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JEUDI 26 JANVIER 2012, A 12:04 RÉUSSIR Tu n'es pas compétitif,
A cause de tes chaussures,
De ta cravate,
De ta montre,
De ta bedaine,
De ta dégaine…
Tu n'es pas compétitif :
Tu arrives juste à l'heure,
Tu repars quand c'est l'heure !
Tu fais tes huit heures
Et tu t'en vas, comme ça !
Tu n'es pas compétitif :
Tu prévois tes congés,
Tu prends tes R.T.T,
Vraiment, tu manques de sérieux,
On se demande quel est on jeu !
Tu n'es pas compétitif.
Tu n'as pas le verbe haut,
Tu ne sais ni toiser, ni bafouer :
Tu copines avec le gardien,
Tu écoutes les plus anciens.
Tu n'es pas compétitif :
Tu n'emportes pas de dossiers,
Tu prends le temps de déjeuner,
Et même, tu dors toute la nuit
Sans t'inquiéter !
Tu n'es pas compétitif.
Tu remplis juste ton contrat.
En protégeant ta vie privée
Tu t'es discrédité.
Tu encours donc notre mépris,
Puisqu'on n'a plus d'estime pour toi,
Tu partiras quand on le voudra.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 18 JANVIER 2012, A 19:35 LE BON VIEUX CALENDRIER Rando, photo, pastel,
Piscine, débat, repas,
La vie passe,
Elle passe,
Et puis,
Il faut jeter le calendrier.
Enfants, courrier, apéro,
Concert et médecin,
Passe la vie,
Passent nos vies,
La réunion, la répé,
La banque et le ciné.
Passe, passera,
La vie écrite en noir
Sur mon calendrier.
La conférence et le repas,
La sécu, le notaire, les adieux.
La vie sur mon calendrier :
Radio, danse,
Chat du voisin à garder,
Voiture au garage,
Bricolage et vernissage,
Passe, passera,
La vie écrite en noir
Sur mon calendrier,
Avec des mots de tous les jours,
Avec des bandeaux sur les yeux.
La vie s'écrit sur le calendrier,
Mais ne montre ni les larmes amères,
Ni les sourires crispés,
Ni la densité des retrouvailles,
Ni les rires complices.
Avec des mots creux qui sont
Autant de mensonges,
Avec des injonctions qui provoquent
Des douleurs dont on ne guérit pas,
La vie s'échappe sur le calendrier usé.
Comme des jours sans lumière,
Certaines cases sont restées vides :
Elles portent en leur silence
Le poids de la solitude
Ou le regret des égoïsmes.
Passe, passera,
La vie écrite en noir
Sur mon calendrier,
Ce calendrier qui se déguise en clown,
En fée, en marionnette, en Prométhée.
Galette, anniversaire, voyage,
Peinture, amis, resto,
Le bonheur ne se grave pas avec des mots.
Hosto, dispute, chagrin,
Le malheur s'enterre au fond des cœurs.
Passe, passera,
La vie écrite en rose
Sur mon nouveau calendrier.
Passent, passeront mes journées,
Au feu, au feu, le vieux calendrier !
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG JEUDI 05 JANVIER 2012, A 10:40 CIEL D'HIVER Il est orange, il est violet,
Il est profond et il est grand,
Fluide près du liquide,
Musique proche du vent.
Il est léger, il est pesant,
Il est profond et il est grand,
Ce ciel mouvant,
Ce ciel changeant.
Et sans ailes, s'envole,
Et sans voiles, navigue,
Ciel nuageux,
Ciel nébuleux.
Partir, c'est son désir,
Et respirer la vague,
Et attirer l'odeur,
Senteur de la terre,
Sillon mouillé,
Ou l'onde de la mer,
Sillon lavé.
Cette brume chagrine
Et cette pluie maligne,
Vibrent là-bas
Sur les grands bois.
Cette nuée tout en résine,
Susurre le bruissement
Des feuilles sèches.
