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LUNDI 20 JUIN 2011, A 19:12 LE CERISIER Il est parti au bout du monde,
Là-bas, là-bas, très loin,
Pour voir les soleils orange
Tomber derrière l'océan gris.
Dans le grand silence de midi,
Le téléphone a sonné :
« Et comment va le cerisier ? »
Il ne verra plus les enfants
Mettre nappes blanches
Et bougies parfumées
Pour célébrer les années.
Dans le grand silence de midi,
Le téléphone a sonné :
« Le cerisier est-il déjà fleuri ? »
Il a claqué la portillon sur notre vie
En choisissant un nouvel horizon ;
Il porte chaque jour de lourdes valises,
Le poids de nos larmes séchées.
Dans le grand silence de midi,
Le téléphone a sonné :
« Le cerisier a-t-il porté des fruits ? »
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG LUNDI 20 JUIN 2011, A 18:56 FIDELIS Tu t'étonnes d'avoir traversé tant d'années
Sous le regard de Dieu qui ne t'a pas quitté ;
Tu t'étonnes d'avoir fait un si long voyage
Guidé par ton Seigneur qui ne t'a pas lâché ;
Tu t'étonnes d'avoir essuyé tant de larmes
Et d'avoir tellement chanté, souri, dansé ;
Tu t'étonnes lorsque ton visage
Dans le miroir te regarde
Et voit quelqu'un d'autre qui a grandi, mûri, vieilli ;
Tu t'étonnes que Dieu te garde près de Lui,
Toi, l'enfant confiant,
L'enfant fidèle,
L'enfant émerveillé.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 08 JUIN 2011, A 19:28 L'HYPER-MARCHÉ D'À CÔTÉ Dans l'hyper-marché d'à côté,
Il y a de grandes allées,
Et des caddis poussifs
Où braillent des bébés indignés.
Dans les allées de l'hyper-marché ,
Il y a des jeunes à casquette
Qui lorgnent bonbons et canettes
En jappant comme des chiots mal sevrés.
Dans le brouhaha de l'hyper-marché,
Il y a des petites dames endimanchées
Ayant choisi l'heure des ruées
Pour rompre la solitude quotidienne.
Devant la console de l'hyper-marché,
On entend sonner le portable
D'un monsieur bien incapable
De choisir la roquette ou la frisée.
Dans l'hyper-marché d'à côté,
Un vendeur surexcité
Hurle à pleins poumons les mirobolantes
Ristournes, sur les boîtes de thon.
Dans les caddis démesurés,
Il y a des bottes de radis jaunies,
Des bananes pré-emballées
Qu'aucun soleil n'a jamais mûries.
Et des kilos de papiers,
De cartons, de plastiques à jeter
Pour emballer, ensacher, embouteiller,
Mais qu'il faudra bien sûr payer…
1 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 08 JUIN 2011, A 10:46 LES SOUHAITS RIDICULES. Je me voudrais souriante et belle,
Des fleurs dans les cheveux dénoués.
Je me voudrais un ventre de sardine
Et des mains veloutées.
Au pied, des chaussons de danse
Et des rubans perlés tout autour de mon cou.
Je voudrais pouvoir escalader les rochers,
Dévaler promptement de blanches montagnes.
Je voudrais conduire sereinement ma voile
Sur l'océan toujours agité.
Je voudrais que me regardent des yeux dorés
Remplis d'amour ou d'amitié.
Je voudrais trouver des fontaines
Où coulerait l'éternité…1 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 08 JUIN 2011, A 10:30 NON, JE NE T'AIMERAI PAS... Non, je ne t'aimerai pas
Pour meubler le grand silence
Qui souffle un vent glacé en ma maison.
Je t'aimerai
Parce que ta parole
Fera écho à mes paroles...
Non, je ne t'aimerai pas
De peur d'être seule
Autour de la table cernée de chaises vides.
