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Par Genecomte le 15 Octobre 2012 à 11:55
LUNDI 11 JUILLET 2011, A 18:37 JADIS, IL Y EUT... Dis, tu le pensais ?
Bien souvent pourtant,
Tu le rêvais ?
Dis, tu te souviens ?
C'était, c'était,
Oh, c'est très loin…
Dis, l'avais-tu vu ?
L'avais-tu reconnu
Ce grand oiseau qui s'envolait ?
On a coupé ses ailes,
On a cassé son bec,
On a rogné ses griffes.
Cette phrase, c'était ?
A peine quelques mots,
A présent, juste une photo.
Plus un regard
Plus une main,
Juste un soupir, hélas !
Il y a, il y eut,
Il n'y aura jamais plus.
Oh, jadis, un petit mot qui ment…
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG LUNDI 11 JUILLET 2011, A 18:30 JAZENEUIL DANS LE POITOU Aujourd'hui, je voudrais pouvoir créer
Avec des mots de tous les jours
Les pierres et les toitures de ce petit village,
Créer une musique lente et douce,
Une lente musique bien gentiment brodée
De notes pures et douces et de mots détournés.
Je voudrais accorder à mon regard
Si belle mélodie
Pour ces choses jolies et vues d'amour,
Si belle mélodie à mes oreilles,
Et si jolis regards sous mes paupières
Que tout y serait vu, que tout y serait dit.
Aujourd'hui, je voudrais pouvoir créer
Un tendre pastel aux tons rouillés et doux,
Un tableau si doucement précis de ces choses jolies
Tant accordées aux contours de mon cœur
Qu'au frisson de mes doigts
Que chacun me lisant le verrait.
Aujourd'hui, je voudrais pouvoir le dire
Ce village chéri tapi derrière un bois,
Cerné de champs fleuris et de pâtis herbeux
Où paît le bœuf docile à l'interdit galop.
Le village sommeille sous la tuile ondulée
Près des peupliers gris où murmure le vent.
Les villageois ont mis prisonnier le ciel gris,
Nous ont mis hors- la- loi, nous, étrangers curieux
Qui avons arraché du vieux tronc vermoulu
Près de la statue sainte et verdie de lichen
L'inique obole : « Pour les âmes du Purgatoire »,
Tant scandaleuse aux regards pieux.
Dans le désert des rues, pas un homme ne bouge :
C'est un pays de vent où s'étend le silence
Comme une couverture de feutre.
Les fenêtres se ferment sur le jour et la nuit
Sur des rideaux jaunis de coton ouvragé
Où ne filtre que le regard des chats hébétés.
J'aurais voulu chanter, crier,
Peindre, écrire, gribouiller :
Ce village m'enchante et je ne sais donner
Son regard qui dans le mien s'est jeté
Lorsque la lente plaine à midi s'est découverte
Sur la vallée jaunie de ce village endormi.
Aveuglée par des talus herbeux,
J'ai découvert enfin ce village au nom d'oiseau,
Au nom de petit animal d'os légers et de plumes,
Un nom de nid douillet près des bruissements d'eau,
Jazeneuil le doux, Jazeneuil gentil
Pépiant dans le Poitou.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG LUNDI 11 JUILLET 2011, A 13:04 L'AUBE SUR LE PETIT VOILIER Au petit matin,
Après des heures bruyantes
Où les flots tapaient rageusement
La coque frêle de mon petit voilier,
Dans une mer calmée
Au jusant de l'aurore,
Au rythme lent de mon bateau bercé,
J'écoute bruire l'eau chantante
Qu' agitent d'un mol ondoiement
Diamants et pépites de l'eau.
Cependant, l'oiseau passe en riant
Près des îles encore pâles
Où le soleil s'étale
Dans le lointain blanchi de l'horizon.
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Par Genecomte le 15 Octobre 2012 à 11:52
LUNDI 20 JUIN 2011, A 19:12 LE CERISIER Il est parti au bout du monde,
Là-bas, là-bas, très loin,
Pour voir les soleils orange
Tomber derrière l'océan gris.
Dans le grand silence de midi,
Le téléphone a sonné :
« Et comment va le cerisier ? »
Il ne verra plus les enfants
Mettre nappes blanches
Et bougies parfumées
Pour célébrer les années.