Se voile le soleil-roi
De cidre doux
Et de pomme dorée,
Dans cette brusque averse,
Que tout ce plomb déverse
Pour retrouver
Ses yeux d'azur.
A l'occident, pourtant,
La terre sent le maïs et la paille,
Ciel couchant,
Ciel ténébreux et ruisselant
De rayons d'or,
De longues tiges
Et larges feuilles
De ciel mouvant,
De ciel changeant.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 04 JANVIER 2012, A 11:28 VIEILLESSE Voilà,
Voilà ce petit mot
Tout racorni,
Voilà,
Voilà ce petit mot
Tout défraîchi.
Voilà,
Voilà ce petit mot
Tout édenté,
Tout hébété,
Tout rabougri.
Voilà,
Ce petit mot
Tout tremblotant,
Tout chevrotant,
Voilà, voilà.
Le voici,
Ce mot banni,
Le voici,
Ce mot courbé,
Secoué,
Abandonné.
Laissé aux longs ennuis,
Aux longues nuits,
Aux tristes siestes,
Laissé aux longs soupirs,
Aux souvenirs.
Voilà, voilà,
Ce petit mot
De l'être mis au passé :
J'étais, je fus,
Hélas,
Je le suis
Vieux, vieux, vieux…
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG LUNDI 02 JANVIER 2012, A 17:56 AMEN Oui, je le veux
Crier pour naître,
Respirer,dormir,
Ouvrir les yeux,
Amen.
Oui, je le veux,
Grandir et jouer,
Apprendre et inventer,
Courir et chanter,
Amen.
Oui, je le veux,
Compter et réciter,
Ressentir et comprendre,
Danser de joie, aimer la vie,
Amen.
Oui, je le veux,
Dans un cri, donner la vie,
Puis chaque jour
M'en dessaisir un peu,
Amen.
Oui, je le veux,
A pas menus,
Par l'âge un brin courbée,
Vieillir sans soupirer,
Amen.
Oui, je le veux,
Un soir, fermer les yeux,
Trouver la paix,
Rencontrer Dieu.
Amen.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG
LUNDI 02 JANVIER 2012, A 12:04 NOUVELLE ANNÉE Prends-le,
Viens, il va falloir te lever
Et sourire malgré les soucis.
Prends-le,
Viens, il va falloir travailler,
Et régler un à un les problèmes
Qui reviendront demain.
Prends-le,
Viens, il va falloir te dominer,
Parler avec patience,
Faire preuve d'autorité,
Discerner le bon du pire,
Alors que le fauteuil t'attend
Et Mendelssohn pour te bercer.
Prends-le,
Viens, il va falloir salir tes mains,
Oublier ta fatigue,
Oublier tes muscles endoloris.
Prends-le,
Viens, il te faudra beaucoup donner
Quand bien même tes mains seront vides.
Prends-le,
Viens, voici la nouvelle année
Et son corso fleuri de bonnes décisions,
Ses processions chantantes de bons vœux,
Ses pèlerinages pieux
De rencontres difficiles et de pardons.
Prends-le,
Ton courage … et viens.
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MARDI 03 MAI 2011, A 11:59 J'EN AI ASSEZ! J'en ai assez,
Assez de ma télé
Qui ne me donne à voir
Que des images tristes,
Qui ne me donne à écouter
Que des clameurs stridentes,
Qui ne me donne pour penser
Que des paroles vides,
Des paroles grises,
Des paroles voilées
Des paroles censurées.
Les chanteurs hurleurs,
Les journalistes prolixes,
Les messieurs –météo
Parlent avec des excitations de D.J
Et je peine à trouver le fil de leur pensée.
Hier, j'ai vu encore sur mon écran rageur
Les incendies, les crimes, les inondations.
Mon pain fut trempé de larmes
Quand les tours ont été frappées
Par des avions furieux.
L'eau de mon verre devient amère
Quand sur l'écran apparaît le visage
Des otages, des orphelins, des affamés.
