quelque chose d'utile,
Très provisoire et surtout très stupide.
Eh non, il ne faut pas oublier le petit monstre
Qui vous mord le poignet,
La montre aux désirs totalitaires et permanents :
Le matin, les aiguilles sont folles.
A peine levés, il faut déjà partir !
On ne peut pas non plus laisser
La maison en chantier, les couettes à l'envers
Les bols dans l'évier.
On pourrait, dit le mari, mais le soir,
On n'aurait plus envie de revenir…
Et puis une fois partis, c'est encore pire !
Mails, téléphones, rendez-vous à déplacer
Réunions, concertations,
Salut, ça va ? Bonjour, monsieur le Directeur !
Bonjour, Monsieur l'Inspecteur,
Bonjour, Monsieur le Contrôleur,
Nicolas, t'as pas vu mon stylo,
Mon dossier, mon café ?
Quelle heure est-il ? Une heure ?
Il faut nourrir la machine affamée,
Juste de quoi continuer,
Car c'est encore pire après :
A trois heures, il est déjà six heures ;
Il faut courir vers le foyer béni
Que tu as béni, Seigneur!
Vite, les petits, Maman est pressée de rentrer !
La lecture, le cahier à signer, le cours de gym
Et les montagnes à repasser.
Et puis aussi, il faudra bien dîner,
Et surtout, ne pas oublier les bons petits légumes
Bien présentés, frais et vitaminés
C'est bon pour la croissance, tous ces machins épluchés !
Pour tes enfants chéris, Seigneur :
(Et en un tourne-main,
Il suffit de s'organiser, ben, voyons)
Brosser, laver, rôtir,
Bouillir, braiser, cuire à l'étouffée,
Et de la bonne humeur pour présenter!
Ciel, mon mari !
Le pauvre, il est épuisé.
Coup de peigne, sourire, bisous,
Et l'intérêt habituel et factice :
Pour ton projet, ils ont marché ?
Comment, mais ils ne te connaissent pas !
Tu as mérité cette promo plus que lui!
Onze heures ! Je n'ai pas vu la soirée passer…
Calin, dodo, et je m'endors hébétée,
Satisfaite de cette belle journée.
Comment, Seigneur, que me dis-tu ?
Je ne t'ai pas prié ?
Je le sais pourtant bien,
Pas un seul moment ,tu n'as cessé de compter
Les cheveux de ma tête.
Non, Seigneur, je ne t'ai pas oublié
Pas une seule seconde,toi qui as mille bras,
Toi qui es partout à la fois,
Toi qui sais tout, vois tout, entends tout,
Je n'ai cessé de t'envier !
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 07 MARS 2010, A 09:18 JE SUIS UN ARCHAÏSME. Je suis un vivant archaïsme
Qui lit Ronsard, Desnos et Mac Orlan.
Je multiplie les illusions
Mais je n'ai pas de carte bleue.
Dans ma poche, ni portable, ni internet,
Mais un caillou poli ramassé sur la grève.
Plus perdue qu'un pavé sur le boulevard,
J'erre de trottoir en boutique,
Hébétée devant les brillantes vitrines.
Je sursaute quand tremblent les néons jaunes
Et rentre en mon ghetto
Quand les musiques de série
Claquent mon visage blanc.
Les affiches et les pubs
Asphyxient mes pensées,
Coupent ma chair et lacèrent mon âme.
A vingt ou quarante ans, je ne suis pas d'ici :
Ni venue tôt, ni venue tard
Mais tombée des constellations
Pour un bagne brillant qui m'est une prison.
Je n'en suis pas complice,
L'esprit torturé de lames rouges.
Agressée par ce nouveau siècle qui chavire,
Si je marche, je titube,
Si je dors, je m'évanouis,
Et si je parle, c'est pour crier
Sans voix, comme dans un cauchemar.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG SAMEDI 06 MARS 2010, A 17:48 SUPERSTITION L'eau qui sourd, ivre et glacée
Au bas de ma maison,
A petits pas légers de danseuse affolée,
L'eau qui bruit dans la nuit,
Contente et jaillissante,
L'eau qui jase et saille des cavernes profondes
Des entrailles fertiles et des rumeurs fécondes,
Me donnera enfin l'amour et le bonheur
Si je jette à son fil un fil de mes cheveux
Sous la lune mordante, un beau matin d'avril,
Le premier fil d'argent pour mieux conduire ma vie.
Et je ferai trois vœux pour broyer le malheur :
L'un de fermer les yeux, l'autre de tendre mes mains,
Et le troisième enfin sera pour mon jardin.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG JEUDI 04 MARS 2010, A 19:43 LA PETITE ÉGLISE, Adieu, petite église écrasée par les tours de verre,
Les bureaux, les cinés, les néons ;
La ville a grandi dans une chape étroite
Qui obscurcit le ciel et rend l'homme méchant.
Petite église accroupie, adieu,
Tu t'enfonces dans la terre
Et le béton t'avalera bientôt,
Très content de ta disparition.
Mais le germe est vivant
Et bientôt, sous un soleil nouveau,
Tu croîtras fièrement et jailliras de terre,
Dominant les décombres du siècle passé.
Les hommes alors pousseront ta porte de chêne,
Le dos courbé par l'humilité,
Les yeux cherchant la voie et la lumière,
Le cœur empli d'espérance et de foi.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG JEUDI 04 MARS 2010, A 11:19 LE DERNIER COMPTE J'ai compté sur mes doigts
Un deux, trois.
J'ai sauté sur mes pieds
Sans pitié.
J'ai chanté sur les toits
Sans émoi.
Et si j'avais dû attendre
Pour t'entendre ?
Et si j étais resté
Pour aimer ?
Un deux, trois
Par ici.
Huit, neuf, dix,
Les dés sont jetés
Sans compter.
Celui qui restera pour moi
Ce sera le dernier
Car la roue a tourné.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MARDI 02 MARS 2010, A 18:54 ALOUETTE, Ô MON ÂME Calme-toi, mon âme inquiète,
Pas plus que le duvet de l'oiseau,
Pas plus que la brise légère
Ne penchera ton âme
Sur la balance qui oscille
De l'amour vers le péché,
Pas plus, tu ne pèseras dans la main de Dieu.
Il est des âmes lourdes
D'or ou de plomb
Qui pèsent d'importance
Sur le toit de l'humanité.
De César à Hitler, de Socrate à Gandhi,
Les âmes lourdes font leurs comptes
Avec un Dieu vengeur, consolation des affligés.
Mais mon âme légère,
Quel fléau pourrait-elle faire pencher ?
Mais mon âme insouciante,
Pour quelle valeur pourrait-on l'échanger ?
Pas plus que l'âme de l'enfant nouveau-né
Ne pèse mon âme sur cette terre
Que je n'ai fait qu'effleurer.
Calme-toi donc, ô mon esprit chagrin
O mon âme assoiffée de justice et de décomptes,
Triste compagne de peu de poids,
Tu as l'humilité sans la honte,
Petit fétu de paille oublié sur la glèbe,
L'alouette qui vole
N'a pas plus à porter.
Laisse ton chant striduler sans harmonie
Et que la mort te soit légère :
Tu as si peu vécu à travers tes années :
Qui donc pourrait te réclamer un butin ?
Qui donc te demanderait pour l'éternité
L'alpha ou l'oméga ?
Qui donc voudrait mesurer tes lieues et tes pas ?
Laisse le souffle divin te diriger tout droit
Vers les limbes nimbées de sainteté larvée ;
Souffle ta bougie,
Oublie le sel et le pain,
Eteins ton corps,
Petite âme craintive , l'Esprit de Dieu te pousse :
Vole vers sa clarté.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG LUNDI 01 MARS 2010, A 23:45 LE VENT DE BRETAGNE Le volet qui tape contre les pierres grises
C'est le vent dehors qui t'appelle.
Le volet grince et gémit
La mer au loin blanchit la grève.
Dors, petit enfant, dors, va rejoindre les rêves.
Le volet tapera demain,
Le volet grince et gémit :
La mer n'est pas encore ton amie.
Le volet tape et gémit,
Dors, petit enfant, dors avec les elfes.