Je t'aimerai
Pour partager avec toi
Mon repas et mon rire…
Non, je ne t'aimerai pas
Parce que j'ai peur du noir,
Des ombres malfaisantes et des rêves agités.
Je t'aimerai
Parce qu'avec toi,
La nuit sera douce et profonde…
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 08 JUIN 2011, A 10:19 SEMER Garde en tes mains
Quelques paroles entendues
Au hasard des chemins.
Ouvre ta main
Pour jeter sur la terre aride
Les mots précieux que tu as gardés…
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MARDI 03 MAI 2011, A 11:59 J'EN AI ASSEZ! J'en ai assez,
Assez de ma télé
Qui ne me donne à voir
Que des images tristes,
Qui ne me donne à écouter
Que des clameurs stridentes,
Qui ne me donne pour penser
Que des paroles vides,
Des paroles grises,
Des paroles voilées
Des paroles censurées.
Les chanteurs hurleurs,
Les journalistes prolixes,
Les messieurs –météo
Parlent avec des excitations de D.J
Et je peine à trouver le fil de leur pensée.
Hier, j'ai vu encore sur mon écran rageur
Les incendies, les crimes, les inondations.
Mon pain fut trempé de larmes
Quand les tours ont été frappées
Par des avions furieux.
L'eau de mon verre devient amère
Quand sur l'écran apparaît le visage
Des otages, des orphelins, des affamés.
Chaque jour, je vois la forfaiture et l'esbroufe,
Chaque jour s'étalent sur ma nappe blanche
Les vies fracassées,
Et s'invitent à ma table
Les escrocs de tout acabit.
C'est pourquoi
Je prends ma télé-commande en horreur :
J'éteins l'écran violeur de vie.
Je sors dans mon petit jardin :
Je m'y crève et m'y ressource
A biner, sarcler, serfouir.
Je sème des radis, repique les fraisiers,
Je bouture, je greffe, je marcotte,
J'amende ma terre et je noircis mes mains,
Et puis, bien fatiguée,
Je m'assieds au soleil dans mon fauteuil d'osier
Pour surveiller les milliers de graines
Semées pour tout l'été :
J'attends que les petites pousses vertes
Me redonnent envie de vivre et d'espérer…
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG LUNDI 02 MAI 2011, A 23:53 SANS TE CHERCHER Je te rencontrerai sans te chercher
Car ton bras s'est creusé pour que j'y repose.
Dans tes yeux, je pourrais me noyer
Mais ta présence est le silence.
Le regard que d'autres posent sur toi
M'empêchent de te rêver,
Ton grand silence et tes lèvres serrées
M'empêchent de te comprendre.
Tes yeux encore fermés
M'empêcheht de te parler :
Je t'aime,
Mais je suis un glissement sur ta surface…
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SAMEDI 30 AVRIL 2011, A 17:23 COUSU DE FIL BLANC Comme le fil d'une épée,
Au fil des jours
Tranchés par le fil des Parques,
De fil en aiguille,
Tu as de mon discours perdu le fil
Quand nous voguions au fil de l'eau,
Le jour où tu as découvert
Un fil de lin
Dans les fils noirs de mes cheveux,
Et le fil de notre vie d'aimés
Qui ne tenait sans doute qu'à un fil
S'est alors cassé pour toujours.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 24 AVRIL 2011, A 21:03 LES CLOCHES DE PÂQUES Les cloches de Pâques
Je vous fais cadeau en ce jour de Pâques d'un poème que j'avais écrit pour mes parents lorsque j'avais dix ans, et qui m'avait été largement inspiré par un poème d' Henri de Régnier : Les cloches.
Je singeais donc ce grand poète, et , grâce au plagiat, je découvrais alors avec une ineffable joie le plaisir des mots, de la musique et de l'émotion partagée par la magie de l'écriture.
. Ce fut mon premier poème, en vers évidemment, et depuis, je n'ai jamais cessé de noircir mes cahiers de poésies diverses qui m'accompagnèrent comme des amis fidèles.
