• Spécial immobilier

     

    Cadre exceptionnel :

    A une demi-heure des courses.

     

    Idéal première acquisition :

    Vous achetez juste un grand placard.

     

    Domaine résidentiel :

    Gare aux charges collectives.

     

    Beau potentiel :

    Faudra tout faire !

     

     Maison d’architecte :

    Aucun mur n’est droit.

     

    Maison de charme :

    Prévoir travaux d’électricité, de plomberie et de toiture.

     

    Coquette maison de pierre :

    Aucune isolation.

     

    Maison rénovée :

    De jolies peintures sur des murs fissurés.

     

    Beau pavillon de plain-pied :

    Et sans vide sanitaire ; mettre de grosses chaussettes en hiver !

     

    Cadre verdoyant :

    Ni bus, ni train, et un chemin défoncé.

     

    Beaucoup d’atouts :

    Travaux à gogo.

     

    Charmante maisonnette :

    Achetez des lits superposés.

     

    Au calme :

    Mais pas sans odeur ; élevage de porcs à vingt mètres.

     

    Ancienne ferme :

    Cent mètres carrés de toiture délabrée.

     

    Beau potentiel ; prévoir travaux :

    Pour courageuse famille portugaise.

     

    Le charme de l’ancien :

    Annulez toutes vos vacances pour dix ans.


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  • Dans le parc floral de Vincennes,

    C’est un dimanche d’été

    Où le soleil se promène

    En ombrant les allées.

     

    C’est le jour où Beethoven

    Est l’ invité du parc fleuri.

    La symphonie joyeuse et légère

    Et le concerto triple s’envolent

    Vers les douces pelouses

    Où sont assis les paisibles auditeurs.

     

    Devant moi, un vieux monsieur s’assoupit

    Sur le siège au dossier arrondi :

    Ses oreilles épaisses tombent lourdement

    Sur son col de chemise ,

    Bien fermée malgré la chaleur de l’été.

     

    A côté, deux dames, pas encore vieilles,

    Mais pas bien jeunes, babillent en agitant les bras,

    Faisant tinter leurs bracelets de pacotille.

    Un enfant joue de ses doigts potelés

    Avec l’ombre de son programme

    Qui se change en oiseau de proie.

     

    Le pianiste glisse ses mains sur le clavier,

    Ruisseau d’eau claire

     Jaillissant d’une source cachée,

    En tressautant parfois pour un accord plaqué.

     

    On entend glousser quelques oies

    Qui se promènent avec des airs de princesses,

    Des gamins bien sanglés piaillent dans les poussettes,

    Un papillon frivole cherche la fleur

    Sur une dame chapeautée de rose,

    Une main lourdement baguée

     S’agite pour chasser une guêpe entêtée…

     

    Les notes séductrices font battre d’enthousiasme

    Quelques mains ravies,

    Que les mélomanes avertis font cesser

     D’un grondement réprobateur !

     

    Le violoncelle habite pieusement le musicien

    Et le premier violon se lève, brusquement,

    Pour tourner la partition de la soliste

    Avec des précautions d’Apache.

     

    Le vent malicieux arrache quelques feuilles

    Des pupitres exposés,

    Et la musique s’en va danser sur l’herbe…

     

    Les tourterelles en ombres chinoises

    Glissent au-dessus de l’auvent.

     

    C’est l’été à Vincennes,

    Dans le parc fleuri

    Où ce bonheur dominical m’attend…


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  • Sur la bruyère où s’endorment

    Papillons et fauvettes bavardes,

    Rien ne bouge, rien ne bruit :

    Je vais d’un pas nonchalant

    Sur les platières grises

    Entendre le chant des engoulevents.

     

    Il ne fait ni jour, ni nuit :

    Au creux des bruyères denses,

    Un claquement de bec,

    Comme un coassement de grenouille,

    Et la bruyère crépite à mes pieds

    En cris réguliers et perlés.

     

    C’est l’appel des engoulevents

    Montant dans la cendre du ciel ;

    Puis, sur la forêt immobile et solitaire

    S’élèvent leurs vols précis et saccadés.

    Mon regard suit les silhouettes fines

    Des oiseaux chassant les insectes égarés,

    Ivres de la chaleur qui plane à la tombée du jour.

     

    En admirant ce vol léger et frémissant,

    Des oiseaux dont le bec grand ouvert

    Se gorge des myriades d’insectes,

    Dans un ciel sans limite

    Où se détachent les bouleaux blancs,

    Je songe à des danseurs- étoiles

    Sur une  immense piste de danse.


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  • Ahanant sur des jambes qui tremblent,

    Je gravis un sentier de montagne empierré,

    Bordé de fleurs printanières,

    Où la mousse fait perdre le rythme,

    Où le sable mouillé fait glisser le pas.

     

    Suis-je un randonneur ?

    Suis-je un touriste ?

    Suis-je un pèlerin ?

     

    Je viens sur ce chemin sans chercher la prière,

    Je viens sur ce chemin sans chercher le pardon,

    Je viens sans dévotion aucune

    Et sans chercher de vérité.

     

    Par l’effort de la marche,

    Par mon cœur tapant dans ma poitrine étroite,

     Comme un tambour sonnant la charge,

    Par le but à atteindre,

    (Fut-ce le sommet d’une simple colline),

    Je me retrouve pèlerin.

     

    En mettant mes pas hésitants

    Dans les pas des foules courageuses,

    Dans les pas des vrais pèlerins

    Qui ont peiné de siècle en siècle

    Sur ce sentier brûlé, fleuri, venté, enneigé,

    Je deviens simple fourmi laborieuse.

     

    Ni épuisée, ni enchaînée, ni entravée,

    Je gravis la montagne en soufflant ma peine,

    Sans faute ni pardon,

    Sans repentir ni péché,

    Pour une courte étape spirituelle

    Dont Dieu ne se moquera pas.

     

    Abandonnant les touristes colorés

    Qui boivent à l’ombre du platane colossal,

    Je franchis le portail de Saint-Guilhem-le-Désert,

    Et mon fardeau de plomb

    Se transmute en fardeau de plumes.

     

    Je pose enfin mon bagage mince

    Dans le vaisseau de la basilique grise,

    Et l’émotion m’étreint.

     

      


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  • Une île sur l’Ardèche

     

    Souvenirs d’une île,

    Une île sans chaleur,

    Sans palmiers,

    Sans visiteurs dénudés ;

    Sable qui s’accumule

    Par la fantaisie du courant,

    Et sable enfoui

    Glissant sous les galets bruyants.

     

    Sur la berge mouvante,

    Des épilobes rouges,

    Des orties vigoureuses

    Et des papillons bleus.

    Les graviers crissent sous mes pas maladroits

    Et la rivière s’enfuit,

    Là-bas, là-bas

    Se noyer dans le gris du Rhône arrogant. 


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