N'écoute pas les appels du vent :
Le diable rôde…
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG LUNDI 01 MARS 2010, A 23:30 CARMEN Comment peut- elle
A la fois,
Etre si chaude et si glacée,
Peser si lourd et voltiger ?
Comment peut- elle
Susciter ton désir
Et réveiller tes peurs,
Te regarder et t'éviter ?
Comment peut-elle ainsi
Porter le rouge des amoureuses,
Porter le noir des endeuillées
Et magnifier la virginité ?
Comment peut-elle s'enflammer
De rouge et de sang
Dans l'arène dorée,
Sans oublier de s'éventer ?
Couvrant ses petits souliers,
Comment peut-elle mettre
De si pesants volants
Et dévoiler sa cuisse ombrée ?
Devant les boléros serrés,
Comment peut-elle crier d'amour
Et détourner son majestueux regard,
En éclatant d'un rire dédaigneux ?
Comment sa bouche sombre
Peut-elle ainsi
Etre cruelle et caressante,
Donner et refuser ?
Eloigne- toi si tu le peux,
Car sur l'Espagne en fête,
Le soleil brûle et danse
Jusqu'à la nuit.
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Par Genecomte le 15 Octobre 2012 à 12:28
MERCREDI 24 FÉVRIER 2010, A 19:41 EDFOU, TEMPLE DU DIEU HORUS Les portes du sanctuaire d'Edfou sont scellées chaque soir :
Horus replie ses ailes bleutées et ferme ses yeux fatigués,
Oubliant pour la nuit ses combats contre Seth.
Les portes de cèdre s'ouvrent au lever du jour :
Horus reprend sa course diurne au-dessus du désert.
Il ouvre ses ailes et déploie ses bienfaits
Sur la terre d'Egypte.
Une plume jaune tombe sur la pierre
Et la transforme en sable fertile.
Une plume bleue se détache :
Voici le lac Nasser.
La plume d'un rouge flamboyant
Tombe sur l'homme et lui donne la vie.
La mythologie d'hier se mêle aux contes d'aujourd'hui.
Ni son bec courbé et puissant,
Ni sa dent acérée,
Ni ses redoutables serres
Ne lui donnent autant de force et de gloire
Que sa vue perspicace et divine
Qui est mesure, ordre et victoire.
Son regard tranche le bien du mal
Et répand chaque jour l'harmonie.
Les portes d'Edfou se ferment chaque soir,
Mais au matin, le dieu solaire reprend son vol,
Sa quête inlassable et universelle.
2 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG LUNDI 22 FÉVRIER 2010, A 19:35 RAMSÈS, DEBOUT POUR TOUJOURS À ABOU SIMBEL Les yeux ouverts
Sur son rêve de gloire et d'éternité,
Ramsès songe :
La poussière ne fait pas ciller son œil,
Le vent ne dessèche pas sa lèvre,
L'eau ne noie pas sa fièvre.
Sa grandeur s'est muée en folie,
Sa folie s'est figée dans le grès
Dont il est prisonnier.
Il ne voyagera pas au royaume des morts,
Il ne trouvera jamais les portes de l'au-delà.
Dans les colosses de pierre
Son âme est ligotée chaque soir
Pour une veillée funèbre,
Cruelle et solennelle
Où il entend son nom célébré par l'écho de sa propre voix.
Parfois son rêve le conduit
Sur les rives de l'Oronte en lointaine Syrie
Avec ses valeureux guerriers lui apportant Qadesh.
Il se console aussi en pensant à sa couche douce
Où l'attendait Nefertari.
Il ne trouvera pas le sommeil de la mort :
Ses semelles plombées lui ont donné
L'éternité terrestre et l'attente immobile
Du souffle qui passe là-bas,
Au-dessus des obélisques purs,
Et qui s'en va par delà le lac
Lier la terre avec le ciel
En séparant les vivants des morts
Pour leur donner la paix..
1 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 21 FÉVRIER 2010, A 10:13 TOMBEAU DU ROI DJESER Le Roi Djeser erre sans fin
Dans son palais de pierre grise
Et de sable brûlant.
On l'entend parfois crier le nom d'Imhotep,
Et pleurer à grands sanglots bruyants
La si longue famine
Qui décima son peuple chéri.
Il implore le dieu Knoum compatissant
Et cherche de ses yeux brûlés
Memphis la bien-aimée de son royaume unifié.
Puis il retourne en sa chambre triste,
Et guette pendant des heures
Le chant du Nil où il aimait se baigner
Parmi les lotus en fleurs.
Aspiré par les effluves du fleuve révéré,
Il gravit parfois les marches de son tombeau
A pas lourds et pesants
Et s'assied pensif sur les berges odorantes,
Lavant son âme fatiguée de l'éternelle errance
Sous le soleil implacable.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG VENDREDI 19 FÉVRIER 2010, A 12:35 AUTREFOIS, Autrefois, il y avait des rossignols,
Il y avait, tête bêche sous les feuilles d'aulne,
Des moustiques ligotés dans leurs longues pattes.
Il y avait des chalets silencieux
Où l'on tendait l'oreille
Vers les secrets de la nuit.
Il y avait les sombres pénombres
Autrefois, c'était un cri d'oie sauvage,
C'était le soleil qui s'enroulait
Aux vrilles de la vigne.
Il y avait la lumière et les ombres.
Autrefois, si le sommeil ne venait pas ;
L'aube grise et rosée haletait
De mille joies précoces.
Il y avait le jour et la nuit sombre.
Et le fleuve chantant du bruit de ses eaux vives
Emanait au printemps
D'une âcre et fade odeur.
Aujourd'hui, la ville est sombre le jour,
Elle est lumière toute la nuit :
Même les passereaux se sont enfuis.
C'est la ville sans nids et sans terriers,
La ville sans fleurs ni fougères,
La ville tremblante sous trop de bruit.
Le ciel profond est gris mais sans nuage,
Nulle étoile ne brille au-dessus des néons :
Ciel et terre aujourd'hui se cognent au béton.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG JEUDI 18 FÉVRIER 2010, A 10:41 BANLIEUE Tu peux toujours parler des étoiles
Et du firmament infini.
Tu peux chanter les forêts, les montagnes,
Et les sentiers parfumés.
Tu peux parler du fleuve jaune
Et des jonques dorées.
Ces mensonges-là te font rêver
Mais ta vie est ailleurs :
Ta banlieue morne est bétonnée,
Tes rêves ligotés, ta poésie asséchée.
Il y a juste un arbre devant ta fenêtre,
Fier et courageux pour abriter deux merles,
Une palombe grise, un sansonnet bavard,
Et ton espoir infini pour une vie plus belle.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG JEUDI 18 FÉVRIER 2010, A 10:10 NOUS N'IRONS PLUS AU BOIS. Nous n'irons plus au bois,
Les lauriers sont coupés,
Nous n'irons plus au bois,
Nos jambes sont sciées,
Et nos bras,
Nos bras chargés autrefois
D'enfants, de fleurs et de lumière,
Nos pauvres bras vidés
De sang, de sève et d'amour,
Nos bras coupés
Ne savent plus s'élever vers le ciel
Pour prier saints et saintes
Reposant au firmament.
Nos mains creusent la terre, inlassablement.
Trouveront-elles un jour le trésor ?
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 17 FÉVRIER 2010, A 16:54 PEINDRE OU ÉCRIRE? Comme c'est facile,
Mon ami,
De prendre un peu de rose, un peu de bleu,
De tremper ton pinceau
Pour dessiner tout l'univers !
Comme c'est facile,
Mon ami,
De peindre sur la toile
Des noirs moroses, des idées folles,
Et d'y trouver la joie !
Comme c'est facile,
Mon ami,
Une aquarelle, un beau pastel
En deux petits mouvements
Qui font passer le temps !
Mais comme tu peines,
Mon ami,
Les mots en bout de plume,
Les mots au bord du cœur,
Comme tu peines !
