• La cent et unième lettre d’amour

     

    Tous les deux, on s’allongerait côte à côte,

    On s’allongera tous deux côte à côte,

    On s’allongera sans bouger, sans rien dire,

    Sans bouger, sans rien dire.

    Tu mettrais ton visage contre mon visage,

    Tu mettras ton visage contre mon visage.

    Tu sentirais mon souffle près de ta joue,

    Tu sentiras mon souffle près de ta joue.

     

    Je respirerai ton souffle léger et pur.

    Tu poseras ta lèvre sur ma lèvre

    Et je boirai ta lèvre sur ma lèvre.

    J’embrasserai ta paupière close

    Ta paupière fermée et priante,

    Ta paupière ombrée, douce et priante.

    Et toujours ton souffle dans mon souffle

    Et ta lèvre sur ma lèvre.

     

    Tes bras m’enserreraient, m’enserreront tout entière,

    Tes bras si grands, si protecteurs, si rassurants

    Qu’ils m’enveloppent jusqu’au cœur,

    Jusqu’à toucher mon âme,

    Tes bras me tiennent et me soutiennent,

    Me soutenaient, me soutiendront.

    Et la caresse de ta main,

    Non, je ne peux la dire,

     

    Ta main si douce qui m’est réconfort

    Qui m’est parole, amour et confiance,

    Ta main qui me recrée

    Comme le peintre dessine,

    Ta main qui me soulage de mes maux,

    Ta main qui efface mes douleurs,

    Ta main qui embellit mon corps

    En épousant mes courbes.

     

    On s’allongerait côte à côte,

    Sans bouger, sans rien dire.

    On s’allongera côte à côte,

    Sans parler, sans rien dire,

    Les jambes nouées, les mains serrées,

    Le cœur noué et bien serré,

    L’un contre l’autre,

    Sans bouger,sans parole inutile.

     

    Tes cuisses longues et noueuses

    Mes cuisses petites et rondes

    Côte à côte, sans bouger, sans frémir,

    Juste un souffle commun

    Léger et pur,

    Un seul souffle pour deux,

    Un seul souffle pour deux

    Et une mesure commune.

     

    Ta poitrine me soulevant

    Comme la houle soulève un esquif.

    Ta poitrine comme un coffre

    Empli de trésors merveilleux

    Me soulèverait, me soulèvera

    D’un souffle léger et pur.

    Allongés côte à côte,

    Bien serrés dans notre amour précieux.

     

    J’écouterai alors ta voix, étrange sous mon oreille

    Bien collée contre toi pour d’étranges musiques.

    Côte à côte, pour vivre enfin

    Demain, demain.

    Et comment survivre à cette nuit si longue,

    Cette nuit qui jamais ne finit ?

    Et puis encore des heures et des heures d’attente,

    Des heures et des heures de journée ?

    .

     

    Demain,

    C’est tellement loin, demain !

    Qui ose ainsi nous séparer,

    Oter l’eau à la plante,

    Séparer la racine de la terre,

    Nous faire dormir ainsi

    Loin, loin l’un de l’autre

    Et loin de la certitude du lendemain ?

     

     


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  • Fin d'hiver

     

     

    Un arbre noir,

    Des oiseaux blancs.

    Faites silence...

    Les plumes sont légères

    Dans le vent

    Hurlant dans le soir.

     

    Dans la boue grise,

    Une fleur ouverte...

    Sépales, pétales,

    Promesse offerte

    Malgré la bise,

    Assez pour le regard

     

     

    Encore un orage,

    Une giboulée glacée,

    Nuées, nuages...

    Un peu de ciel bleu

    Comme un mirage.

     

    J'allonge le pas.


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  • Dans la musique chaude et profonde

    De tes mensonges d'amour ,

    Dans le chant attirant de l'onde

    Où l'on vit, où l'on meurt,

    Je t'en prie,

    Lave- moi tous les jours de mes peurs,

    Et redis-moi les contes

    Auxquels je ne crois pas,

    Mais que je guette,

    Mais que j'écoute avec foi

    Car tu parles d'amour.

     

    Ta parole va et vient

    Dans l'air que je respire,

    Et si elle est trompeuse,

    Poursuis ce don

    Car elle me fait du bien.

    Parle-moi, parle-moi...

     

    Je ne crois ni que je sois belle,

    Ni que ma peau soit douce,

    Je ne crois ni que je sois tenace,

    Ni que mes mains tiennent avec force des rênes,

    Mais j'espère en tes mensonges d'amour

    Qui effacent rides et années ,

    Dessinent mon visage,

    Et dans mes yeux creusés

    En allument l'étincelle de joie.

    Parle- moi, parle- moi...

     

    Mensonges d'amour pour Valentin

     

    Malgré la faiblesse de mes bras,

    Et la chair de mon torse

    Tombée sur mon ventre las,

    Tu peux me dire et me redire encore

    Combien je suis vaillant et fort.

    Parle- moi, parle- moi...

     

    Tu peux m'enjôler par tes douces paroles,

    Me mystifier en admirant mes paumes robustes,

    Me dire combien je tiens sur mes épaules frêles

    Le monde entier qui m'appartient.

     

    Tu peux me dire tous les mensonges attendus :

    Mon courage dans le fauteuil profond qui épouse mon corps,

    Mon énergie devant le téléviseur devenu mon ami,

    Mon sourire caché lorsque je bougonne,

    Je te crois, ma belle, je te crois .

    J'écoute avec ferveur ces mensonges entendus

    Parce que c'est ton regard qui agite ma sève,

     

    Et parce que nos mensonges cicatrisent nos cœurs.


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