Chaque jour, je vois la forfaiture et l'esbroufe,
Chaque jour s'étalent sur ma nappe blanche
Les vies fracassées,
Et s'invitent à ma table
Les escrocs de tout acabit.
C'est pourquoi
Je prends ma télé-commande en horreur :
J'éteins l'écran violeur de vie.
Je sors dans mon petit jardin :
Je m'y crève et m'y ressource
A biner, sarcler, serfouir.
Je sème des radis, repique les fraisiers,
Je bouture, je greffe, je marcotte,
J'amende ma terre et je noircis mes mains,
Et puis, bien fatiguée,
Je m'assieds au soleil dans mon fauteuil d'osier
Pour surveiller les milliers de graines
Semées pour tout l'été :
J'attends que les petites pousses vertes
Me redonnent envie de vivre et d'espérer…
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG
LUNDI 02 MAI 2011, A 23:53 SANS TE CHERCHER Je te rencontrerai sans te chercher
Car ton bras s'est creusé pour que j'y repose.
Dans tes yeux, je pourrais me noyer
Mais ta présence est le silence.
Le regard que d'autres posent sur toi
M'empêchent de te rêver,
Ton grand silence et tes lèvres serrées
M'empêchent de te comprendre.
Tes yeux encore fermés
M'empêcheht de te parler :
Je t'aime,
Mais je suis un glissement sur ta surface…
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MARDI 03 MAI 2011, A 11:59 J'EN AI ASSEZ! J'en ai assez,
Assez de ma télé
Qui ne me donne à voir
Que des images tristes,
Qui ne me donne à écouter
Que des clameurs stridentes,
Qui ne me donne pour penser
Que des paroles vides,
Des paroles grises,
Des paroles voilées
Des paroles censurées.
Les chanteurs hurleurs,
Les journalistes prolixes,
Les messieurs –météo
Parlent avec des excitations de D.J
Et je peine à trouver le fil de leur pensée.
Hier, j'ai vu encore sur mon écran rageur
Les incendies, les crimes, les inondations.
Mon pain fut trempé de larmes
Quand les tours ont été frappées
Par des avions furieux.
L'eau de mon verre devient amère
Quand sur l'écran apparaît le visage
Des otages, des orphelins, des affamés.
Chaque jour, je vois la forfaiture et l'esbroufe,
Chaque jour s'étalent sur ma nappe blanche
Les vies fracassées,
Et s'invitent à ma table
Les escrocs de tout acabit.
C'est pourquoi
Je prends ma télé-commande en horreur :
J'éteins l'écran violeur de vie.
Je sors dans mon petit jardin :
Je m'y crève et m'y ressource
A biner, sarcler, serfouir.
Je sème des radis, repique les fraisiers,
Je bouture, je greffe, je marcotte,
J'amende ma terre et je noircis mes mains,
Et puis, bien fatiguée,
Je m'assieds au soleil dans mon fauteuil d'osier
Pour surveiller les milliers de graines
Semées pour tout l'été :
J'attends que les petites pousses vertes
Me redonnent envie de vivre et d'espérer…
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LUNDI 02 MAI 2011, A 23:53 SANS TE CHERCHER Je te rencontrerai sans te chercher
Car ton bras s'est creusé pour que j'y repose.
Dans tes yeux, je pourrais me noyer
Mais ta présence est le silence.
Le regard que d'autres posent sur toi
M'empêchent de te rêver,
Ton grand silence et tes lèvres serrées
M'empêchent de te comprendre.
Tes yeux encore fermés
M'empêcheht de te parler :
Je t'aime,
Mais je suis un glissement sur ta surface…
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LUNDI 12 AVRIL 2010, A 07:31 TEMPÊTE XYNTHIA Je suis douce à leurs pieds tout l'été :
Je les entends crier de joie
Lorsque mon eau douce et chaude
Frappe les mollets qui pataugent
Dans des éclaboussements de rires .