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MARDI 16 FÉVRIER 2010, A 13:19 LA CENT ET UNIÈME LETTRE D'AMOUR. Tous les deux, on s'allongerait côte à côte,
On s'allongera tous deux côte à côte,
On s'allongera sans bouger, sans rien dire,
Sans bouger, sans rien dire.
Tu mettrais ton visage contre mon visage,
Tu mettras ton visage contre mon visage.
Tu sentirais mon souffle près de ta joue,
Tu sentiras mon souffle près de ta joue.
Je respirerai ton souffle léger et pur.
Tu poseras ta lèvre sur ma lèvre
Et je boirai ta lèvre sur ma lèvre.
J'embrasserai ta paupière close
Ta paupière fermée et priante,
Ta paupière ombrée, douce et priante.
Et toujours ton souffle dans mon souffle
Et ta lèvre sur ma lèvre.
Tes bras m'enserreraient, m'enserreront tout entière,
Tes bras si grands, si protecteurs, si rassurants
Qu'ils m'enveloppent jusqu'au cœur,
Jusqu'à toucher mon âme,
Tes bras me tiennent et me soutiennent,
Me soutenaient, me soutiendront.
Et la caresse de ta main,
Non, je ne peux la dire,
Ta main si douce qui m'est réconfort
Qui m'est parole, amour et confiance,
Ta main qui me recrée
Comme le peintre dessine,
Ta main qui me soulage de mes maux,
Ta main qui efface mes douleurs,
Ta main qui embellit mon corps
En épousant mes courbes.
On s'allongerait côte à côte,
Sans bouger, sans rien dire.
On s'allongera côte à côte,
Sans parler, sans rien dire,
Les jambes nouées, les mains serrées,
Le cœur noué et bien serré,
L'un contre l'autre,
Sans bouger,sans parole inutile.
Tes cuisses longues et noueuses
Mes cuisses petites et rondes
Côte à côte, sans bouger, sans frémir,
Juste un souffle commun
Léger et pur,
Un seul souffle pour deux,
Un seul souffle pour deux
Et une mesure commune.
Ta poitrine me soulevant
Comme la houle soulève un esquif.
Ta poitrine comme un coffre
Empli de trésors merveilleux
Me soulèverait, me soulèvera
D'un souffle léger et pur.
Allongés côte à côte,
Bien serrés dans notre amour précieux.
J'écouterai alors ta voix, étrange sous mon oreille
Bien collée contre toi pour d'étranges musiques.
Côte à côte, pour vivre enfin
Demain, demain.
Et comment survivre à cette nuit si longue,
Cette nuit qui jamais ne finit ?
Et puis encore des heures et des heures d'attente,
Des heures et des heures de journée ?
.
Demain,
C'est tellement loin, demain !
Qui ose ainsi nous séparer,
Oter l'eau à la plante,
Séparer la racine de la terre,
Nous faire dormir ainsi
Loin, loin l'un de l'autre
Et loin de la certitude du lendemain ?
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG SAMEDI 13 FÉVRIER 2010, A 18:28 DÉMISSION Que fais-tu là, petite,
Devant ton écran noir
Et ton journal ouvert
Et ta porte fermée ?
Que fais-tu là, petite,
A regarder la foule
Hurler des mots vengeurs ?
Que fais-tu là, assise,
Ton chat sur les genoux
Et ton livre à la main,
A pleurer Héloïse,
A tricoter des riens ?
Que fais-tu dans la rue
Les yeux couchés à terre
Pour ne voir ni l'affiche
Ni le rapeur râleur,
Ni la violence rose
Ni la pâleur du vieux,
Ni l'apatride exsangue,
Ni la main qui se tend ?
Que fais-tu là, petite,
A trier devant l'urne,
Tout le mauvais du pire
Et te laver les mains ?
Que fais-tu là, petite
A doucement chanter,
Doucement tu respires,
Doucement tu expires…
Si petite sois-tu
Tu peux encore crier .
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 07 FÉVRIER 2010, A 20:37 LE COQUILLAGE Je ne vois rien :mes yeux se sont fermés.
Je joue, je cours, je ris et j'étudie,
Paupières closes, lèvres pincées.
Les yeux rivés sur mes pensées moroses.
Je ne vois rien :aveugle je suis devenue
Et sourde, et muette, et malheureuse aussi,
Repliée comme un coquillage vide
Où chante encore la mer.
Caressée et polie, mais pliée de douleur,
Nul ne pourra déplier la coquille blanchie
Qui perd sa nacre et sa douceur,
Au fil des vagues violentes et lentes,
Au fil des jours qui m'usent et qui m'effritent
Je deviens sable souple,
Sable mouvant, sable stérile,
Sur moi la mer s'acharne et me rend au néant.
.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG
DIMANCHE 07 FÉVRIER 2010, A 19:56 LE MARCHÉ M'enfuyant du marché
Aux gorges arrogantes,
Bousculant les chalands,
Mon bras lourd de denrées,
Heureuse, les mains frémissantes,
Joyeuse, les doigts frissonnants,
Dans mon panier de jonc
Au milieu des salades,
Des oranges râpeuses,
Des endives dorées,
J'ai posé doucement
Noir, pourpre et violine,
Précieux et inutile
Et les pétales enflés,
Un bouquet d'anémones
Pour nourrir mes pensées,
Et d'un pas plus léger
Poser en ma maison
Une idée du bonheur
Qui me fera chanter.
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Par Genecomte le 15 Octobre 2012 à 12:24
VENDREDI 29 JANVIER 2010, A 20:25 MÉLODIES OUBLIÉES L'ariette oubliée des temps passés
Chante une mélodie légère,
Les doigts s'envolent sur le clavier,
Le petit air est enjoué.
La barcarolle caracole
Et dansent les notes frêles,
Le musicien a froid aux mains,
L'été est encore loin.
La romance doucement geint
Et la trille se plaint.
L'Italien pleure sur le piano
Des mots d'amour en solo.
Ecoutez bien la complainte
Du pauvre petit cheval blanc,
Le vieux berger a du chagrin,
Sa voix s'éteint dans le matin.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 27 JANVIER 2010, A 23:01 MACHO De coquecigrues en balivernes
T'en auras tant dit de fadaises
De sornettes en calembredaines
T'en auras parlé à ton aise.
De fariboles en billevesées
T'en auras encore ajouté
De bêtises en balançoires
Y'en a toujours jusqu'au soir.
T'es qu'une buse, t'es qu'une sotte
Une bêtasse, une bourrique
Une bedole, une pauv'cruche
Qui m'en radote même la nuit.
C'est ma déveine
C'est mon guignon
Que ta bouche toujours ouverte
Déverse autant de chansons.
Petite gourdiflotte
Petite gourgandine,
Insupportable pipelette,
Ferme ta bouche et ta bavette.
Enfin, enfin, comprends enfin
Des rubans, des jarretières
De la poudre et de la soie,
Ok, mais sois belle et tais-toi !
.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MARDI 26 JANVIER 2010, A 11:41 LES LETTRES Pour le nourrisson qu'on gave de tendresse
Les seuls lettres vraiment importantes
Sont celles chantées par sa maman
Dodo, l'enfant do.
Pour l'enfançon sans détresse,
Les seules lettres super importantes
Sont les lettres calligraphiées de la super maîtresse
Qu'il faut super imiter.
Pour l'étudiant licencié,
Les lettres essentielles
Sont celles qu'il écrit en secret
A sa jolie dulcinée.
Pour le petit prof déprimé,
Les lettres plutôt importantes
Sont celles qui vont s'imprimer
Sur les résultats des lycées.
Pour l'académicien pontifiant et bougon,
Les lettres définitivement importantes
Sont celles qui le loueront
Dans sa posthume renommée.
Pour le journaliste du bitume,
Les seules lettres vraiment importantes
Sont celles qui s'additionnent à la une
Et font vendre du papier.
Pour moi, poète du lendemain
Qui remet chaque jour les lignes à taper,
Les seules lettres importantes
Sont celles que je ne peux écrire,
Qui s'entortillent et s'entre-bouchonnent
Dans ma pauvre tête échauffée,
Et que mes mains trop inquiètes
N'oseront jamais étaler.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG JEUDI 21 JANVIER 2010, A 20:38 PRAJÂPATI Le Verbe est tout ce qu'il possède :
Avec le Verbe, il emplit l'univers.
