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Dépendances
Tu étais si petit,
Tu n’aimais pas marcher.
On mettait tes souliers,
En te laissant chigner.
On te prenait la main,
Tu courais en trottant
Sur tes jambes potelées.
Pour aller où ?
Là où tu ne voulais pas aller.
Et puis, tu as grandi
Et ton pas s’est fendu
De grandes enjambées.
Grosses bottes en hiver,
Vernis noirs pour le soir,
Tu chaussais tes souliers
D’une main assurée,
Choisissant ton chemin
Et parcourant ta vie.
Pour aller où ?
Là où tu voulais aller.
Les journées ont passé,
Les mois et les années.
D’un doigt maigre et tremblant,
Tu montres tes chaussons.
On enfile des chaussures
A tes pieds déformés,
Des chaussures à la lourde semelle crêpée.
On te prend par le bras,
Et tu traînes ton pas
Là où l’on te conduit : où ? Où ?
Là où tu ne veux pas.
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