Je suis douce à leurs mains en été
Quand ils brassent mon eau caressante
Et s'allongent, les yeux pleins de soleil,
Les cheveux dansant sur mes flots
Comme des algues brunes.
Je suis douce en été
Lorsque munies de pelles rouges et de sceaux bigarrés,
Les sérieuses fillettes cuisinent les gâteaux de sable,
Les offrent aux grand-pères attendris
Qui lèvent leurs lunettes embuées sur leur front dégarni.
Mais en ce mois fatal de février,
J'ai sucé l'ocre des sables,
J'ai rongé le béton gris,
J'ai croqué pierres et rochers,
J'ai dévoré la digue comme un monstre affamé.
Comme un galérien délivré de ses fers,
Je me suis précipité vers la liberté,
Vers les espaces infinis étendus devant moi .
Comme un chien enragé,
J'ai mordu toute vie.
Comme une pouliche grisée par un nouvel herbage,
Sans mors et sans licou, j'ai galopé vers le soleil levant ;
Ivre de violence et de haine, j'ai charrié sable et sédiments,
Je les ai lancés sur les routes plates, les jardins délicats
Où pointaient les narcisses du printemps promis.
Les serpents de mes sœurs monstrueuses
Méduse, Euryale, Sthéno ont craché leur venin :
Sous les portes fermées, sous les fenêtres closes,
J'ai inséré mes langues salées de vipère venimeuse
Et j'ai noyé le minéral, le végétal et l'homme endormi.
Les pêcheurs ne vendront plus leur poisson,
Les draps ne claqueront plus dans le vent des jardins,
Les volets ne s'ouvriront plus sur des matins frisquets
Où l'on partait bottés pour des récoltes sûres
De moules chuintantes et d'huîtres qui vous coupaient les mains.
Du sel de mes vagues folles, il restera les larmes,
Les cris de peur et de colère et les sanglots désespérés.
Vos maisons ne seront plus ni port, ni phare, ni havre :
On rasera les murs que vous aviez bâtis
On rasera jusqu'à vos souvenirs.
Pleins de rancœur et de peine,
Vous serez exilés dans votre propre pays.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MARDI 06 AVRIL 2010, A 10:19 LA POUPÉE J'ai gardé la poupée dans le berceau.
Je l'ai caressée,
Habillée,
Câlinée.
Dans le léger berceau d'osier
Dormait une poupée
Dure et sèche,
Froide et raide.
Et je l'ai câlinée,
Bercée, caressée.
Elle était belle,
Si belle,
Habillée de velours et de soie.
Un petit chaperon couvrait sa tête,
Des petits chaussons abritaient ses petons.
Ma belle poupée
Dans son berceau d'osier,
Je l'ai tant câlinée
Et tant bercée !
J'étais femme pourtant
Et bien sûr, je me cachais…
Je me cachais des regards de pitié
Des regards qui se seraient trompés
Car je n'étais pas folle
Et mes gestes l'étaient.
Mais cette douce folie
M'aidaient à rester mère
Et raisonnable, et sage, et vivante,
Car mon bébé,
Mon bébé de chair et de sang,
Mon bébé nu et chaud
N'habitait plus le berceau d'osier.
Mon enfant était sous la terre
Pour jamais, pour jamais.
Je n'avais pas de larmes,
Séchée par le chagrin.
;
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG LUNDI 05 AVRIL 2010, A 11:01 PÂQUES Chaque année qui passe
M'apporte en automne ses feuilles dorées,
Sa pelouse jonchée et crissante,
Les apéritifs bavards sur la terrasse froide,
Ses poires éclatées où butinent les guêpes attardées,
Ses pommes rouges et les derniers soleils.
Chaque année qui passe,
Je m'en vais par les bois,
Je longe une rivière,
Et je peins la forêt
Pour retenir l'insaisissable couleur
Des ocres et des vermeilles
Qui auréolent le front des arbres.