La parole s'élance et remplit l'espace
D'un satellite à la terre,
D'un fleuve à l'océan,
Des étoiles éteintes et lumineuses,
Des montagnes enneigées
Au plus profond des enfers.
Prajâpati, le seigneur créateur
Par le Verbe a créé la terre.
Prajâpati, le seigneur de l'univers
Par la parole a créé l'espace.
Prajâpati, le dieu de l'absolu
Par les sons a créé le ciel.
Prajâpati, maître de l'énergie
A insufflé la vie par le cri.
Le Verbe est tout ce qu'il possède,
Avec le Verbe, il emplit l'univers.
Et l'homme à son image
Ecoute, parle, chante, écrit,
Homme et dieu par le Verbe,
De toute éternité, il est esprit.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 20 JANVIER 2010, A 20:57 HAÏTI Sur la nappe damassée,
La bonne assiette de soupe
Et des couverts d'argent ;
Des bougies parfumées,
Un verre de frais vin blanc.
La télé ouvre sa fenêtre
Sur le soleil d'Haïti :
Des pierres, une main, un cri.
Je bois mon frais vin blanc.
Dans mon fauteuil capitonné
Je ressasse ma dure journée.
J'attends un film rigolo ou stressant,
Je grignote sans y penser
De jolis chocolats noirs ou blancs.
La télé ferme sa fenêtre
Sur le soleil noir d'Haïti.
Plus de pierres, plus de main, plus de cri :
J'ai mangé tous mes chocolats blancs.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 17 JANVIER 2010, A 11:51 DEMAIN Demain, sans doute, demain,
Je pourrai de nouveau
Goûter le sel, goûter
L'amer et le sucré,
Goûter autour d'une table
Avec de joyeux amis,
Le vin et l'eau,
Le rire et les larmes.
Demain, oui, demain,
Si mes lèvres savent encore sourire,
Si mon cœur sait encore battre,
Je pourrai de nouveau
Plaisanter pour un rien,
Parler pour parler,
M'étonner d'un regard,
Admirer sans comprendre,
Aimer sans questionner.
Aujourd'hui, aujourd'hui,
Où seul compte le présent,
Où seule s'éveille la nuit,
Aujourd'hui, je dors,
Mais mon sommeil me trouve debout
Prête à m'affaler,
Prête à renoncer,
A tout, sauf à dormir si je suis allongée,
A tout, sauf à vivre si je suis éveillée.
1 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 13 JANVIER 2010, A 16:00 COMME UN CHIEN, Je voudrais me coucher par terre comme un chien,
Le museau sur les pattes,
Les yeux fermés,
Et qu'entre le visiteur,
Et qu'entrent le voleur,
L'enfant et sa nounou,
La grand'mère et son chat.
Rester couché sur le paillasson
Aussi immobile que le chien de faïence
Figé sur la cheminée,
Aussi inutile,aussi transparent.
A peine ouvrir une paupière lourde et paresseuse
Sur le vent déplacé par la porte ouverte .
Ne rien voir, ne rien penser,
Ou du moins, faire semblant,
Et que sonne l'horloge, et que sonnent les portables,
Et que défilent les clips assourdissants à la télé,
Et que passent et s'oublient les films couronnés,
Et que braillent chanteurs et journalistes
Parlant de foot, de cyclones et d'amours mortes...
Ne plus voir les larmes des hommes,
Ne plus entendre leur rire
Aussi loin, aussi proches soient-ils.
Hier pourtant, j'écartais mes ailes de mouette blanche,
Hier, je flottais au vent joyeux.
Dominant du regard océan et falaise,
J'étais l'oiseau planant sous les nuages clairs,
J'étais l'oiseau dansant au soleil levant.
Aujourd'hui,j'ai perdu mes plumes blanches et légères,
Sur le seuil poussiéreux, je suis devenu chien.
Et maintenant, laissez-moi dormir
Entre mes pattes douces,
Réglant mon rêve noir
Sur le souffle de ma truffe mouillée.
Ne caressez au passage
Ni mes oreilles inquiètes agitées de tremblements,
Ni le poil de mon échine maigre,
Ni mon cou arrondi sur mes peurs...
Je veux seulement dormir au chaud
Près d'une porte qui s'ouvre.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG LUNDI 11 JANVIER 2010, A 12:41 L'HOMME DEBOUT L'homme debout (musée d'archéologie de Nemours)
Dans la pierre ou sur les feuilles d'agave,
Sur les peaux de cerf bien tannées
Et sur les vélins transparents,
Au fond des grottes des Eyzies
Ou dans la tombe de Dame Hao à Xiaotun,
Dans la brûlure du désert
Ou sous les vertes frondaisons,
Moi, l'homme debout,
J'ai voulu dessiner, écrire,
Dessiner, écrire et écrire toujours,
Encore et encore,
En points groupés,
En bâtonnets sévères et droits,
En sillons, en hiératique,
En pictogrammes,
En inscriptions oraculaires,
En caroline, en lettres capitales,
En arabesques,
De gauche à droite, de haut en bas,
Ou tout à l'envers, la tête en l'air,
La main posée, la main levée
Ou frappant sur la touche froide,
Toujours et toujours,
Pour signer de mon nom
L'intelligence de l'homme,
Moi, l'homme debout,
J'ai trouvé le caillou, la craie et l'encre,
L'os et l'ivoire, le bambou et la soie,
Le fusain noir, le clavier blanc,
Pour signer de mon nom,
De mon nom d'enfant de Dieu
L'esprit, le génie et le courage,
La bêtise et la méchanceté,
La pensée exprimée, partagée, contestée,
Le bien et le mal,
Le pardon et le génocide,
Le mariage et la répudiation,
Moi, l'homme debout,
J'ai pu procréer et mourir,
J'ai pu vivre misère et magnificence,
J'ai pu ouvrir les mers et conquérir la lune rousse,
Rien, rien d'autre ne m'a fait avancer
Que ce désir permanent d'écrire,
D'écrire et d'écrire
Avec plume ou clavier
Pour signer mon fulgurant passage
Sur cette terre hospitalière,
Remuer le cœur d'une femme,
Traverser fleuves et océans,
Etablir lois et décrets,
Jeter l'espoir ou le désespoir,
L'éloquence et le mensonge,
La vie, la mort,
Moi, l'homme debout,
J'ai la mission d'écrire,
La passion des mots,
Le culte de la pensée,
Et le désir puissant de fixer pour toujours
Ma brève destinée
Sur cette terre où tournent les heures,
Et qui me donne argile, peau, encre,
Juste pour quelques mots
Soufflés par mon esprit divin,
Quelques mots écrits
Qui me séparent de l'animal
Muet pour toujours
Et pour toujours soumis, pourchassé, domestiqué.
Je suis vivant, je suis debout,
J'écris, je suis libre et éternel.
2 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 03 JANVIER 2010, A 23:27 LE GRAND SILENCE Au vent qui m'enveloppe
Jamais je ne dirai de dormir;
A la vague impatiente,
A la rivière bruissante,
Jamais je ne dirai de se taire:
Et ma parole, il faut la baillonner,
Ou attendre patiemment dans la nuit
Qu'une étoile me fasse signe.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 03 JANVIER 2010, A 12:32 ESTAMPE JAPONAISE Estampe japonaise Surimono, vœu du 3 janvier.
Qui sait où partent
Sur ce bateau trop chargé
Les sept divinités du bonheur
Qu'un dragon malicieux conduit ?
Qui sait où les mènent
Vents et marées ,
Qui sait où trouver les îles
Où boire l'eau de l'espoir ?
Qui choisira la bonne route,
Celle qui conduit au bonheur,
Qui noiera sa boussole
En préférant le vent ?
Elles partent bien habillées,
Les cheveux lisses et la soie brillante,
Entassées sans bagages ni sacs de riz
Vers l'aventure de la vie.