Joyeuses Pâques à tous !
Les cloches de Pâques
Ce matin de Pâques est si beau, si tranquille
Que tous les carillons qui l'ont à l'aube éveillé
De leur mélodie pure, de leur musique vive,
Longtemps ont fait vibrer le grand ciel bleu où vibre
Un trille de cristal en un galop mouillé.
Puis c'est un grand silence accablant les ramures :
Le soleil verse ses rayons à flots. Un peu
De sa lumière accablante, éblouissante, dure
Frappe les cloches. Et dans le vent qui brûle leur murmure
Elles semblent fondre la rosée de l'herbe en feu.
Seule, la rumeur de chaque cloche chante ce soir ;
Laissant se heurter entre eux les appels d'airain,
La musique résonne, caressant les ombres,
Elle gronde puis s'éteint en des mélodies sombres
Et s'épuise : la nuit l'a reprise de sa main…
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG SAMEDI 09 AVRIL 2011, A 15:47 AMBIGUÏTÉ Je suis de celle
Qui montre un visage avenant.
Je suis de celle
Qui sourit à l'inconnu.
Je suis de celle
Qui escalade les montagnes.
Je suis de celle
Qui se jette dans l'océan rageur.
Je suis de celle
Dont le visage est fatigué.
Je suis de celle
Dont le sourire est près des larmes.
Je suis de celle
Dont le pas tremble sur le chemin.
Je suis de celle
Qui par trois fois s'est noyée.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG JEUDI 07 AVRIL 2011, A 10:02 Y-A-T-IL ENCORE? Peut-être y-a-t-il encore
Pour toi,
Pour moi,
Un printemps
Où s'ouvriront les lilas blancs ?
Peut-être y-a-t-il encore
Pour toi,
Pour moi,
Du vent dans nos cheveux,
Du sable sur nos doigts ?
Peut-être y-a-t-il encore
Un chemin dans la montagne,
Une fenêtre éclairée ,
Quelqu'un pour nous sourire
Et nous ouvrir les bras ?
Peut-être y-aura-t-il encore
Assez de force en nous
Pour surfer sur le grand océan ?
1 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG JEUDI 07 AVRIL 2011, A 09:43 RUPTURE C'est avec une hache
Qu'il a coupé ma vie.
C'est avec une hache
Qu'il a tranché mon tronc,
Ce tronc qui supportait
Depuis quarante années
Tant de feuilles et tant de fruits !
Et ma sève a coulé dans la terre fertile
Jusqu'à mes racines cachées :
Sur la souche noircie
Des rameaux tendres et frais
Ont déjà repoussé…
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 06 AVRIL 2011, A 10:14 QUELQUE PART Quelque part, quelque part,
Il y a des obus et du sang répandu.
Quelque part, quelque part,
Il y a des cris tout blancs
Dans des hôpitaux bondés.
Quelque part,
Il y a de grands hangars
Où dorment des jeunes gens abandonnés
Que porte encore l'espoir
De n'être plus des clandestins émigrés.
Quelque part,
Il y a des enfants perdus
Dans des internats luxueux,
Ou des pleurs dans les cours de récré
D'enfants par des enfants molestés.
Quelque part,
Il y a une femme épuisée
Lavant à grande eau des volées d'escaliers.
Quelque part, sur des chantiers clandestins
Les casques ruissellent sous les pluies glacées.
Quelque part,
Dans un grand bureau vide,
Il y a un comptable désespéré
Devant des chiffres qui s'alignent
Et un ordinateur muet.
Quelque part,
Quelquepart,
Il y a des frontières infranchissables,
Celles qui séparent le grand malheur
Des petits bonheurs espérés.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 06 AVRIL 2011, A 09:50 EN BAS DES MARCHES Il tend la main,
Assis sur un carton,
La tête un peu penchée,
La voix un peu éraillée.
Il mendie quelques piécettes,
Déploie sa main rugueuse,
Montrant sa pancarte pelucheuse
Pour réclamer à manger.
