• Saison 2011-08

     

    DIMANCHE 21 AOÛT 2011, A 10:18
    PARTIR, ET PUIS, REVENIR.
     

     

    Partir, et puis, revenir…

     

    Partie au loin,

    Loin vers des espaces ouverts.

    Partie des jours et des jours,

    Loin des poussières de ma ville.

    Partie pour des prairies offertes,

    Des vallons verts,

    Des forêts de bouleaux.

     

    Il y a là-bas, et puis il y a ici,

    Des pierres et du béton,

    Du bruit et de l'agitation.

    Des maisons bâties, posées, tassées,

    Et pas d'étoiles à regarder le soir.

     

    La marche de mon corps conduisant mon esprit,

    Mes yeux émerveillés d'une fleur sauvage,

    Mon oreille ravie par le chant de la grive,

    A tout cela, je dis adieu en un soupir.

     

    Je suis partie et revenue :

    Mes yeux se tournent vers la rue affolée,

    Et mon esprit retrouve

    Mon souci intact.

     

     

    JEUDI 11 AOÛT 2011, A 11:26
    LES PETITES ROBES
     

     

     

    Sur la photo sépia,

    Assise sur les genoux de mon papa,

    Je porte une robe à smocks

    A carreaux roses et blancs,

    Comme il se doit !

    Un gros nœud satiné dans les cheveux,

    Je suis bien sage et bien gentille :

    On partira demain par la nationale 7

    Voir la Mémé et Bon-Papa.

     

    En primaire, on porte une jupe plissée.

    Pour ne pas dénuder nos petits bras potelés,

    Le chemisier même l'été a de longues manches !

    L'hiver, un pull marin s'éclaire d'un col brodé

    Attaché par de minuscules boutons en écaille.

    Les socquettes blanches vont à la messe du dimanche,

    Mais en semaine, les vilaines chaussettes brunes

    Tricotées, reprisées, détricotées,  retricotées,

     Nous tombent sans cesse  sur les mollets.

     

    Devant la barrière de béton

    Protégeant les jardins des cités ouvrières,

    Un voisin plus riche a pris la photo

    D'une communiante un peu figée :

    Ma robe en organdi empesé

    S'évase sur trois jupons de coton.

    Le voile cache décemment mes cheveux bouclés

    Et je porte au poignet

    La première montre qu'on m'ait donnée.

     

    En sixième, c'est le jeu des blouses alternées

    Bleues ou bises, pour en changer,

    Avec son nom et sa classe brodés :

    Quand on fait une grosse bêtise,

    On cavale la blouse relevée sur la tête,

    La surgé ne peut pas nous coller !

    Le pantalon est interdit,

    La blouse est bien fermée,

    Les cheveux longs sont attachés…

     

    A la première surprise-party,

    La jupe est courte sur le panty :

    Si la dentelle se devine,

    Le décolleté est bien caché ;

    Mais pour l'emploi saisonnier

    Où s'alignent les colonnes de chiffres,

    Il faut les bas qui vous vrillent les mollets,

    Le porte-jartelles qui lâche en pleine rue,

    Le petit tailleur gris bien serré.

     

    Pour le mariage de mon amie,

    Ma sœur a crêpé sa choucroute

    Et m'a fait un chignon bouclé

    Tenu par trente épingles-neige

    Qui me torturent le crâne.

    Après le dîner arrivent les derniers invités :

    Les jeunes remettent leur jean effrangé,

    Car pour danser le twist, le bon ton

    Est la tenue débraillée.

     

    Où sont les guimpes et les béguins,

    Les cache-corsets ou les jaquettes,

    Les épaulettes et les combinaisons ?

    Nos robes ressemblent à des chiffons,

    On a le droit d'être mal ficelé,ou simplement décontracté :

    Vive les jeans et les joggings ;

    Pour l'heure, seul importe le confort;

    Chacun choisit ses vêtements, selon l'humeur et le moment,

    Ca n'empêche pas les compliments !

     

     

     

     

    VENDREDI 05 AOÛT 2011, A 10:57
    LES PETITES CHAUSSURES
     

     

     

    Pour fêter le premier janvier,

    Je mettrai des escarpins dorés,

    Mes orteils seront peinturlurés,

    Et sur ma gorge un peu trop décolletée,

    Je poserai  de très lourds colliers

    Qui tinteront avec l'année nouvelle…

     

    J'ai acheté hier

    Des mocassins tout blancs :

    A la terrasse d'un café parisien

    Je lirai les nouvelles du matin ;

    Ou bien l'été, sur la jetée,

    J'irai le soir me promener.

     

    Et comment ne pas résister

    A l'achat compulsif de chaussures rouges ?

    Sandales à boucles,

    Chaussons velus,

    Le rouge aux pieds me fait bouger,

    Le rouge me fait virevolter.

     

    Les souliers rouges,

    C'est mon enfance retrouvée,

    La joie de vivre et de courir chercher le pain,

    Le ballon prisonnier,

    Les sauts dans la marelle,

    Les chocolats dans le panier.

     

    Enfant, quand il faisait bien froid,

    Je détestais mes bottines à crochets,

    Noires et râpées, lourdes et tristes ;

    Mes moufles rayées me consolaient

    Mais laissaient mes doigts gelés

    Quand il fallait renouer les lacets mouillés.

     

    Pour le mariage de mon cousin,

    Je me percherai sur de très hauts talons :

    D'un beige élégant et tendre,

    Ils me feront la jambe longue,

    La démarche si  mal assurée,

    Que le tonton me donnera le bras.

     

    Si des amis m'emmènent

    Sur des sentiers de randonnée,

    Mes godillots lacés

    Seront marron dans la boue noire.

    On mâchera quelques pruneaux séchés,

    Et sur la mousse douce, on s'assiéra pour boire.

     

    Au  bal du petit village

    Où les flonflons s'accorderont,

    Mes espadrilles bayadère,

    A semelles compensées de corde tressée,

    Sur la place ombrée de platanes,

    Danseront la gigue ou la java.

     

    Quand j'ouvrirai de nouveau ma grille

    Pour dire adieu à mes invités du soir,

    Je trouverai le réconfort

    Dans mes pantoufles bleues, douces et fourrées ;

    Mais si l'ami reste pour le dernier verre,

    Je jouerai de ma mule rose à pompons veloutés,

     

    Et quand la nuit pas à pas  s'avancera,

    Mes pieds seront enfin dénudés…

     

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