Emmenez-moi, déesses du bonheur,
Je promets d'être sage et de vous écouter,
Et je promets de croire
A des orients dorés.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG SAMEDI 02 JANVIER 2010, A 09:38 LA VILLE ET LE NOUVEL AN Poussée par la folie
Des néons, des tams-tams,
Folie des fringues, des jeux, des miroirs,
Je cours la ville, aux abois,
N'osant hurler ma lassitude
Et zappant les vitrines
Qui blessent mes yeux.
Sur moi s'écroulent
Consommation, lumière et bruit.
Mon sang à ma tempe
Tape à mesure, brûlé de fièvre.
Je suis la proie chassée, convoitée, piégée
Des vendeuses fielleuses
Et des baratineurs.
Où puis-je poser mon pied
Dans l'herbe verte, douce et tendre,
Et goûter à la source qui me rafraîchira
Froide, pure, exquise?
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG VENDREDI 01 JANVIER 2010, A 17:14 DERNIERE PRIÈRE POUR LA NOUVELLE ANNÉE Quel vœu ferai-je pour toi, Seigneur,
Toi qui connais le nombre de mes jours,
Toi qui as sondé mon cœur,
Toi qui comptes mes cheveux fous ?
Quel vœu ferai-je pour toi, Seigneur,
Toi qui me donnes l'eau, la lumière et le pain,
Toi qui étends sur moi ta main
Lorsque la nuit s'accroupit
Sur mon dos fatigué
Sur mes pensées figées ?
Quel vœu ferai-je pour toi, Seigneur,
Et quel sens a pour toi une nouvelle année,
Toi, l'éternel dans cette immensité ?
Quel vœu ferai-je pour mon Seigneur,
Lui qui m'a donné
L'arbre de la forêt,
La fleur sur le talus,
Mon chien fidèle et mon chat engourdi ?
Quel vœu ferai-je pour mon Seigneur,
Lui qui m'a donné
La mer et le chant des baleines,
La neige et les glaciers bleutés ?
Quel vœu ferai-je pour toi, Seigneur,
Toi qui m'as donné une si belle terre
Où chaque pièce a son unique place ?
Je fais vœu pour cette année nouvelle
De ne plus abîmer ta création,
De ne plus en abuser,
De ne plus la détruire
Car c'est un merveilleux puzzle
Où je suis moi-même imbriquée.
votre commentaire -
Par Genecomte le 15 Octobre 2012 à 12:21
JEUDI 31 DÉCEMBRE 2009, A 17:22 DEUXIÈME PRIÈRE POUR LA NOUVELLE ANNÉE Je donnerais beaucoup, Seigneur,
Et mon chant, et ma voix,
Pour t'oublier un peu,
Douter de toi,
Renoncer à ta présence,
Etre sûre de ton absence.
Pour une fois seulement,
Une heure pour un rire d'ivresse,
Un cri de désespoir,
Un dimanche pour célébrer le culte de mon corps :
Footing et sauna, tennis et cinéma.
Un mois pour tempêter contre moi-même
Contre l'enfant, l'ado, le collègue,
Et les vieillards, et les politicards
Et tous les autres forcément imparfaits,
Forcément agaçants
Qui me renvoient mon imparfaite image
Une année plutôt, où j'enfourcherai le cheval d'égoïsme
Cornu et fougueux,
Les narines fumantes de désirs refoulés.
Une décennie encore pour réaliser
Mes rêves les plus fous.
Je donnerais beaucoup, Seigneur,
Pour qu'une fois seulement,
Dans ma vie de mille et un soupirs,
Vers toi, Seigneur, mille et un sourires,
Vers toi, Seigneur, un millier de chansons,
Vers toi, Seigneur, des millions de clameurs,
Vers toi, Seigneur, l'essor de mon âme,
Portée vers toi, Seigneur, par brise ou par zéphyr,
Par l'impétueux aquilon,
Par l'autan desséché,
Par le mistral qui caracole,
Par la bise coupante ou le baiser du vent,
Vers toi, Seigneur, toujours portée au ciel
Là-haut, trop haut pour moi,
Trop haut perchée.
Mon nom même, Seigneur,
A tes lèvres toujours prononcé,
Toujours appelé.
Oublie-moi un peu Seigneur,
Une heure, un jour, un mois peut-être,
Car ta présence s'impose
Et lors, s'impose ma vie.
1 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG JEUDI 31 DÉCEMBRE 2009, A 07:29 PREMIÈRE PRIÈRE POUR LA NOUVELLE ANNÉE Je suis entré dans le temple, Seigneur, la synagogue et l'église
Je t'ai parlé, Seigneur, je me suis incliné,
Je t'ai prié, Seigneur, j'ai psalmodié ton nom trois fois saint.
J'ai appelé sur moi ta bénédiction, ton regard, ta providence,
Et toujours, toujours, Seigneur,
Tu m'as regardé, écouté, répondu.
J'ai cru en ta présence. J'ai cru en mes prières
Et plus d'une fois, le souffle de ton esprit
Est descendu en moi,
Chaleur réconfortante ou langues de feu brûlantes,
Mais au seuil de cette année,
Oublie-moi,Seigneur, oublie-moi car tu as trop à faire.
Les martyrs, les saints et les prophètes
Tu les as beaucoup aimés.
Vois comme leur vie fut dure,
Leur destinée cruelle :
Par le glaive d'Abraham, tu as éprouvé sa fidélité
Et dépouillé Job qui clamait tes louanges.
Le 31 décembre pose un couvercle sur cette année
Qui fut acide à mes dents agacées.
Les pauvres ont encore faim, les esseulés ont soif,
Les migrants poursuivent leur marche éperdue
Les mendiants quêtent dans les rues,
Dans les déserts n'ont pas fleuri les amandiers.
Mille vœux s'échapperont des lèvres cette nuit,
Des vœux pour ceux qu'on aime et qu'on voudrait heureux.
Courriel, voix ou papier,
Tous ces vœux gagneront le ciel comme bulles légères.
Mon vœu pour moi est simple, unique et désespéré :
Laisse-moi rêver, Seigneur, au moins le premier janvier
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MARDI 29 DÉCEMBRE 2009, A 22:25 VIEUX DICTIONNAIRES Vous en craquerez peut-être,
Pauvres étagères de hêtre,
Mais vraiment, non, je ne veux jeter aucun livre.
Mes préférés sont les plus vieux et les plus inutiles
Ceux dont la couverture est arrachée,
Ceux dont on n'a plus le titre,
Ceux dont les pages sont détachées.
Je ne jetterai pas une poupée au bras avulsié,
A la tête brinquebalante
A l'œil énucléé,
Je ne jetterai pas non plus mon papier.
Bigre, t'es démodée !
Mon préféré est un vieux dictionnaire
J'en ai dix neufs, mais je m'en sers
Pour le plaisir de feuilleter
Du papier missel à peine écorné.
Avec des mots qu'on ne dit plus
Et sans les mots que j'abomine
Avec des croquis démodés
Et le passé que j'aveignis.
Parle verlan !
C'est le poète qui me le dit
Ou nos républicains de la primaire ?
Ma fille, prends ton rouet et file
Ton ordinateur a craché.
Reprogrammez le logiciel !
On voit dans la campagne sommeillante
Le bœuf attaché au travail,
Le sonnailler marche devant l'agneau,
Le lavandier met ses houseaux.
Le schlitteur descend le lourd sapin,
Sa femme remplit la huche à pain,
Le fils pipe l'oiseau de grand matin,
La fille donne au bourrin son picotin
Aie, aie, aie, les reins !
Quand les enfants de Marie jettent des roses sur l'ostensoir
Le porte-dieu est à côté du porte –dais
Qui suit le porte-croix précédé du porte-crosse
Car le porte-bannière a préféré le porte-bobèche .
C.R.S et pavés ?
Le militaire au shako effrangé suit la rocade stratégique
Pour aller voir les riz-pain-sel du Mozambique
Et leur mendier la rocambole authentique
Avant d'aller coucher dans le pailler.
Et l'air conditionné ?
Le plumeau de la chambrière à la journée
Effleure le plumier de l'écrivassier
Qui trempe sa plume d'acier (sergent-major )
Dans l'encrier de buis sculpté.