Chaque année qui passe,
L'hiver me semble éternel
Avec ses pluies débilitantes
Derrière mes fenêtres infranchissables,
Ses journées froides et blanches,
Le soleil rasant ou le ciel plombé,
Et les arbres givrés où pleurent les mésanges.
Chaque année qui passe au jardin,
Je guette les bourgeons gonflés de vie,
Mes jonquilles précoces,
Mon camélia délicat
Frôlés par des bourdons endormis
La météo capricieuse et ses étonnantes surprises.
Chaque année où revient le printemps,
Où carillonnent les cloches de Pâques
Suivies par les cris des enfants,
Je me sens vivante et éternelle
Prête à me confondre avec l'humus,
Prête à enrichir les racines profondes
Où revient chaque année la vie,
La vie qui part de la terre
Et touche ciel et lumière.
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MARDI 30 MARS 2010, A 23:08 HYPOCRISIE Garde-toi de pleurer
O mon visage blanc,
O ma bouche de cire
Où se noie mon chagrin.
Tu souris à la ronde
Et parle pour tromper.
La béance des mots
Tord ta bouche hébétée.
Parle, on t'écoute avec bienveillance
Si tu souris au vent.
Garde serrées tes lèvres
Pour taire ton malheur.
Ainsi, on t'écoute,
On te cajole, on t'aime,
Ainsi on t'invite,
Tu fais joli dans le décor.
Tes mots de perles blanches
Ourlent tes phrases vaines ;
Sèche tes larmes pures
Scelle ton regard triste.
Nul n'écouterait ta peine :
Ferme ton cœur à double tour.
Ouvre une bouche sèche
Sur des mots mensongers.
La vérité, nul ne la sait,
Nul ne la veut.
Il faut savoir parler en société
Sans gêner, sans crier.
Et moi, je ne saurais dire
Si je pleure de rire
Ou souris de chagrin
Car ma parole est morte,
Vierge mon âme de tout désir
Blanc mon visage,
Blanc mon sourire de convention :
Livide la vie qui me conduit.
Interdit à l'homme de pleurer,
A la parturiente de hurler,
Au veuf de crier son chagrin,
Au clochard de chanter son ivresse :
Je revendique la simple liberté de crier,
La liberté ancestrale de gémir, de supplier,
La liberté humaine d'anéantir mes peurs
Par le sel de mes larmes que quelqu'un essuierait.
1 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 17 MARS 2010, A 22:35 TCHERNOBYL ET CAETERA L'aubade à l'aube
Du rossignol invisible
Désolera plus encore
Le bois massacré et bitumé,
Et les décombres enterrés
De la ville détruite.
La terre ulcérée, variqueuse
Taira son tourment
Un millénaire encore,
Mutilée, moribonde.
Science et poèsie ont mêmes fumées blanches,
Même utopie, même amnésie.
Encore quelques centrales,
Encore quelques panaches,
Encore quelques gerbes brûlantes,
Encore quelques déchets enfouis
Au cœur du cœur de notre terre
Pour nos bébés rafistolés de l'avenir.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MARDI 16 MARS 2010, A 11:21 REVANCHE Moi je pleure
Et toi tu joues
Et tu ouvres tes yeux doux.
Toi tu chantes
Et moi je geins
Et tu fermes tes deux mains.
Moi je crie
Et toi tu ris
Et tu fermes tes yeux gris.
Moi je vis
Et toi tu meurs
Tu as joué pour du beurre.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG LUNDI 15 MARS 2010, A 23:44 DIX APHORISMES SUR LE BONHEUR Mon bonheur passe par plusieurs chemins
Qui ne se rencontrent pas.
_______________________
Mon bonheur est d'argile
Mais la sculpture est belle.
__________________________
Mon bonheur est un vase empli de fleurs fanées.
----------------------------------------
Si je colle un sourire sur mes lèvres
Qui croira en mon malheur ?
