• Lettre de Noël à la petite Florine

    Tu ne le sais pas,

    Tu ne le sais pas encore

    Car tu es trop petite,

     

    Tes yeux s’ouvrent tout grand

    Sur les publicités brillantes

    Qui te vrillent le tympan,

     

    Tes yeux s’ouvrent tout grand

    En cochant dans les catalogues rutilants

    Les jouets rêvés, la poupée page trois,

    Et la page sept, et la douze, et, et…

     

    Tes yeux s’ouvrent tout grand

    Devant les vitrines décorées

    Où dansent en une joyeuse gigue

    Les peluches animées d’un savant mécanisme.

     

    Non, je ne vais pas t’offrir la tablette tactile,

    Ni le dernier CD convoité,

    Ni les horribles poupées au teint blême

    Qui ressemblent aux sorcières de Salem.

     

    Tu ouvriras quelques paquets enrubannés

    Choisis avec amour et discernement,

    Et je sais bien que tu trépigneras de joie et de surprise

    Devant des cadeaux inattendus mais aussitôt adoptés.

     

    Mais, tu ne le sais pas,

    Tu ne le sais pas car tu es trop petite,

    Les plus beaux cadeaux que tu recevras

    Comme à chacun de tes Noëls,

    Ce sont les souvenirs

    D’une famille heureuse d’être ensemble

    Pour une trêve de vie au milieu de l’hiver,

     

    Les fous-rires avec tes cousins

    Réunis à la table des enfants,

    Vos courses folles le lendemain dans le jardin mouillé,

    Les bâtons, les ficelles

    Qui prolongent les bras,

    Les cartons et les boîtes

    Qui se transforment en trains,

    En maisons, en cachettes, en châteaux,

    Et vos goûters en haut du cerisier

    D’où vous dominez le quartier, et donc,

    Le monde étalé sous vos pieds !

     

    Mes plus beaux cadeaux,

    Ce sont ces souvenirs heureux que je tricote pour toi,

    Comme une écharpe qui te tiendra au chaud

    Quand les jours froids seront là.

     

    Tu es trop petite, et tu ne le sais pas,

    Mes plus beaux cadeaux,

    Ce sont ces moments forts qui resteront en toi.

     

    Comme une chanson douce

    Qui s’échappe d’une flûte sortie de son fourreau,

    Quand tu seras une jeune fille aux yeux attristés de langueur,

    Une maman débordée et fatiguée d’une double journée,

    Une vieille dame chagrinée par la solitude,

    Tu sortiras ces jours heureux de ta mémoire,

    Et tu souriras tendrement

    Au souvenir de ces Noëls d’antan.

     

     

     

      


  • Commentaires

    1
    scheuege
    Mardi 25 Décembre 2012 à 12:06
    Bravo c'est avec une larme au coin de chaque oeil,que je lis ton poème.Et       je me souviens aussi  de mes Noëls d'antan.
    2
    Mercredi 2 Janvier 2013 à 10:09

    c'est très émouvant et c'est superbe, chère Geneviève...

    ton poème est un cadeau....

    Merci !

    Je te souhaite une très bonne Année 2013 pour toi et tes proches

      • Genecomte Profil de Genecomte
        Mercredi 2 Janvier 2013 à 18:34
        La petite Florine passe de bonnes vacances avec tous ses cousins, et se créent ainsi des liens qui sont la récompense des grand'mères fatiguées mais ravies! J'ai beaucoup travaillé sur les vitraux pour un concert d'orgue,où l'on me demandait des textes, cependant quel plaisir d'écrire aussi pour les petits, mais, comme c'est plus difficile! Merci de me lire encore, et bonne année littéraire avec des échanges riches et variés.
    3
    Maco
    Samedi 5 Janvier 2013 à 16:07
    en communion de pensées une autre grand mère et  ses petits enfants qui ont été ravis par tes poésies
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