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Par Genecomte le 19 Janvier 2013 à 15:09
Les réveils nocturnes des petits
Qui nous dessinaient au matin des yeux de hiboux,
Les biberons au lever du jour,
Les fesses à nettoyer, et le nez, et les oreilles,
Les soins permanents dont les bébés sont friands,
C’étaient des moments de bonheur,
Mais nous ne le savions pas…
Les rendez-vous avec le toubib, la maîtresse,
L’orthophoniste, le dentiste,
Les cours de flûte ou de piano,
Les gymnases aux courants d’air glacé
Où l’on applaudissait les exploits des enfants,
C’étaient des moments de bonheur,
Mais nous ne le savions pas…
Les repas bruyants autour d’une table trop petite,
Les rires stupides de l’ado,
Les gloussements hystériques devant une chanteuse débraillée,
Les blagues cent fois entendues
Et les infos qu’on ne pouvait jamais écouter,
C’étaient des moments de bonheur,
Mais nous ne le savions pas…
Les portes qui claquaient,
Les veilles inquiètes du samedi soir,
Les vêtements jonchant le sol des chambres
Et les amis infréquentables qu’on accueillait pourtant,
C’étaient des moments de bonheur
Nous ne le savions pas…
Les visites quotidiennes chez la grand-mère fragile,
Les courses pour remplir son frigo,
Ses papiers à trier, à jeter, à traiter en urgence,
Les promenades à petits pas cassés
Alors que tout,
Tout restait à faire dans la maison dévastée ,
C’étaient des moments de bonheur,
Mais nous ne le savions pas…
Le vent qui passe au-dessus de nous
A lavé fatigues et petites misères,
Reste le souvenir de bonheurs perdus
Qui chante doucement dans nos mémoires…
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Par Genecomte le 6 Janvier 2013 à 19:20
Ayant posé de multiples questions,
Si l’on me donne des réponses insolites,
Des réponses curieuses,
Des réponses qui ne me conviennent pas,
Des réponses dont je ne veux pas,
J’en serais fort contrariée,
Mais qu’arrivera-t-il
Si je n’ai plus de questions ?
Si l’on m’oppose des vérités blâmables,
Des vérités discutables
Qui pour moi sont mensonges,
Tromperies, erreurs,
J’en serais fort contrariée,
Mais qu’arrivera-t-il
Si je ne reçois plus
Les vérités venues d’ailleurs ?
Si l’on rejette le chemin que j’ai choisi,
Celui dans lequel mes pas me conduisent avec fidélité,
Avec constance, avec ténacité,
Si l’on veut prendre ma main
Et forcer mon destin
Pour me conduire sur un autre chemin,
J’en serais fort contrariée,
Mais qu’arrivera-t-il
Si plus personne ne prend ma main ?
Si ma maison est envahie
Avec des rires, des chansons, du bruit,
Avec des disputes et des cris,
Et des montagnes de vaisselle à laver,
Et des piles de linge à repasser,
J’en serais fort contrariée,
Mais qu’arriverait-il
Si ma maison restait silencieuse,
Si les volets de l’amitié restaient fermés,
Si ma porte plus jamais ne s’ouvrait ?
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Par Genecomte le 24 Décembre 2012 à 00:34
Tu ne le sais pas,
Tu ne le sais pas encore
Car tu es trop petite,
Tes yeux s’ouvrent tout grand
Sur les publicités brillantes
Qui te vrillent le tympan,
Tes yeux s’ouvrent tout grand
En cochant dans les catalogues rutilants
Les jouets rêvés, la poupée page trois,
Et la page sept, et la douze, et, et…
Tes yeux s’ouvrent tout grand
Devant les vitrines décorées
Où dansent en une joyeuse gigue
Les peluches animées d’un savant mécanisme.
Non, je ne vais pas t’offrir la tablette tactile,
Ni le dernier CD convoité,
Ni les horribles poupées au teint blême
Qui ressemblent aux sorcières de Salem.