C'est le dixième ou le vingtième
Croisé sur les trottoirs de Paris :
Mon cœur n'a plus de peine,
Il est juste exaspéré.
Mes yeux fixent les vitrines
Où m'accuse ma triste bobine :
Je sais tout à fait pourquoi
Je ne suis pas fière de moi !
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG
MERCREDI 06 AVRIL 2011, A 09:35 PLUS LOIN Plus loin, plus loin,
Il y a une autre route,
Plus loin, plus loin,
Il y a un autre village,
Plus loin, plus loin,
Il y a une autre maison,
Plus loin, plus loin,
Il y a un autre amour,
Plus loin, plus loin,
Il y a une autre vie.
Il te suffit d'ouvrir cette porte
Et de jeter les clefs,
De marcher devant toi
Sans regarder le passé…
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VENDREDI 18 MARS 2011, A 11:43 JAPON Le poète inscrit la création du monde
Dans la main de Dieu :
Il chante les psaumes et les louanges,
Il reconnaît les prophètes
Et leur prête son verbe et sa plume.
Le poète chante la gloire des héros,
Il porte les drapeaux des luttes et des causes ;
Il dénonce les fléaux, les guerres, les génocides ;
Il peint avec des larmes d'encre les déluges
Qui recouvrent les pâtures et les feux qui brûlent les cieux.
Le poète chante la ballade des pendus :
Il demande la grâce des condamnés ;
Le poète dévoile, dénonce, accuse
Et prône l'exil quand le tyran s'assied
Sur un trône de plomb.
Le poète ferme les yeux des enfants
Et pleure avec la mère désespérée.
Le poète caresse les mains abîmées
Et sauve de l'oubli ou de la folie
Les prisonniers politiques isolés.
Pour faire entendre sa voix ,
Le poète prend les mots et les envoie de par le monde
Chargés de sens, d'émotion, d'humanité.
Qui suis-je pour oser prendre des mots ?
Qui suis-je pour oser ce titre qui nous déchire ?
Le poète s'appelle Bouddha, Sénèque, Gandhi,
Tagore, Rilke, Martin Gray,
Le poète s'appelle Mère Teresa de Calcutta,
Le poète s'appelle Saint-Mathieu, Sénèque,
Jean de Meung, Frère Roger,Victor Hugo.
Qui chantera aujourd'hui
La splendeur du mont Fudji
Coiffé de neige immaculée ?
Qui chantera en avril prochain
Les cerisiers fleuris ?
Quelle fleur remplacera le chrysanthème
Aux seize pétales fanés ?
Et quand verra-t-on danser
Les petits bateaux dans les anses abritées
Mais à présent dévastées ?
Qui pêchera le cœur léger
L'éperlan du lac Yamanakako ?
Qui goûtera sans peur
Les mandarines, les poires et les raisins ?
Qui pourra admirer sans frémir
Les rizières étagées où mûrira le grain empoisonné ?
Qui viendra applaudir les marionnettes Bunraku
Et rire des facéties du théâtre Kabuki ?
Leurs tissus chamarrés et leurs décors somptueux
Feront-ils oublier pour quelques précieuses minutes
Cette marée de bois, de voitures, de maisons,
De corps gonflés ?
Remerciera-t-on encore, les mains jointes ?
Les Bouddhas de bois peint au visage hiératique ?
Viendra-t-on plier le genou à Nara ?
Le temple du divorce de Tokeiji
Deviendra-t-il le temple d' inconsolables veuves ?
Les eaux bouillonnantes de la grande vallée
Effaceront-elles de leur vapeur sulfurée
Les blessures infligées et la maladie tentaculaire ?
Quelle nouvelle divinité aura assez de puissance
Pour être priée lors de l'ouverture d'un chantier ?
En juillet, qui allumera le cœur réjoui
Les milliers de lanternes du lac d'Ashi ?
