• Le temps s’enfuit,

    S’étalent les longues nuits.

     

    L’oiseau fait bouffer ses plumes

    Et bat de l’aile pour s’envoler,

    Loin, loin de la grisaille,

    Vers les pays des rêves blonds

    Où fredonne un soleil parfumé.

     

    La lune est pâle

    Dans le ciel argenté,

    S’écoulent infiniment les nuits

    Sur nos pensées attristées .

     

    Où se cachent les araignées

    Qui dessinaient des dentelles en octobre ?

     

    Les vieux murs se couvrent de mousse,

    Le bois éteint ses flammes rousses.

     

     Au fond du puits

    Clapote la pluie .

     

    Où sont les scarabées d’or,

    Et les écureuils gris ?

     

    Le peuplier balance un tronc blafard,

    Le vieux rosier porte une rose meurtrie,

    Froissée comme un drapeau délavé.

     

    Le temps s’enfuit, las,

    Et la lumière aussi.

     

    Jase le vent d’automne,

    Il n’y a plus d’aurore,

    Il n’y a plus d’après-midi.

     

    Au fond du puits

    Veille la nuit.

     


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  • L’enfant du hasard

    Cherche un regard dans la rue,<o:p></o:p>

    Celui du père inconnu.<o:p></o:p>

     

    L’enfant de fortune<o:p></o:p>

    N’a rien gagné au départ,<o:p></o:p>

    Il a perdu dès le début.<o:p></o:p>

     

    L’enfant bâtard<o:p></o:p>

    Venu très tard,<o:p></o:p>

    Est enfant bien chanceux.<o:p></o:p>

     

    L’enfant naturel<o:p></o:p>

    Est enfant de la nouvelle<o:p></o:p>

    Qu’on n’attendait pas.<o:p></o:p>

     

    L’enfant de l’amour<o:p></o:p>

    Se sait aimé chaque jour,<o:p></o:p>

    Aimé pour l’éternité. <o:p></o:p>


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  • Novembre

     

    Il n’y a plus de fleurs sur le jardin mouillé :

    Le poirier jette ses feuilles noires

    Sur la pelouse abandonnée.

    Pommes rouges à couteaux et poires éclatées

    Sont dépecées par de lourdes abeilles.

     

    J’ai rangé la table verte

    Et les chaises mouillées :

    Les amis viendront dîner

    En refaisant le monde

    Près de ma chaude cheminée.

     

    Il n’y a plus d’herbe au jardin :

    Les feuilles crissent sous mes bottes brunes ;

    Le puits grince et gémit,

    Le potager s’attriste et s’endort,

    S’endorment en moi les souvenirs du bel été.


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