__________________________
Mon bonheur sonne comme cloche d'église
Toujours au loin se perd le tintement.
------------------------------------------
Qui sait ? le bonheur viendra peut-être au printemps
De la sève des arbres géants
Ou de la violette cachée sous la feuille ?
-----------------------------------------
Mon bonheur est pour demain,
Mais je vis aujourd'hui.
------------------------------------------
Je veux bien croire au bonheur.
Pour le malheur, il y a la réalité.
--------------------------------------------
Rire m'est aussi facile que pleurer.
Mais une heure de rire est vite oubliée.
-------------------------------------------
J'envie les gens heureux :
On les dit égoïstes et oublieux.
Moi, je n'oublie pas grand-chose
Des grandes causes et des petites gens
Qui m'ont tant fait pleurer
Et qui, hélas, m'ont rendue sage.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG VENDREDI 12 MARS 2010, A 10:28 LA TÊTE À L'ENVERS Reprenons
Le monde est à l'envers
Ma tête est à l'endroit
Non, reprenons
Ma tête est à l'envers
Le monde va tout droit
Non, c'est pas ça
Le monde est un enfer
Ma tête est à l'étroit
Non, reprenons
Ma tête est en colère
Le monde est une croix
Non, reprenons
Ma tête dégénère
Le monde est aux abois
Non, reprenons
Ma tête est trop légère
Le monde danse de joie
Non, c'est pas ça
L'univers est vulgaire
Mon âme se fourvoie
Non, reprenons
Dans la vie, rien à faire
On s'y perd quelquefois
Non, reprenons
Si le monde se perd
Je serai nommé Roi.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG LUNDI 08 MARS 2010, A 11:40 JOURNÉE DE LA FEMME Mais non, Seigneur, tu le sais bien,
Je ne t'ai pas oublié.
La petite a crié: un loup, maman !
Et je me suis levée.
Ce matin, oui, j'étais bien énervée.
Mon cher lit douillet, comme j'aimerais
Te retrouver pour quelques minutes encore,
Des minutes volées !
Mais il a fallu les habiller
Et puis les faire déjeuner,
Ces chers petits affamés.
Le chocolat renversé, tu le sais, toi,
Qui a bien pu le nettoyer ?
Et puis vite, vite, il était l'heure :
Chez moi, il est toujours l'heure
De faire quelque chose d'urgent ou d'assez pressé,
Quelque chose de barbant,
Quelque chose d'utile,
Très provisoire et surtout très stupide.
Eh non, il ne faut pas oublier le petit monstre
Qui vous mord le poignet,
La montre aux désirs totalitaires et permanents :
Le matin, les aiguilles sont folles.
A peine levés, il faut déjà partir !
On ne peut pas non plus laisser
La maison en chantier, les couettes à l'envers
Les bols dans l'évier.
On pourrait, dit le mari, mais le soir,
On n'aurait plus envie de revenir…
Et puis une fois partis, c'est encore pire !
Mails, téléphones, rendez-vous à déplacer
Réunions, concertations,
Salut, ça va ? Bonjour, monsieur le Directeur !
Bonjour, Monsieur l'Inspecteur,
Bonjour, Monsieur le Contrôleur,
Nicolas, t'as pas vu mon stylo,
Mon dossier, mon café ?
Quelle heure est-il ? Une heure ?
Il faut nourrir la machine affamée,
Juste de quoi continuer,
Car c'est encore pire après :
A trois heures, il est déjà six heures ;
Il faut courir vers le foyer béni
Que tu as béni, Seigneur!
Vite, les petits, Maman est pressée de rentrer !
La lecture, le cahier à signer, le cours de gym
Et les montagnes à repasser.
Et puis aussi, il faudra bien dîner,
Et surtout, ne pas oublier les bons petits légumes
Bien présentés, frais et vitaminés
C'est bon pour la croissance, tous ces machins épluchés !