Dans le grand silence de midi,
Le téléphone a sonné :
« Le cerisier est-il déjà fleuri ? »
Il a claqué la portillon sur notre vie
En choisissant un nouvel horizon ;
Il porte chaque jour de lourdes valises,
Le poids de nos larmes séchées.
Dans le grand silence de midi,
Le téléphone a sonné :
« Le cerisier a-t-il porté des fruits ? »
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG LUNDI 20 JUIN 2011, A 18:56 FIDELIS Tu t'étonnes d'avoir traversé tant d'années
Sous le regard de Dieu qui ne t'a pas quitté ;
Tu t'étonnes d'avoir fait un si long voyage
Guidé par ton Seigneur qui ne t'a pas lâché ;
Tu t'étonnes d'avoir essuyé tant de larmes
Et d'avoir tellement chanté, souri, dansé ;
Tu t'étonnes lorsque ton visage
Dans le miroir te regarde
Et voit quelqu'un d'autre qui a grandi, mûri, vieilli ;
Tu t'étonnes que Dieu te garde près de Lui,
Toi, l'enfant confiant,
L'enfant fidèle,
L'enfant émerveillé.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 08 JUIN 2011, A 19:28 L'HYPER-MARCHÉ D'À CÔTÉ Dans l'hyper-marché d'à côté,
Il y a de grandes allées,
Et des caddis poussifs
Où braillent des bébés indignés.
Dans les allées de l'hyper-marché ,
Il y a des jeunes à casquette
Qui lorgnent bonbons et canettes
En jappant comme des chiots mal sevrés.
Dans le brouhaha de l'hyper-marché,
Il y a des petites dames endimanchées
Ayant choisi l'heure des ruées
Pour rompre la solitude quotidienne.
Devant la console de l'hyper-marché,
On entend sonner le portable
D'un monsieur bien incapable
De choisir la roquette ou la frisée.
Dans l'hyper-marché d'à côté,
Un vendeur surexcité
Hurle à pleins poumons les mirobolantes
Ristournes, sur les boîtes de thon.
Dans les caddis démesurés,
Il y a des bottes de radis jaunies,
Des bananes pré-emballées
Qu'aucun soleil n'a jamais mûries.
Et des kilos de papiers,
De cartons, de plastiques à jeter
Pour emballer, ensacher, embouteiller,
Mais qu'il faudra bien sûr payer…
1 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 08 JUIN 2011, A 10:46 LES SOUHAITS RIDICULES. Je me voudrais souriante et belle,
Des fleurs dans les cheveux dénoués.
Je me voudrais un ventre de sardine
Et des mains veloutées.
Au pied, des chaussons de danse
Et des rubans perlés tout autour de mon cou.
Je voudrais pouvoir escalader les rochers,
Dévaler promptement de blanches montagnes.
Je voudrais conduire sereinement ma voile
Sur l'océan toujours agité.
Je voudrais que me regardent des yeux dorés
Remplis d'amour ou d'amitié.
Je voudrais trouver des fontaines
Où coulerait l'éternité…1 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 08 JUIN 2011, A 10:30 NON, JE NE T'AIMERAI PAS... Non, je ne t'aimerai pas
Pour meubler le grand silence
Qui souffle un vent glacé en ma maison.
Je t'aimerai
Parce que ta parole
Fera écho à mes paroles...
Non, je ne t'aimerai pas
De peur d'être seule
Autour de la table cernée de chaises vides.
Je t'aimerai
Pour partager avec toi
Mon repas et mon rire…
Non, je ne t'aimerai pas
Parce que j'ai peur du noir,
Des ombres malfaisantes et des rêves agités.
Je t'aimerai
Parce qu'avec toi,
La nuit sera douce et profonde…
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 08 JUIN 2011, A 10:19 SEMER Garde en tes mains
Quelques paroles entendues
Au hasard des chemins.
Ouvre ta main
Pour jeter sur la terre aride
Les mots précieux que tu as gardés…
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Par Genecomte le 15 Octobre 2012 à 11:50
MARDI 03 MAI 2011, A 11:59 J'EN AI ASSEZ! J'en ai assez,
Assez de ma télé
Qui ne me donne à voir
Que des images tristes,
Qui ne me donne à écouter
Que des clameurs stridentes,
Qui ne me donne pour penser
Que des paroles vides,
Des paroles grises,
Des paroles voilées
Des paroles censurées.