Les enfants sauront-ils ouvrir des yeux émerveillés
Quand défilera la procession des seigneurs féodaux
Et de leurs vassaux ?
Qui pourra se baigner dans le lac Chuzenji
Bordé de bois touffus sans craindre pour sa vie ?
Fera-t-on encore la fête dans les sanctuaires Shinto
Pour fêter le jour de l'an 2012 ?
Qui chantera sans pleurer l'hymne national japonais ?
Kimi ga yo wa
Chiyo ni yachiyo ni
Sazare ishi no
Iwao to nari te
Koke no musu made.
Que ton règne heureux dure dix mille ans
Règne, Seigneur, jusqu'à ce que les pierres
Unies pas l'âge se transforment en rochers puissants
Dont les flancs vénérables se couvriront de mousses.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG SAMEDI 05 MARS 2011, A 16:20 LE QUAI Quand tu m'attendras sur le quai,
Les yeux fermés sur ton attente,
Quand tu m'attendras sur le quai,
Les mains serrées sur ton espoir,
Il n'y aura autour de toi
Que des ombres mouvantes et silencieuses.
Avant même que les portes ne s'ouvrent,
Mon ombre sera déjà là,
Une ombre penchée vers toi
Qui te prendra le bras sans te parler,
Une ombre douce et silencieuse,
Où mon visage te sourira.
Et puis, nous partirons dans la nuit fraternelle,
Emus et maladroits, on marchera sur le pavé luisant
Sans voir les autres passants.
Sur le seuil mouillé de larmes et de pluie,
Longtemps, on se parlera,
Intimidés devant la porte ouverte…
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MERCREDI 23 FÉVRIER 2011, A 20:53 DE LA TÊTE AUX PIEDS Mesdames, messieurs,
N'oubliez pas :
La publicité n'est pas faite pour les bêtes,
Le shampoing n'a rien de bien nouveau,
Même si on veut vous laver la tête,
On lave aussi votre cerveau.
Vous choisirez le shampoing trois en un
Pour ne pas perdre de temps en vain.
Vos cheveux seront lisses et soyeux
Ca vous rendra sûrement heureux.
Si votre chef est clairsemé,
On vous conseille la lotion-vitalité,
Le shampoing qui répare et fortifie,
Le shampoing-velours qui embellit et nourrit.
Lors, vous pourrez les jours suivants
Avoir de beaux cheveux brillants,
Si vous prenez le gel de lissage
Qui rendra lumineux votre visage.
Mesdames, messieurs,
N'oubliez pas :
Quand l'heure du bain approchera
Pour effacer votre fatigue instantanément,
Mettez donc quelques galets effervescents,
Une poignée de sel incroyablement revitalisant.
Vous pouvez aussi ressourcer votre esprit
D'une mousse onctueuse et enrichie
Qui laissera votre peau satinée,
Votre corps revigoré et redynamisé.
Mesdames, messieurs,
N'oubliez pas :
Votre crème après bain d'une fraîcheur exquise
Nacrera de lumière votre peau apaisée ;
En purifiant votre organisme,
Vous gagnerez tonus et fermeté.
Un gel gommera ensuite vos capitons
Dont 99 pour 100 s'envoleront :
Vous aurez en un mois un corps restructuré,
Et en trente jours , une silhouette redessinée.
Mesdames, messieurs,
N'oubliez pas :
En vous parfumant d'une eau gorgée d'actifs
Aux fragrances envoûtantes et aromatiques,
Vous laisserez un sillage élégant aux ions stimulants,
Une parfum énergisant et fondant.
Tout maquillage est geste de volupté :
Votre teint assoiffé aura plus d'onctuosité
Si vous l'hydratez après l'avoir gommé,
Puis l'apaisez d'un lait aux vertus relaxantes.
Satinez ensuite vos lèvres délicates
En les gorgeant d'un baume anti-dessèchement :
C'est le produit phare de l'année qui fait des merveilles
Pour modeler et repulper votre bouche vermeille.