Pour tes enfants chéris, Seigneur :
(Et en un tourne-main,
Il suffit de s'organiser, ben, voyons)
Brosser, laver, rôtir,
Bouillir, braiser, cuire à l'étouffée,
Et de la bonne humeur pour présenter!
Ciel, mon mari !
Le pauvre, il est épuisé.
Coup de peigne, sourire, bisous,
Et l'intérêt habituel et factice :
Pour ton projet, ils ont marché ?
Comment, mais ils ne te connaissent pas !
Tu as mérité cette promo plus que lui!
Onze heures ! Je n'ai pas vu la soirée passer…
Calin, dodo, et je m'endors hébétée,
Satisfaite de cette belle journée.
Comment, Seigneur, que me dis-tu ?
Je ne t'ai pas prié ?
Je le sais pourtant bien,
Pas un seul moment ,tu n'as cessé de compter
Les cheveux de ma tête.
Non, Seigneur, je ne t'ai pas oublié
Pas une seule seconde,toi qui as mille bras,
Toi qui es partout à la fois,
Toi qui sais tout, vois tout, entends tout,
Je n'ai cessé de t'envier !
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 07 MARS 2010, A 09:18 JE SUIS UN ARCHAÏSME. Je suis un vivant archaïsme
Qui lit Ronsard, Desnos et Mac Orlan.
Je multiplie les illusions
Mais je n'ai pas de carte bleue.
Dans ma poche, ni portable, ni internet,
Mais un caillou poli ramassé sur la grève.
Plus perdue qu'un pavé sur le boulevard,
J'erre de trottoir en boutique,
Hébétée devant les brillantes vitrines.
Je sursaute quand tremblent les néons jaunes
Et rentre en mon ghetto
Quand les musiques de série
Claquent mon visage blanc.
Les affiches et les pubs
Asphyxient mes pensées,
Coupent ma chair et lacèrent mon âme.
A vingt ou quarante ans, je ne suis pas d'ici :
Ni venue tôt, ni venue tard
Mais tombée des constellations
Pour un bagne brillant qui m'est une prison.
Je n'en suis pas complice,
L'esprit torturé de lames rouges.
Agressée par ce nouveau siècle qui chavire,
Si je marche, je titube,
Si je dors, je m'évanouis,
Et si je parle, c'est pour crier
Sans voix, comme dans un cauchemar.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG SAMEDI 06 MARS 2010, A 17:48 SUPERSTITION L'eau qui sourd, ivre et glacée
Au bas de ma maison,
A petits pas légers de danseuse affolée,
L'eau qui bruit dans la nuit,
Contente et jaillissante,
L'eau qui jase et saille des cavernes profondes
Des entrailles fertiles et des rumeurs fécondes,
Me donnera enfin l'amour et le bonheur
Si je jette à son fil un fil de mes cheveux
Sous la lune mordante, un beau matin d'avril,
Le premier fil d'argent pour mieux conduire ma vie.
Et je ferai trois vœux pour broyer le malheur :
L'un de fermer les yeux, l'autre de tendre mes mains,
Et le troisième enfin sera pour mon jardin.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG JEUDI 04 MARS 2010, A 19:43 LA PETITE ÉGLISE, Adieu, petite église écrasée par les tours de verre,
Les bureaux, les cinés, les néons ;
La ville a grandi dans une chape étroite
Qui obscurcit le ciel et rend l'homme méchant.
Petite église accroupie, adieu,
Tu t'enfonces dans la terre
Et le béton t'avalera bientôt,
Très content de ta disparition.
Mais le germe est vivant
Et bientôt, sous un soleil nouveau,
Tu croîtras fièrement et jailliras de terre,
Dominant les décombres du siècle passé.
Les hommes alors pousseront ta porte de chêne,
Le dos courbé par l'humilité,
Les yeux cherchant la voie et la lumière,
Le cœur empli d'espérance et de foi.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG JEUDI 04 MARS 2010, A 11:19 LE DERNIER COMPTE J'ai compté sur mes doigts
Un deux, trois.