Tu ouvriras quelques paquets enrubannés
Choisis avec amour et discernement,
Et je sais bien que tu trépigneras de joie et de surprise
Devant des cadeaux inattendus mais aussitôt adoptés.
Mais, tu ne le sais pas,
Tu ne le sais pas car tu es trop petite,
Les plus beaux cadeaux que tu recevras
Comme à chacun de tes Noëls,
Ce sont les souvenirs
D’une famille heureuse d’être ensemble
Pour une trêve de vie au milieu de l’hiver,
Les fous-rires avec tes cousins
Réunis à la table des enfants,
Vos courses folles le lendemain dans le jardin mouillé,
Les bâtons, les ficelles
Qui prolongent les bras,
Les cartons et les boîtes
Qui se transforment en trains,
En maisons, en cachettes, en châteaux,
Et vos goûters en haut du cerisier
D’où vous dominez le quartier, et donc,
Le monde étalé sous vos pieds !
Mes plus beaux cadeaux,
Ce sont ces souvenirs heureux que je tricote pour toi,
Comme une écharpe qui te tiendra au chaud
Quand les jours froids seront là.
Tu es trop petite, et tu ne le sais pas,
Mes plus beaux cadeaux,
Ce sont ces moments forts qui resteront en toi.
Comme une chanson douce
Qui s’échappe d’une flûte sortie de son fourreau,
Quand tu seras une jeune fille aux yeux attristés de langueur,
Une maman débordée et fatiguée d’une double journée,
Une vieille dame chagrinée par la solitude,
Tu sortiras ces jours heureux de ta mémoire,
Et tu souriras tendrement
Au souvenir de ces Noëls d’antan.
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Par Genecomte le 15 Décembre 2012 à 09:05
Emergeant de magasins tumultueux
Où ma pensée se rabougrissait,
Abrutie de bruits assourdissants et de vitrines agressives,
J’ai réclamé le silence absolu des campagnes isolées,
J’ai réclamé comme un verre d’eau limpide
La paix des taillis et des prés endormis.
Je suis partie de ma ville affolée
Vers des sentes boueuses.
J’ai cherché l’oubli des préparatifs de fêtes
En marchant d’un pas lourd dans un monde figé.
Mon corps a retrouvé un regain d’énergie,
Mon esprit a trouvé une unité nouvelle,
Par de petits bonjours, des sourires échangés,
N’ayant plus à se perdre par de vains bavardages.
La nuit m’a dénichée sur une étroite route
Où mon pas s’est offert le jour qui se levait.
Au milieu des heures froides
Et des doutes étranges mais toujours probables,
J’ai mesuré la longueur de mon pas,
La longueur du chemin
Qui s’étendait jusqu’à Noël.
Je suis rentrée chez moi,
J’ai allumé la deuxième bougie de l’avent
Dont la flamme oscillait au souffle de l’âtre,
Et je me suis endormie
Dans la paix de mon humanité retrouvée.
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Par Genecomte le 13 Décembre 2012 à 18:58
Tu étais si petit,
Tu n’aimais pas marcher.
On mettait tes souliers,
En te laissant chigner.
On te prenait la main,
Tu courais en trottant
Sur tes jambes potelées.
Pour aller où ?
Là où tu ne voulais pas aller.
Et puis, tu as grandi
Et ton pas s’est fendu
De grandes enjambées.
Grosses bottes en hiver,
Vernis noirs pour le soir,
Tu chaussais tes souliers
D’une main assurée,
Choisissant ton chemin
Et parcourant ta vie.
Pour aller où ?
Là où tu voulais aller.
Les journées ont passé,
Les mois et les années.
D’un doigt maigre et tremblant,
Tu montres tes chaussons.
On enfile des chaussures
A tes pieds déformés,
Des chaussures à la lourde semelle crêpée.
On te prend par le bras,
Et tu traînes ton pas
Là où l’on te conduit : où ? Où ?
Là où tu ne veux pas.
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