Zut ! mon imprimante est bloquée !
On traverse la Manche en picoteux,
On prend les flots sur le sacolève du Levant,
On gobelotte en phaéton plein de gueuses,
On use ses godillots en marchant .
Et vive mon 4-4 !
Le paravent suit la parasolerie
Où les parapluies abritent une famille entière,
Le pétrole sert à l'éclairage,
Les images s'animent au cinématographe.
Achète un I-pod !
On voit aussi dans mon dico un pied de chèvre épaté
Et de lourds pieds de biche à la poignée de bois.
On met les poucettes au prisonnier
On reçoit les étrennes du bonhomme Janvier !
C'est une pub ?
L'Algérie est colonie française
Et je suis de Seine et Oise,
On cultive l'armoise aux Pays-Bas,
New York est La Nouvelle Amsterdam.
La Bohème est fière de Prague,
Les Anglais boudent en Palestine,
Les Mosellans parlent allemand,
On vend le riz de Cochinchine.
Combien de morts inutiles !
On mange les feuilles de roquette,
Des fèves vertes à la sarriette,
Du pâté d'alouette pour Guillaumette
Des raves cuites dans l'aneth .
Oh ! oh !Mac Donald !
Vieux dictionnaire, tu m'enchantes
Et cernes mon front de souvenirs,
L'or des mots doux et durs que prononce parfois
Feu mon grand-père dans tes pages bruissantes…
J'ai vraiment rien pigé !
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 27 DÉCEMBRE 2009, A 20:03 MATIN D’HIVER Quand le matin s'éveille
J'aime tôt me lever
Et marcher dans les grandes plaines.
J'aime voir s'empourprer les bosquets de roseaux
Et s'embraser de feu sous les jets de soleil.
L'hiver sans eux est triste de grisaille
Mais la lumière jaillit
Et sous la coupole rose de l'air brumeux
Les matins appuient leur flanc
Contre les terres rougies.
Ici, tout semble rouillé comme un fer
Abandonné aux hasards de la pluie,
Et le socle immense de la terre
Défriche inlassablement les heures mêlées
Mes pas me portent toujours
Vers l'arche blonde d'une eau passante
Agenouillée sur les cailloux crémeux.
Elle envoie chaque instant vers les cieux
Ses prières mouillées d'espoir.
Au ras de l'eau,
Près des vases huileuses frôlées par les tritons
Les fresques mouchetées d'un courant immobile
Dessinent des yeux pleins de confiance.
Puis, quand les heures descendent
Sur les berges blafardes,
Les peupliers peignent des songes.
Et l'onde dénouée se gorge de flocons d'or
Précipités du ciel en poudroiements perlés,
Etoiles sans chaleur
Qui s'endorment
Lorsque l'aube s'évase.
Dans la campagne,
Les chênes pensifs gravement veillent,
Leur ramure crénelée couverte de feuilles
Marcescentes convolutées et sèches
Les jardins endormis
Attendent pour l'été
Le concert des rosiers à vif.
En automne, on a planté
Près des pivoines aux paupières closes
Des iris au regard de violet velours
Qui jailliront en flèches dès le premier soleil .
Et le romarin bleu refleurira
Pour enivrer les guêpes brunes,
Oui, le soleil sèmera sa poudre de mimosa
Egrenée par les vents tièdes d'avril.
Les yeux fendus de malice,
Un lézard parcheminé
Filera des fils d'or
Sur une branlante muraille.
Hélas, je rêve seulement, quand, vers midi,
La fourrure moelleuse de cette fin décembre
Caresse mon visage en oubliant quelques heures
La morsure détestée de la bise cruelle.
Je rêve pourtant aux papillons pliés
Qui en secret s'exercent
A faire frémir de beauté
Le petit peuple des insectes.0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 27 DÉCEMBRE 2009, A 19:58 LA NAISSANCE Grâce à quoi je demeure
Grâce à quoi je survis.
Une aube légère
Dans un bébé tout neuf
Grâce à quoi je demeure
Grâce à quoi je survis.
Un regard malicieux
Une exigence pleine
Et des mains potelées
Qui pétrissent mon cœur.
Grâce à quoi j'aime enfin
Grâce à quoi je vieillis
Une aube légère
Et un regard nouveau.
Car j'ai donné naissance
Et j ai donné la vie
Plus le droit )à présent
De dormir.
Grâce à quoi je demeure
Grâce à quoi je survis.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 27 DÉCEMBRE 2009, A 10:47 VIRELAI DU TEMPS JADIS Au temps que toute chose est gaie
Vire chante, virelai
Au temps que toute chose est gaie
De la rosée des champs
Ma lèvre a tout goûté,
De la rosée des champs
A la grande marée.
Lors vint à ma bouche
Chanson qu'ainsi j'écris
Lors vint aussi à mon cœur
Paroles claires de mon bonheur.
L'hiver qui pèse nuit et jour
Ce que c'est que décembre qui dure
Sans cesser d'aller, sans séjour,
Sans se laisser prendre cassure
L'hiver m'a devancée.
Mon âme encore ensoleillée
Voit la blanc neige, voit le chagrin,
Et tant de joie en elle est fière
Que mon regard en est serein
Vœu donc ferai pour terre entière
Où hommes sont comme rameaux,
Au printemps ils se délectent
Et que la sève les humecte
Pour que verts et fleuris
Vivent tous et chacun depuis,
Et soit en eux le Paradis...
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MARDI 08 DÉCEMBRE 2009, A 14:57 MENDICITÉ T'as pas cent balles?
C'est pour brouter
Sur l'beau gazon de l'Evêché.
T'as pas cent ronds
Pour écouter
Tous les flonflons de l'orphéon?
T'as pas cent thunes
C'est pour buller
Sous les soleils de l'Elysée?
T'as pas cent sous
C'est pour chanter
Mon pauv'copain qu'est sidayé?
T'as pas d'l'oseille?
C'est pour l'appel
D'une jolie fille su'mail
T'as pas d'galette
Pour jouer les riches
Au grand hôtel?
Si t'as l'grisbi , t'as des amis
On ira boire
Au Paradis.
Donne des quibus
J'prends l'autobus!
Pour le taxi, faut trop d'radis!
T'as une minute
Qu'on boive un pot,
Qu'on s'dise un mot, même en argot?
Y'a plus d'écus
Y'a plus d'pétrole
Y'a des euros, moi, c'est zéro!
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MARDI 08 DÉCEMBRE 2009, A 00:11 A TOUTES LES FEMMES EXILÉES PAR LA MISÈRE OU LA GUERRE Exode des femmes
Pliées de peur, de honte et de chagrin,
Je ne suis plus qu'une feuille abîmée ;
Je me dessèche sur la terre glaciale ou brûlante,
Accroupie pour des prières muettes et sans dieu.
Je suis un cocon mort replié sur un cœur figé
Et mes ailes flétries ne voleront jamais.
J'ai bu de l'eau croupie
Tiédissant dans un fossé de bord de route
Et je n'ai vu ni le ciel bleu
Ni l'or de l'Orient rompant le grand silence
Ni la pluie étoilée claquant sur le pavé
Ni la terre enneigée attendant le printemps
Ni les avions d'argent glissant dans les nuages.
Sèche et nue, et seule et vidée de larmes ;
Feuille tombée de l'arbre bouillant de sève,
Quand Dieu jeta du Paradis,
Eve ma sœur douloureuse,
Eve ma mère humiliée,
Eve ma fille souillée,
Eve ma bien-aimée privée de lumière,
De mots, de justice.
O douleur des femmes aux entrailles déchirées
Proies de l'ogre affamé,
Proies des Eglises saintes et muettes,
Proies des bébés haineux et dévorants,
Vous et vos pères majestueux,
Vous et vos fiers maris
Caressant vos cheveux dénoués
En murmurant des mots d'amour
Qui bleuissent leurs lèvres
Et brisent votre crâne,
Qu'avez-vous donc appris en traversant les siècles ?
