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Saison 2011-11
MARDI 22 NOVEMBRE 2011, A 12:31 LA ROUTE DU THÉ Il y a 3000ans,
Shen Nong goûta l'eau teintée
Par les feuilles tombées du camélia :
L'eau brune et troublée
Lui donna force et sagesse,
Alors, la terre chaude, humide et pentue
S'ouvrit aux plantations de thé.
L'herbe amère aux mille vertus,
Connue depuis des millénaires
A traversé la mer de Chine,
Franchissant les océans sur d'élégants clippers,
Sillonnant l'Asie en longues caravanes .
La forêt primaire de Java
Voile de brume les coteaux assiégés de fougères
Jusqu'à la côte où flotte encore
Une odeur de muscade.
Mais, sur les pentes volcaniques du Mont Kerinci
Pousse le savoureux thé noir
Entre les jardins verts de Sumatra.
Les ruelles étroites de Darjeeling
Dominent les jardins du camélia
Aux feuilles souples et brillantes.
Le tortillard à vapeur relie la terre au cielAu milieu des théiers à la senteur de pomme.
Dans les plaines de l'Inde arrosées de mousson
Flotte parfois le soir une odeur de jasmin.
A Taïwan pousse le thé Wu Long
Au feuillage bleu-vert,
Si doux au palais.
Les pagodes agrippéesSur les versants enveloppés de brouillards
Font retentir dans la vallée le gong des prières
Sans chasser l'insecte piqueur de l'oolongQui prend ainsi un goût de miel.
Au Kenya, dans ce berceau de notre humanité
S'invente une agriculture réfléchie :
Utilisant avec sagesse les énergies,
Elle a le souci de respecter
Les hommes, la terre et le thé.
Au bord de la vallée du Rift
Tapissée d'euphorbes,
Plantée d'acacias aux maigres bras,
Ondule à l'infini
Un immense tapis d'un vert éclatant.
Les maisonnettes blanches s'alignent sagement,Arrosées par d'abondantes pluies, abreuvant
La plante toujours assoiffée .
Après avoir escaladé
Une montagne de dossiers à régler,
Après avoir gelé mes mains
Derrière la poussette du petit dernier,
Après avoir pleuré à sanglots redoublés
Sur la tombe fleurie de mon ami,
Je prends entre mes doigts fatigués
La tasse chaude au parfum de bois,
De fruits ou de fleurs,
Je remercie l'or vert aux mille saveurs,
L'or qui me console et me réchauffe,
L'or qui fait parler mes amis,
L'or qui me redonne force et courage ,
Je remercie la main délicate
Qui a cueilli pour moi la feuille du thé béni.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 09 NOVEMBRE 2011, A 20:21 BON ANNIVERSAIRE, ETIENNE Etienne est le berger des ombres
Qui rôdent dans la nuit.
Etienne est le portier des tombes
Qui s'ouvrent après minuit…
Etienne , en quête d'absolu,
Se passionne pour l'entéléchie.
Il sonde le supranaturel
Dans une réflexion approfondie.
Il parle du Comte de Saint- Germain,
Et s'intéresse aux cabalistes,
Il étudie les alchimistes
En admirant les bohémiens.
Il examine à la loupe les empreintes
Des démons, des farfadets,
Des dracs, des elfes et des lutins
Qui disparaissent chaque matin.
Dans la brume et les brouillards,
Il guette d'un œil patient
Esprits frappeurs et revenants
Qui voyagent avec les gobelins.
Tout ce monde s'anime et vit,
Quand tout s'endort et semble sans vie,
Mais Etienne n'est jamais surpris
Par les errances des âmes en sursis.
Sa dure journée de peintre achevée,
Quand il a embelli de volutes et de festons
Ses enduits, ses badigeons,
Notre ami entre dans un cercle magique,
Etienne devient :
Le chercheur ensorcelé de l'invisible !
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MARDI 08 NOVEMBRE 2011, A 18:23 PONCTUATION Je suis née avec un point d'exclamation,
Les yeux arrondis sur un univers étonnant.
Le cercle de famille, n'est-ce pas,
S'est extasié sur mes ressemblances
Avec des exclamations partagées !
Puis, j'ai grandi
En posant tant et tant de questions,
Avec tant et tant de points d'interrogation :
Avant ? Comment ? Pourquoi ? Pour qui ?
Des questions qui, parfois, brûlaient les lèvres,
Et des réponses qui les séchaient.
Quand je l'ai connu,
Le grand dadais aux cheveux longs,
On a ouvert les deux points,
A la ligne, ouvrons les guillemets :
« Réponds-moi, parle-moi, «
-A la ligne, un tiret.
Et devenue maman,
Avec des bisous sur les joues,
Mais l'autorité dans la voix,
J'ai dû poser les deux points sur les Ï,
Et c'est ainsi, puisque je te le dis,
Un point, c'est tout.
Débarquée sur le quai des retraités,
Mais pas encore usée,
J'ai posé brièvement mes valises,
Avec des points de suspension…
Et j'ai repris mes points d'interrogation
Pour savoir où diriger ma vie.
1 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG SAMEDI 05 NOVEMBRE 2011, A 15:43 BON ANNIVERSAIRE, JEAN Dans son isolement dont l'orbe rétrécit,
Lorsqu'il semblait courbé sur ses soucis,
Nous sentions qu'en secret, il nous aimait,
Et que son cœur à petits pas s'ouvrait.