Les chanteurs hurleurs,
Les journalistes prolixes,
Les messieurs –météo
Parlent avec des excitations de D.J
Et je peine à trouver le fil de leur pensée.
Hier, j'ai vu encore sur mon écran rageur
Les incendies, les crimes, les inondations.
Mon pain fut trempé de larmes
Quand les tours ont été frappées
Par des avions furieux.
L'eau de mon verre devient amère
Quand sur l'écran apparaît le visage
Des otages, des orphelins, des affamés.
Chaque jour, je vois la forfaiture et l'esbroufe,
Chaque jour s'étalent sur ma nappe blanche
Les vies fracassées,
Et s'invitent à ma table
Les escrocs de tout acabit.
C'est pourquoi
Je prends ma télé-commande en horreur :
J'éteins l'écran violeur de vie.
Je sors dans mon petit jardin :
Je m'y crève et m'y ressource
A biner, sarcler, serfouir.
Je sème des radis, repique les fraisiers,
Je bouture, je greffe, je marcotte,
J'amende ma terre et je noircis mes mains,
Et puis, bien fatiguée,
Je m'assieds au soleil dans mon fauteuil d'osier
Pour surveiller les milliers de graines
Semées pour tout l'été :
J'attends que les petites pousses vertes
Me redonnent envie de vivre et d'espérer…
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG LUNDI 02 MAI 2011, A 23:53 SANS TE CHERCHER Je te rencontrerai sans te chercher
Car ton bras s'est creusé pour que j'y repose.
Dans tes yeux, je pourrais me noyer
Mais ta présence est le silence.
Le regard que d'autres posent sur toi
M'empêchent de te rêver,
Ton grand silence et tes lèvres serrées
M'empêchent de te comprendre.
Tes yeux encore fermés
M'empêcheht de te parler :
Je t'aime,
Mais je suis un glissement sur ta surface…
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Par Genecomte le 15 Octobre 2012 à 11:47
SAMEDI 30 AVRIL 2011, A 17:23 COUSU DE FIL BLANC Comme le fil d'une épée,
Au fil des jours
Tranchés par le fil des Parques,
De fil en aiguille,
Tu as de mon discours perdu le fil
Quand nous voguions au fil de l'eau,
Le jour où tu as découvert
Un fil de lin
Dans les fils noirs de mes cheveux,
Et le fil de notre vie d'aimés
Qui ne tenait sans doute qu'à un fil
S'est alors cassé pour toujours.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 24 AVRIL 2011, A 21:03 LES CLOCHES DE PÂQUES Les cloches de Pâques
Je vous fais cadeau en ce jour de Pâques d'un poème que j'avais écrit pour mes parents lorsque j'avais dix ans, et qui m'avait été largement inspiré par un poème d' Henri de Régnier : Les cloches.
Je singeais donc ce grand poète, et , grâce au plagiat, je découvrais alors avec une ineffable joie le plaisir des mots, de la musique et de l'émotion partagée par la magie de l'écriture.
. Ce fut mon premier poème, en vers évidemment, et depuis, je n'ai jamais cessé de noircir mes cahiers de poésies diverses qui m'accompagnèrent comme des amis fidèles.
Joyeuses Pâques à tous !
Les cloches de Pâques
Ce matin de Pâques est si beau, si tranquille
Que tous les carillons qui l'ont à l'aube éveillé
De leur mélodie pure, de leur musique vive,
Longtemps ont fait vibrer le grand ciel bleu où vibre
Un trille de cristal en un galop mouillé.
Puis c'est un grand silence accablant les ramures :
Le soleil verse ses rayons à flots. Un peu
De sa lumière accablante, éblouissante, dure
Frappe les cloches. Et dans le vent qui brûle leur murmure
Elles semblent fondre la rosée de l'herbe en feu.
Seule, la rumeur de chaque cloche chante ce soir ;
Laissant se heurter entre eux les appels d'airain,
La musique résonne, caressant les ombres,
Elle gronde puis s'éteint en des mélodies sombres
Et s'épuise : la nuit l'a reprise de sa main…
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG SAMEDI 09 AVRIL 2011, A 15:47 AMBIGUÏTÉ Je suis de celle
Qui montre un visage avenant.