Femmes aux paumes calleuses,
Femmes aux doigts noués,
Femmes aux dents éclatées
Par les paroles de haine,
Par les vipères sifflantes qui nouent votre parole,
Femmes aux épaules sèches
Que nul bras n'a protégées
Femmes, mes sœurs aux lèvres cousues,
Femmes, mes sœurs cachées,
Mes sœurs de misère,
Mes sœurs d'injustice,
Mes sœurs pitoyables,
Vous qui cherchez dans la poussière et le sable et la glace
Le bois pour vous chauffer,
Le grain pour vous nourrir, la miette, l'eau,
Vous qui offrez vos mains à vos fils désarmés,
Vous qui suintez les larmes, le lait, le sang,
Vous toutes mes sœurs divines,
Chantez, chantez, chantez
Vos Requiem in pace.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG
MERCREDI 02 DÉCEMBRE 2009, A 15:15 STRING ET BURKA Et pour cacher sa nudité
Elle avait mis sur son petit devant
Un triangle de soie trop étroit.
Elle avait mis sur son petit derrière
Un cordon de ficelle dorée
Mais pour cacher sa nudité
Ce n'était pas assez.
Elle avait mis alors
Sur ses petits vallons bien ronds
Une culotte à fleurs en coton très serré
Qui cachait son petit devant
Qui cachait son petit derrière
Mais pour cacher sa nudité
Ce n'était pas assez, le pantalon fut demandé.
Pour se baigner dans les flots
Un petit haut à balconnet
Un petit bas sous le nombril
Mais pour cacher sa nudité
La blancheur de sa gorge
Et sa jambe galbée
Ce n'était pas assez, elle se baigna toute habillée.
Pour marcher dans les rues de Kaboul
Pour marcher dans les rues de Paris, d'Istanbul
Elle avait mis sous ses genoux
L'ourlet de sa jupe évasée
Mais pas de collant gris.
C'était loin d'être assez
Elle a reçu cinquante coups de fouet.
Pour aller au marché
Elle avait caché ses cheveux de feu
D'un joli foulard bien noué
Ce n'était pas assez
Et pour cacher sa nudité
Il fallut mettre aussi
La longue robe noire sur ses souliers de fée.
Et pour cacher sa nudité
Pour éviter les regards appuyés
Elle partit grillagée, verrouillée, enterrée
De la tête jusqu'aux pieds, la burka s'imposa.
De noire toute vêtue
Juste un fantôme dans les rues
Qui la verrait pleurer ?
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Par Genecomte le 15 Octobre 2012 à 12:17
LUNDI 30 NOVEMBRE 2009, A 18:18 LE BONHEUR VERT Mais non, ça ne doit pas être si difficile
On dit fleur ou fruit
Et des arômes et des douceurs de pétales et de pulpe
S'exhalent et m'enlacent.
Douces et vireuses
Elles me disent : sois heureux.
Mais non, ça ne doit pas être si difficile
Je dis vent et bourrasque
Et brise qui murmure
Et coulis qui s'éteint.
La girouette qui geint
Apaise mes colères
Et me souffle tout bas : sois heureux
Mais non, ça ne doit pas être si difficile.
Cascade et eau dormante me coroient et me ripent.
Et jaillissent et ondulent
Des sources et des étangs.
Je m'immerge et me trempe
Et l'eau suinte pour moi : sois heureux..
Mais non, ça ne doit pas être si difficile
Prendre l'arbre à plein bras
Et planter, et semer
Chanter sous la tonnelle, danser dans le vallon .
Chenus ou filardeaux, douçains et sauvageons
Les sylves ont fredonné pour moi : sois heureux.
Mais non, ça ne doit pas être si difficile
Je claironne : soleil, se réveillent Osiris, Phébus et Mithra
Qui de forces dorées couronnent l'univers étincelant,
Et réveillent mes yeux endormis sur mes rêves
Effacent de ma nuit mes brûlantes peines
Et d'or et de lumière clament très fort : sois heureux
Chanvre, plainte et déchirure
Et velours ou tendresse
Et clémence ou satin,
Que te louangent toutes les fleurs, toutes les eaux,
Tous les vents, tous les fruits, et les arbres dressés
Et le soleil radieux et les racines obscures.
Que la nature toujours à ton oreille vigilante,
Doucereuse et pateline
Cassante et dévorante
En une mélopée gracieuse, en un cri proclamé
Te dise, oui, te dise :
Homme, sois heureux..
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG LUNDI 30 NOVEMBRE 2009, A 12:55 JARDIN Et tu pourrais sans doute
Descendre en ton jardin
Marcher dans l'herbe douce
Caresser le matin.
Et tu pourrais ainsi
D'une timide main
Effleurer la rose rouge
Qui a fleuri ce matin.
Un petit homme a baillé:
C'était un nain de jardin..
La rose rouge est fanée
Le petit homme est tombé .
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 29 NOVEMBRE 2009, A 16:25 L' ÉPERVIER As-tu vu au bord de la falaise
Le petit épervier immobile et vibrant?
Suspendu entre ciel et mer,
IL hésitait sur sa destinée
Et poussait un long cri plaintif
Que la vague au loin étouffait...
Comme j'aimerais ainsi me pendre dans le vent
Et croire atteindre les nuages blancs,
Et croire entendre encore et encore
L'herbe pousser sous mes pieds!
1 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 29 NOVEMBRE 2009, A 16:07 SAGESSE J'ai pensé être reine
Vivre un soleil doré.
J'ai pensé être flot,
Bateau errant et vogue sans galère;
J'ai pensé être sainte
Couronnée d'une épine ambitieuse.
J'ai pensé être maudite
Bateau en dérive et vogue le flot
Qui nourrit savants et génies;
J'ai pensé être sage
Vivre sans heurt, sans blessure
Les yeux fermés, la bouche close
Et faire danser les idées rudes:
Foi, bonté, droiture,
Des mots oubliés, des mots démodés
Petit roseau plié, j'ai bien courbé ma tige
Ni sainte, ni reine, ni sage
Sans combat mais cousue de blessures
Et vogue mon bateau sur l'unique océan
Centre de l'univers où mon Dieu m'a conduite.
1 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 29 NOVEMBRE 2009, A 15:58 PRONOMS PERSONNELS De toi à moi
Ou lui ou toi
C'est toi ou moi
Ou lui et moi
De elle à moi
Ou elle ou moi
c'est elle et toi
Et toi sans moi
De toi à elle
Ou elle et toi
C'est elle ou moi
Et elle sans toi
Et nous sans elle
Et nous sans vous
Et vous sans nous
Et nous pour nous.
1 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 29 NOVEMBRE 2009, A 10:21 PARIS Parfois, ne vous moquez pas,
Je quitte mon jardin, lassée de mes herbes mouvantes
Et du grand ciel qui ne me répond pas.
Parfois, ne vous moquez pas,
Je me sens irrésistiblement appelée
Par la foule et le bruit
Et le métro grinçant,
Et les trottoirs bondés.
Je marche dans les rues
Choisissant avec soin
La bousculade et les encombrements,
Les néons lumineux et les moteurs rageurs.
Oh, ne vous moquez pas,
Je m'assieds sur un quai de métro
Aux pires stations, aux heures de presse,
Et les piétons qui me bousculent sans s'excuser
Me rendent à mon humanité.
J'aime ce bain de foule où je me sens unique
Et membre d'un grand corps, frère de tous mes frères
Clodos et pédégés, minettes et croulants.
Je suis l'homme régnant sur terre
Couronné, vainqueur, immortel.
Non, ne vous moquez pas, Paris parfois m'appelle
Ou Londres, Sao Paulo, Rome et Milan.
Et je m'échappe de mes prisons
Dans un rire, une danse, un opéra
Quand je marche sur le bitume
Vibrant des mille cœurs qui battent
Au rythme de mes pas.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG JEUDI 26 NOVEMBRE 2009, A 20:47 MA MAISON J'habite une maison haute
Ou règne une belle harmonie
Du lin de Cogolin, des toiles peintes
Et des fleurs un peu assoupies.
Une chambre à baldaquin
Un parquet ciré sous l'alcôve
Des porte-plumes, un guéridon fragile
Et des cache-pots sous les amandiers nains.