J'ai sauté sur mes pieds
Sans pitié.
J'ai chanté sur les toits
Sans émoi.
Et si j'avais dû attendre
Pour t'entendre ?
Et si j étais resté
Pour aimer ?
Un deux, trois
Par ici.
Huit, neuf, dix,
Les dés sont jetés
Sans compter.
Celui qui restera pour moi
Ce sera le dernier
Car la roue a tourné.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MARDI 02 MARS 2010, A 18:54 ALOUETTE, Ô MON ÂME Calme-toi, mon âme inquiète,
Pas plus que le duvet de l'oiseau,
Pas plus que la brise légère
Ne penchera ton âme
Sur la balance qui oscille
De l'amour vers le péché,
Pas plus, tu ne pèseras dans la main de Dieu.
Il est des âmes lourdes
D'or ou de plomb
Qui pèsent d'importance
Sur le toit de l'humanité.
De César à Hitler, de Socrate à Gandhi,
Les âmes lourdes font leurs comptes
Avec un Dieu vengeur, consolation des affligés.
Mais mon âme légère,
Quel fléau pourrait-elle faire pencher ?
Mais mon âme insouciante,
Pour quelle valeur pourrait-on l'échanger ?
Pas plus que l'âme de l'enfant nouveau-né
Ne pèse mon âme sur cette terre
Que je n'ai fait qu'effleurer.
Calme-toi donc, ô mon esprit chagrin
O mon âme assoiffée de justice et de décomptes,
Triste compagne de peu de poids,
Tu as l'humilité sans la honte,
Petit fétu de paille oublié sur la glèbe,
L'alouette qui vole
N'a pas plus à porter.
Laisse ton chant striduler sans harmonie
Et que la mort te soit légère :
Tu as si peu vécu à travers tes années :
Qui donc pourrait te réclamer un butin ?
Qui donc te demanderait pour l'éternité
L'alpha ou l'oméga ?
Qui donc voudrait mesurer tes lieues et tes pas ?
Laisse le souffle divin te diriger tout droit
Vers les limbes nimbées de sainteté larvée ;
Souffle ta bougie,
Oublie le sel et le pain,
Eteins ton corps,
Petite âme craintive , l'Esprit de Dieu te pousse :
Vole vers sa clarté.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG LUNDI 01 MARS 2010, A 23:45 LE VENT DE BRETAGNE Le volet qui tape contre les pierres grises
C'est le vent dehors qui t'appelle.
Le volet grince et gémit
La mer au loin blanchit la grève.
Dors, petit enfant, dors, va rejoindre les rêves.
Le volet tapera demain,
Le volet grince et gémit :
La mer n'est pas encore ton amie.
Le volet tape et gémit,
Dors, petit enfant, dors avec les elfes.
N'écoute pas les appels du vent :
Le diable rôde…
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG LUNDI 01 MARS 2010, A 23:30 CARMEN Comment peut- elle
A la fois,
Etre si chaude et si glacée,
Peser si lourd et voltiger ?
Comment peut- elle
Susciter ton désir
Et réveiller tes peurs,
Te regarder et t'éviter ?
Comment peut-elle ainsi
Porter le rouge des amoureuses,
Porter le noir des endeuillées
Et magnifier la virginité ?
Comment peut-elle s'enflammer
De rouge et de sang
Dans l'arène dorée,
Sans oublier de s'éventer ?
Couvrant ses petits souliers,
Comment peut-elle mettre
De si pesants volants
Et dévoiler sa cuisse ombrée ?
Devant les boléros serrés,
Comment peut-elle crier d'amour
Et détourner son majestueux regard,
En éclatant d'un rire dédaigneux ?
Comment sa bouche sombre
Peut-elle ainsi
Etre cruelle et caressante,
Donner et refuser ?
Eloigne- toi si tu le peux,
Car sur l'Espagne en fête,
Le soleil brûle et danse
Jusqu'à la nuit.
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