Vos petits pieds si délicats
Ont besoin de s'alimenter d'une texture caressante :
Vous sentirez un envoûtement immédiat :
La peau de vos orteils sera vite éclatante.
Mesdames , Messieurs,
N'oubliez pas :
Vous pourrez garder jeunesse et fermeté
Avec les huiles raffermissantes :
Pour un buste et des bras mieux galbés
Lissez votre épiderme de frictions tonifiantes.
Un dernier conseil cependant
Que vous ne pourrez ignorer :
Votre corps se nourrit de votre porte-monnaie :
Si la fesse retombe, si la peau se flétrit,
Ce n'est ni votre faute ni celle de la publicité,
C'est juste qu'avec un peu de chance, vous vieillissez…
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG SAMEDI 12 FÉVRIER 2011, A 19:33 LA SAINT-VALENTIN, ALORS, JE TE PRÉVIENS... Les journaux te l'ont écrit,
La radio te l'a dit :
Bientôt, c'est la Saint-Valentin,
Il faut fêter notre destin.
Alors, je te préviens,
Surtout, ne me dis pas :
C'est repos pour toi ce lundi,
La cuisine, je la ferai aujourd'hui.
Les casseroles dans l'évier,
Le carrelage maculé,
Les piles de torchons à laver,
Merci, j'ai déjà donné :
Je préfèrerais un bon restau,
Ou même un simple bistrot,
Juste un endroit où me poser
Sans avoir tout à nettoyer…
Les journaux te l'ont écrit,
La radio te l'a dit :
Bientôt, c'est la Saint-Valentin,
Faudra faire quelque chose de bien !
Alors, je te préviens,
Surtout, ne me dis pas :
« Le fleuriste était débordé,
La pâtisserie dévalisée,
Au théâtre, y'avait guichet fermé,
Rien qui t' plairait au cinéma. »
Ne me dis surtout pas ce jour-là :
« Une p'tite soirée tranquille :
Rien que nous deux et la télé,
On évitera le stress des villes,
On s'ra pépères sur l'canapé ! »
Les journaux te l'ont écrit,
La radio te l'a redit :
Bientôt, c'est la Saint-Valentin,
Faudrait lui red'mander sa main…
Ainsi, je te préviens:
Ne me dis surtout pas,
Si j'ôte mon survêt' préféré,
Si je lave mes cheveux tristounets:
"Mais, t'es très bien comme ça!
On n'a pas d'invités,
Juste nous deux pour le souper,
Tu n'vas pas t'mettre en tralala!"
Alors, je te préviens,
Surtout, ne me dis pas :
« Pourquoi on fêterait ça ?
C'est commercial, un point, c'est tout,
A moi, on ne me l'a fait pas :
Je t'aime toute l'année,
Pas seulement ce jour-là ! »
Evite aussi d' me rappeler
Que l'mimosa m'donne des nausées,
Que les roses rouges sont vite fanées.
Je n'entre plus dans le 36,
Je ne mets pas de bas-résille,
Tu peux chercher d'autres cadeaux,
Qu'ça n'finisse pas dans les sanglots !
Si tu ne trouves pas la bonne idée,
Tu peux toujours me questionner :
J'ai tout une liste à proposer.
On passera une bonne soirée ,
Mais fais semblant d'improviser…
2 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MARDI 08 FÉVRIER 2011, A 12:09 VIEILLIR: QUELLE CHANCE! Vieillir : quelle chance !
Je suis un vieil arbre
Planté au cœur de la forêt.
J'ai mis tant de temps à grandir,
Tant de temps à protéger ma sève de mon aubier,
A étendre mes branches pour trouver le soleil,
Tant de temps à développer mes racines !
Mon écorce est rongée, fissurée, dure,
Mes bras couverts de lichen et de gui .
Mes blessures ont laissé de profondes cicatrices
Que les pics-verts visitent de leur bec acéré…
Quand je n'étais qu'un baliveau,
La pluie courbait mes souples rameaux.