Au salon, des médaillons empire
Des figurines en biscuit sous l'opalescence des lampes
Un portrait sépia du prince impérial
Une horloge qui ne sait pas compter.
Une collection de chats hiératiques
Sur la commode palissandre
Et des aquarelles pâlies
Encadrées de dorure mouchetée
Une salle de bain carrelée
Une vasque en pâte de verre
Une psyché bancale
Et des fontaines en col de cygne.
Une grande cuisine dallée
Avec des poutres raides et un évier carré
Une rangée de cafetières étiques
Et le fourneau paré de céramiques .
Entrez, entrez dans ma maison
Elle est faite pour vous, visiteurs et amis
Moi, j'ai ma niche et ma pâtée
Dans un bureau empoussiéré.
Des livres couchés, des livres étranglés
Des revues lues, découpées, des crayons rongés
Des papiers à classer, à trier, à jeter
Des papiers à relire, des papiers pour pleurer.
Pagaille, désordre et fatras
Pêle-mêle d'ouvrages brochés
Capharnaum de lettres et d'épîtres
De missives à corriger, de messages à poster
C'est dans cette confusion plumitive
Cette misère domestique
Que je scribouille, que je tartine,
Que je découvre mes chansons.
Je me vautre dans les phrases alanguies
Je me ventrouille dans le sucre des mots
Je me vitule dans les papiers noircis
Je me barbouille d'encres séchées.
De ce chaos,
De cette bauge,
De ce repaire,
De ce terrier,
De ce cloaque de papier ,
Je vois, moi, mille colombes s'échapper.
1 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG JEUDI 26 NOVEMBRE 2009, A 20:40 MARIAGE D’AMOUR Si tu veux, oui, pourquoi pas
Sans doute en blanc, en tulle et dentelle
Noeud papillon, chapeaux de rêve
Orgue vainqueur, repas de fête.
Si tu veux, oui, pourquoi pas
Je serai demain à ton bras
Chansons d'amour, refrains coquins
Et nos parents un peu chagrins.
Pour le meilleur et pour la joie
Mais seulement pour aujourd'hui
Si tu le veux, oui, pourquoi pas
Nous croire liés la bague au doigt.
On louerait tout pour de rire
Le maire enrubanné et la calèche en fleurs
On louerait seulement la journée de bonheur
On n'aurait pas besoin de divorcer.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG JEUDI 26 NOVEMBRE 2009, A 20:34 EDUCATION Un et un deux
Deux et un trois
Trois fois trois neuf
Je, tu, il, nous, vous, ils
Le pistil, les étamines
Hugues Capet
Robert le Pieux
Henri 4 et Ravaillac
La fourmi n'est pas prêteuse
Sur un tapis de Turquie
Le couvert se trouva mis
Bijou, caillou, chou, genou
Mais où est donc Ornicar,
L'âge du capitaine point d'interrogation
Le diamètre , les équations
Rosa, rosa, rosam
My taylor is rich
Desayuno u cena
Frites et purée-jambon
Ravaudage et lessive
Courses et maman-taxi
Marivaudage et bavardage
Sont les vraies mamelles de la femme
Qui tricote au jour le jour
Les heures perdues, les heures jetées
Et ne voit pas d'ouvrage avancer
Chers petits à éduquer
Il faudra recommencer encore et toujours
Je bêtifie, tu bêtifies, vous bêtifiez
C'est le destin des mères phagocitées
Meurs, mourons, mourez.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MARDI 24 NOVEMBRE 2009, A 19:19 OBÉISSANCE Elle avait appris à dire
Oui, madame et oui, monsieur
Elle avait appris à se tenir à table
Elle avait appris à ne pas crier.
On lui avait dit: sois sage et tais-toi,
Elle était sage, elle se taisait.
On lui avait dit: obéis-moi
Et elle obéissait.
C'était à dix, c'était à vingt,
A trente et quarante ans, la vie, la vie,
Elle était sage et bien docile
Tout un chacun l'aimait.
Et puis des oui madame, des oui monsieur
Elle eut un jour assez
Elle voulut vivre et dire: je veux
Mais la chanson était fêlée.
Vole, bel oiseau vole
Et sauve-moi de moi
Qu'un tourbillon de plumes
Libère la foi qui dort en moi.
2 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MARDI 24 NOVEMBRE 2009, A 16:02 BROCANTE Le musicien est mort en juin
Le vieux piano est à vendre
Tout habillé de poussière argentée
Entre un frigo et une télé.
Les touches pleurent quand le client les frappe
Le brocanteur n'a pas de cœur
Le musicien est mort en juin
Le piano pleure, et meurt
Il meurt de chagrin.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG LUNDI 23 NOVEMBRE 2009, A 18:31 NOUVELLE JOURNÉE Le jour se levait
Lorsqu'une pensée lui troua l'esprit ,
Comme une chiure de mouche
Sur une vitre fraîchement lavée :
Ma vie sera toujours une entreprise inachevée.
Le jour se levait
Avec cette idée
Aussi débilitante que rigoureusement exacte.
Il aurait fallu se rendormir,
Rêver de nouveau à des prairies en fleurs,
A des couronnes de mariée,
A des plages de sable blanc.
Au lieu de quoi,
Elle se jeta hors de son lit
Et se prépara à affronter une réalité
Aussi pesante qu'une sinusite.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 22 NOVEMBRE 2009, A 14:18 BÉATITUDES Centrales empoisonnées
Bateaux de plutonium,
Ozone troué
Sida, vétusté, corruption, L.S.D.
Violence et insanité
Internet rose et truqué
Faim et chômage
Guerres et suicides
Racismes et intégrismes
Mensonges et perversité,
Ouvrir ou fermer les yeux
Est mon seul choix.
Non, je ne peux pas croire
Que l'oiseau ne chantera plus,
Et je ne peux pas croire
Que mes yeux dessillés
Ne verront que le Diable
Portant en croupe
L ‘humanité bafouée ;
Nous verrons l'espérance dans les yeux des bébés
Nous verrons les enfants jouer
Nous verrons le printemps jaillir sous la lumière.
Nous verrons les malades se lever en riant
Nous verrons l'océan où dansent les dauphins
Nous verrons les blés dorer dans les déserts
Nous verrons l'alouette chanter sous le soleil
Nous verrons le chômeur debout tôt le matin
Nous verrons le poète éteindre les écrans.
Nous verrons les ministres servir l'humanité
Nous verrons des lois justes et des journaux ouverts
Nous entendrons des chants, des prières, des pardons.
Et des prophètes à nouveau parleront
Que nous saurons écouter avec déférence
Et des savants chercheront, pour trouver la vérité de la vie.
Non, je ne peux pas croire
Que la terre se dessèche
Que le ciel m'asphyxie
Je ne peux pas croire
Ceux qui brament, ceux qui grondent
Et que les hommes de bien se taisent,
Liés de peur, de lâcheté.
Je fais ma part de chemin
J'écoute l'homme en moi.
Socrate, Marc Aurèle, Saint- Thomas, Spinoza,
Montesquieu et Voltaire, Goethe et Hugo,
Darwin et Claude Bernard, Jaspers et Gandhi,
Bâillonneront les nouveaux loups hurleurs
Qui ne pourront ni mordre ni tuer.
Une sève de chêne
Sourd de nos veines bleutées
Attendant le printemps et guettant la lumière
Pour jaillir et réclamer ses droits.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG SAMEDI 21 NOVEMBRE 2009, A 20:43 UNE ALLÉE Il y a bien une barrière blanche
Et une allée cernée de fleurs;
Il y a même au bout une maison,
Et une porte bleue sous la lucarne ouverte,
Et une main de cuivre pour appeler l'ami.
Pourtant le vent m'emporte
Vers mes chimères et mes folies;
Je ne fais que passer
Tel un duvet de fleur
Effleurant cette terre
Sans jamais me poser.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG
SAMEDI 21 NOVEMBRE 2009, A 20:28 PAPIER, ESPOIR ET PAPIER . Avec une feuille de papier,
Livre ou journal,
Canson pour dessiner,
Cahier pour travailler,
Les jours sont plus supportables
Et le réveil, au matin,
Plus probable .
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