Nous l'avons tellement attendu,
Il s'avance enfin, les bras tendus,
Vers nous, ses amis de toujours :
C'est jour de fête quand il nous dit bonjour !
Toutes ces années, il est resté fidèle
Pour chanter parmi nous bravement :
Il a fait tant et tant de concerts
Dont sa famille aimante était si fière !
Il vient vers nous avec sollicitude :
Il n'y a en lui aucune lassitude.
La Brénadienne est son soutien
Mais Jean le lui rend bien…
1 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG VENDREDI 04 NOVEMBRE 2011, A 09:53 C'EST COMME ÇA! A quoi bon ?
Laisse couler.
Et ben quoi ?
Ferme-la.
A quoi bon
Tout c' mouron ?
Mais encore ?
Ben, et alors ?
A quoi bon tant d'histoires ?
Après moi, n'est-ce pas ?
T'inquiète pas, vis ta vie,
Amuse-toi !
A quoi bon ?
Pas tes oignons !
D'toutes façons, on s'en fout,
Y a eu pire autrefois !
C'est ainsi,
C'était écrit.
Mais pourquoi pas ?
Avec des si…
T'inquiète pas,
Roule toujours.
Ca n' va pas,
Mais c'est comme ça…
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG JEUDI 03 NOVEMBRE 2011, A 12:40 VAINCRE LA MORT Contre la mort,
Une aquarelle brève,
Un marbre sculpté,
Un poème à pleurer ?
Et pourquoi pas
Un chien peut-être,
Des bêtes grosses ou petites
A observer, à étudier, à câliner ?
Contre la mort,
Vous opterez peut-être
Pour l'oiseau-lyre
Et les délices de croire en l'éternité ?
Une complainte ? Une ariette ?
Une berceuse, une séguedille ?
Et pourquoi pas les psaumes bibliques,
Si ça peut vous consoler ?
Et si vous préférez le sport,
Vous avez un grand choix :
Cabrioles et régates,
Courbatures et premiers prix.
Mais contre la mort,
Vous avez aussi en magasin
Bières et vins,
Dévergondages et parfums.
Certains de nos amis
Accumulent draps de soie,
Coffres-forts, et le pouvoir
Qui préserve de toute mortalité.
J'ai encore dans mes tiroirs
Quelques lots de consolation :
Pavot, médocs et hypnose
Pour s'empêcher de penser.
Mais plus sérieusement,
Pour lutter conter cette saleté,
Je ne propose qu'un seul remède :
Crier !
Il faut crier très fort,
Pour empêcher les petites bulles
De crever au-dedans de soi,
Crier et les laisser s'échapper.
Crie ! hurle ta peur
Et le chagrin qui te dévore,
Car c'est une violence inouïe
De te vouloir dignement détaché.
Va ! ton cri te transperce
Et transperce tes amis,
Mais coule à flots ton sang,
Qu'ainsi se renouvelle…
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 02 NOVEMBRE 2011, A 12:22 SUICIDE Même combat, même besogne,
Vivre ou mourir, même débat :
Trop dure la vie,
Trop dure la mort,
On ne pourrait choisir sans tort.
A qui le dire quand c'est trop tard,
Vivre, ou courageusement,
Avec force, avec rage,
Faire semblant de vivre
Car c'est le sang qui bat plus fort.
Ma vie, sur une chaise
Assise à mes côtés,
Me regarde avec indifférence
Et me passe sous le nez :
Je ne peux plus marcher.
Sans drapeau, sans patrie à défendre,
Sans amis, sans fratries,
Vivant sans haine et sans espoir,
Je tue les heures à petite vie,
Puis, définitivement, je m'endors…
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 02 NOVEMBRE 2011, A 11:54 QUI ES-TU? Et toi, qui es-tu ?
T'ai-je attendu
Toute une longue vie ?
Sur un quai désert?
Au bout d'un chemin caillouteux ?
Sur une plage puante d'algues poisseuses ?
Quand mes yeux se sont-ils ouverts
Sur la beauté du monde,
Sur la beauté des regards ?
Quand mon oreille a-t-elle entendu
L'oiseau pépier en son nid ?
Le bruissement de la feuille ?
Le chant de l'âtre en hiver ?
Un jour pourtant,
Je suis sortie de ma chrysalide,
J'ai déployé mes ailes colorées,
J'ai parcouru l'univers.
Toi que j'ai rencontré sur un fleuve
Agité de crinières blanches,
Toi qui connaissais la source et le delta,
Parti et revenu,
Quand t'ai-je rencontré pour la première fois ?
Lors d'une marche,
Lors d'un concert,
Lors d'une fête ?
Mais non, ma rencontre fut celle de ton rire,
Celle de ta joie, celle de ta lumière.
Sur ma route se sont croisées les étincelles
Qui jaillissaient de ton amour,
Toi qui fus devant moi,
Toi qui avais grandi au même soleil,
A la même lune d'ombre,
Mais toi que je ne connaissais pas.
A présent, je te suis,
Tu me précèdes,
Et notre route nous conduit toujours
Vers d'autres rencontres,
A la clarté de notre couple étoilé,
Nous cheminons sous une voûte de lumière
Avec des amis pour éclairer nos lampes.
Au ciel, quelques nuages, sans doute,
Et des mirages aussi,
Mais parfaites sont ces heures précieuses
Au soir de notre vie :
Nous avons mis les voiles
Sur un amour très blanc,
Et nous nous sourions…
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