Je suis de celle
Qui sourit à l'inconnu.
Je suis de celle
Qui escalade les montagnes.
Je suis de celle
Qui se jette dans l'océan rageur.
Je suis de celle
Dont le visage est fatigué.
Je suis de celle
Dont le sourire est près des larmes.
Je suis de celle
Dont le pas tremble sur le chemin.
Je suis de celle
Qui par trois fois s'est noyée.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG JEUDI 07 AVRIL 2011, A 10:02 Y-A-T-IL ENCORE? Peut-être y-a-t-il encore
Pour toi,
Pour moi,
Un printemps
Où s'ouvriront les lilas blancs ?
Peut-être y-a-t-il encore
Pour toi,
Pour moi,
Du vent dans nos cheveux,
Du sable sur nos doigts ?
Peut-être y-a-t-il encore
Un chemin dans la montagne,
Une fenêtre éclairée ,
Quelqu'un pour nous sourire
Et nous ouvrir les bras ?
Peut-être y-aura-t-il encore
Assez de force en nous
Pour surfer sur le grand océan ?
1 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG JEUDI 07 AVRIL 2011, A 09:43 RUPTURE C'est avec une hache
Qu'il a coupé ma vie.
C'est avec une hache
Qu'il a tranché mon tronc,
Ce tronc qui supportait
Depuis quarante années
Tant de feuilles et tant de fruits !
Et ma sève a coulé dans la terre fertile
Jusqu'à mes racines cachées :
Sur la souche noircie
Des rameaux tendres et frais
Ont déjà repoussé…
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 06 AVRIL 2011, A 10:14 QUELQUE PART Quelque part, quelque part,
Il y a des obus et du sang répandu.
Quelque part, quelque part,
Il y a des cris tout blancs
Dans des hôpitaux bondés.
Quelque part,
Il y a de grands hangars
Où dorment des jeunes gens abandonnés
Que porte encore l'espoir
De n'être plus des clandestins émigrés.
Quelque part,
Il y a des enfants perdus
Dans des internats luxueux,
Ou des pleurs dans les cours de récré
D'enfants par des enfants molestés.
Quelque part,
Il y a une femme épuisée
Lavant à grande eau des volées d'escaliers.
Quelque part, sur des chantiers clandestins
Les casques ruissellent sous les pluies glacées.
Quelque part,
Dans un grand bureau vide,
Il y a un comptable désespéré
Devant des chiffres qui s'alignent
Et un ordinateur muet.
Quelque part,
Quelquepart,
Il y a des frontières infranchissables,
Celles qui séparent le grand malheur
Des petits bonheurs espérés.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 06 AVRIL 2011, A 09:50 EN BAS DES MARCHES Il tend la main,
Assis sur un carton,
La tête un peu penchée,
La voix un peu éraillée.
Il mendie quelques piécettes,
Déploie sa main rugueuse,
Montrant sa pancarte pelucheuse
Pour réclamer à manger.
C'est le dixième ou le vingtième
Croisé sur les trottoirs de Paris :
Mon cœur n'a plus de peine,
Il est juste exaspéré.
Mes yeux fixent les vitrines
Où m'accuse ma triste bobine :
Je sais tout à fait pourquoi
Je ne suis pas fière de moi !
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG
MERCREDI 06 AVRIL 2011, A 09:35 PLUS LOIN Plus loin, plus loin,
Il y a une autre route,
Plus loin, plus loin,
Il y a un autre village,
Plus loin, plus loin,
Il y a une autre maison,
Plus loin, plus loin,
Il y a un autre amour,
Plus loin, plus loin,
Il y a une autre vie.
Il te suffit d'ouvrir cette porte
Et de jeter les clefs,
De marcher devant toi
Sans regarder le passé…
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Par Genecomte le 15 Octobre 2012 à 11:44
VENDREDI 18 MARS 2011, A 11:43 JAPON Le poète inscrit la création du monde
Dans la main de Dieu :
Il chante les psaumes et les louanges,
Il reconnaît les prophètes
Et leur prête son verbe et sa plume.
Le poète chante la gloire des héros,
Il porte les drapeaux des luttes et des causes ;
Il dénonce les fléaux, les guerres, les génocides ;
Il peint avec des larmes d'encre les déluges
Qui recouvrent les pâtures et les feux qui brûlent les cieux.