A présent, à peine ma puissante ramure
Frissonne-t-elle sous l'averse de grêle !
Ainsi, je suis,
Plus grand et plus solide,
Plus ridé mais vaillant sous le soleil ou les nuages…
J'ai tant d'années encore
A étendre mes innombrables racines,
Tant d'années à vieillir sous le ciel bleu ou gris,
Acceptant le lichen ou le gui,
Les rides profondes et l'écorce rongée !
Tant d'années à me réjouir
Du vent sur mes feuilles douces,
Tant d'années pour abriter
Dans mon nid de ramure
Les tourterelles argentées !
Tant d'années encore pour protéger des tempêtes
Les petits rongeurs apeurés…
Ainsi, je ne cherche pas
Ce qui ne reviendra plus,
Ainsi, je ne pleure ni les heures passées,
Ni les objets perdus…
Ce qui s'injecte dans les plis de ma peau
N'est ni botox ni collagène ;
Je ne suis ni naufragé, ni effondré
Et les bougies soufflées m'apportent
Une nouvelle dignité :
Celle de la sagesse…
Si je peux longtemps encore contempler
La mer ou la montagne,
Si je peux longtemps encore appuyer
Ma joue flétrie contre la joue d'un bébé,
Si je peux méditer, penser, écrire, échanger,
J'accepte de tout cœur
La bienveillance au lieu de la passion,
La joie au lieu du bonheur,
La paix au lieu du tourment.
J'accepte avec reconnaissance
Les rides au lieu de la mort…
1 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MARDI 01 FÉVRIER 2011, A 18:53 T.G.V.LE CROISIC-PARIS-MONTPARNASSE Peut-être, peut-être un jour,
J'irai vivre au Croisic :
Je porterai un suroît jaune
Et des chaussettes rêches
Dans de lourdes bottes bleues.
Mes mains sentiront la sardine
Et l'iode enivrant des océans.
J'habiterai une basse maison de pierre
Dont l'unique fenêtre à meneaux
Tremblera sous les assauts du vent.
Peut-être, peut-être un jour,
J'habiterai La Baule
Sur le front de mer défiguré par les appartements.
Je plisserai mes yeux sur une plage blonde
Où les enfants abandonnés crient dans les clubs Mickey.
Peut-être, peut-être un jour
Je vivrai à Saint-Nazaire…
En traversant Saint-Marc-Sur-Mer
Je saluerai Tintin et M.Hulot.
J'irai le temps d'un concert au Grand-Café
Et boirai mon vin blanc goulûment
Dans la cohue du Trou-du-Fût.
Peut-être, peut-être, un jour,
Je choisirai la ville de Nantes.
J'achèterai une gentilhommière délabrée
Où paîtront des brebis aux mamelles rosées.
J'irai chaque dimanche à la messe en paroisse
Habillée de loden vert bouteille et de jupe plissée.
Je serai entourée d'enfants sages aux yeux clairs
Vêtus de vichy rose ou d'écossais.
Peut-être, peut-être, un jour,
J'irai vivre à Angers :
Je traînerai le soir sur des places éclairées
Avec des étudiants qui parleront du Roi René.
Le matin, j'ouvrirai ma tabatière
Sur les toits gris de la ville endormie,
Et je tenterai en vain de comprendre
Le message sibyllin de l'apocalypse de Saint-Jean.
Peut-être, peut-être, un jour,
J'habiterai sur les bords de la Loire :
Mon vélo me conduira sans peine
Sur d'infinis chemins de halage
Encore mouillés de la sueur des hommes et des chevaux.
Je saluerai les pêcheurs dont les filets
Agrippent le courant,
Et les nostalgiques marins
Debout sur de lourdes gabares.
Peut-être, peut-être, un jour,
Mon train s'arrêtera avant le Grand Paris !
Peut-être sur un quai où je ne connaîtrai personne
Poserai-je ma valise bien vide
Contre un autre billet où quelqu'un m'attendra …
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