Le poète chante la ballade des pendus :
Il demande la grâce des condamnés ;
Le poète dévoile, dénonce, accuse
Et prône l'exil quand le tyran s'assied
Sur un trône de plomb.
Le poète ferme les yeux des enfants
Et pleure avec la mère désespérée.
Le poète caresse les mains abîmées
Et sauve de l'oubli ou de la folie
Les prisonniers politiques isolés.
Pour faire entendre sa voix ,
Le poète prend les mots et les envoie de par le monde
Chargés de sens, d'émotion, d'humanité.
Qui suis-je pour oser prendre des mots ?
Qui suis-je pour oser ce titre qui nous déchire ?
Le poète s'appelle Bouddha, Sénèque, Gandhi,
Tagore, Rilke, Martin Gray,
Le poète s'appelle Mère Teresa de Calcutta,
Le poète s'appelle Saint-Mathieu, Sénèque,
Jean de Meung, Frère Roger,Victor Hugo.
Qui chantera aujourd'hui
La splendeur du mont Fudji
Coiffé de neige immaculée ?
Qui chantera en avril prochain
Les cerisiers fleuris ?
Quelle fleur remplacera le chrysanthème
Aux seize pétales fanés ?
Et quand verra-t-on danser
Les petits bateaux dans les anses abritées
Mais à présent dévastées ?
Qui pêchera le cœur léger
L'éperlan du lac Yamanakako ?
Qui goûtera sans peur
Les mandarines, les poires et les raisins ?
Qui pourra admirer sans frémir
Les rizières étagées où mûrira le grain empoisonné ?
Qui viendra applaudir les marionnettes Bunraku
Et rire des facéties du théâtre Kabuki ?
Leurs tissus chamarrés et leurs décors somptueux
Feront-ils oublier pour quelques précieuses minutes
Cette marée de bois, de voitures, de maisons,
De corps gonflés ?
Remerciera-t-on encore, les mains jointes ?
Les Bouddhas de bois peint au visage hiératique ?
Viendra-t-on plier le genou à Nara ?
Le temple du divorce de Tokeiji
Deviendra-t-il le temple d' inconsolables veuves ?
Les eaux bouillonnantes de la grande vallée
Effaceront-elles de leur vapeur sulfurée
Les blessures infligées et la maladie tentaculaire ?
Quelle nouvelle divinité aura assez de puissance
Pour être priée lors de l'ouverture d'un chantier ?
En juillet, qui allumera le cœur réjoui
Les milliers de lanternes du lac d'Ashi ?
Les enfants sauront-ils ouvrir des yeux émerveillés
Quand défilera la procession des seigneurs féodaux
Et de leurs vassaux ?
Qui pourra se baigner dans le lac Chuzenji
Bordé de bois touffus sans craindre pour sa vie ?
Fera-t-on encore la fête dans les sanctuaires Shinto
Pour fêter le jour de l'an 2012 ?
Qui chantera sans pleurer l'hymne national japonais ?
Kimi ga yo wa
Chiyo ni yachiyo ni
Sazare ishi no
Iwao to nari te
Koke no musu made.
Que ton règne heureux dure dix mille ans
Règne, Seigneur, jusqu'à ce que les pierres
Unies pas l'âge se transforment en rochers puissants
Dont les flancs vénérables se couvriront de mousses.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG SAMEDI 05 MARS 2011, A 16:20 LE QUAI Quand tu m'attendras sur le quai,
Les yeux fermés sur ton attente,
Quand tu m'attendras sur le quai,
Les mains serrées sur ton espoir,
Il n'y aura autour de toi
Que des ombres mouvantes et silencieuses.
Avant même que les portes ne s'ouvrent,
Mon ombre sera déjà là,
Une ombre penchée vers toi
Qui te prendra le bras sans te parler,
Une ombre douce et silencieuse,
Où mon visage te sourira.
Et puis, nous partirons dans la nuit fraternelle,
Emus et maladroits, on marchera sur le pavé luisant
Sans voir les autres passants.
Sur le seuil mouillé de larmes et de pluie,
Longtemps, on se parlera,
Intimidés devant la porte ouverte…
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