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MERCREDI 24 FÉVRIER 2010, A 19:41 EDFOU, TEMPLE DU DIEU HORUS Les portes du sanctuaire d'Edfou sont scellées chaque soir :
Horus replie ses ailes bleutées et ferme ses yeux fatigués,
Oubliant pour la nuit ses combats contre Seth.
Les portes de cèdre s'ouvrent au lever du jour :
Horus reprend sa course diurne au-dessus du désert.
Il ouvre ses ailes et déploie ses bienfaits
Sur la terre d'Egypte.
Une plume jaune tombe sur la pierre
Et la transforme en sable fertile.
Une plume bleue se détache :
Voici le lac Nasser.
La plume d'un rouge flamboyant
Tombe sur l'homme et lui donne la vie.
La mythologie d'hier se mêle aux contes d'aujourd'hui.
Ni son bec courbé et puissant,
Ni sa dent acérée,
Ni ses redoutables serres
Ne lui donnent autant de force et de gloire
Que sa vue perspicace et divine
Qui est mesure, ordre et victoire.
Son regard tranche le bien du mal
Et répand chaque jour l'harmonie.
Les portes d'Edfou se ferment chaque soir,
Mais au matin, le dieu solaire reprend son vol,
Sa quête inlassable et universelle.
2 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG LUNDI 22 FÉVRIER 2010, A 19:35 RAMSÈS, DEBOUT POUR TOUJOURS À ABOU SIMBEL Les yeux ouverts
Sur son rêve de gloire et d'éternité,
Ramsès songe :
La poussière ne fait pas ciller son œil,
Le vent ne dessèche pas sa lèvre,
L'eau ne noie pas sa fièvre.
Sa grandeur s'est muée en folie,
Sa folie s'est figée dans le grès
Dont il est prisonnier.
Il ne voyagera pas au royaume des morts,
Il ne trouvera jamais les portes de l'au-delà.
Dans les colosses de pierre
Son âme est ligotée chaque soir
Pour une veillée funèbre,
Cruelle et solennelle
Où il entend son nom célébré par l'écho de sa propre voix.
Parfois son rêve le conduit
Sur les rives de l'Oronte en lointaine Syrie
Avec ses valeureux guerriers lui apportant Qadesh.
Il se console aussi en pensant à sa couche douce
Où l'attendait Nefertari.
Il ne trouvera pas le sommeil de la mort :
Ses semelles plombées lui ont donné
L'éternité terrestre et l'attente immobile
Du souffle qui passe là-bas,
Au-dessus des obélisques purs,
Et qui s'en va par delà le lac
Lier la terre avec le ciel
En séparant les vivants des morts
Pour leur donner la paix..
1 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 21 FÉVRIER 2010, A 10:13 TOMBEAU DU ROI DJESER Le Roi Djeser erre sans fin
Dans son palais de pierre grise
Et de sable brûlant.
On l'entend parfois crier le nom d'Imhotep,
Et pleurer à grands sanglots bruyants
La si longue famine
Qui décima son peuple chéri.
Il implore le dieu Knoum compatissant
Et cherche de ses yeux brûlés
Memphis la bien-aimée de son royaume unifié.
Puis il retourne en sa chambre triste,
Et guette pendant des heures
Le chant du Nil où il aimait se baigner
Parmi les lotus en fleurs.
Aspiré par les effluves du fleuve révéré,
Il gravit parfois les marches de son tombeau
A pas lourds et pesants
Et s'assied pensif sur les berges odorantes,
Lavant son âme fatiguée de l'éternelle errance
Sous le soleil implacable.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG VENDREDI 19 FÉVRIER 2010, A 12:35 AUTREFOIS, Autrefois, il y avait des rossignols,
Il y avait, tête bêche sous les feuilles d'aulne,
Des moustiques ligotés dans leurs longues pattes.
Il y avait des chalets silencieux
Où l'on tendait l'oreille
Vers les secrets de la nuit.
Il y avait les sombres pénombres
Autrefois, c'était un cri d'oie sauvage,
C'était le soleil qui s'enroulait
Aux vrilles de la vigne.
Il y avait la lumière et les ombres.
Autrefois, si le sommeil ne venait pas ;
L'aube grise et rosée haletait
De mille joies précoces.
Il y avait le jour et la nuit sombre.
Et le fleuve chantant du bruit de ses eaux vives
Emanait au printemps
D'une âcre et fade odeur.
Aujourd'hui, la ville est sombre le jour,
Elle est lumière toute la nuit :
Même les passereaux se sont enfuis.
C'est la ville sans nids et sans terriers,
La ville sans fleurs ni fougères,
La ville tremblante sous trop de bruit.
Le ciel profond est gris mais sans nuage,
Nulle étoile ne brille au-dessus des néons :
Ciel et terre aujourd'hui se cognent au béton.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG JEUDI 18 FÉVRIER 2010, A 10:41 BANLIEUE Tu peux toujours parler des étoiles
Et du firmament infini.
Tu peux chanter les forêts, les montagnes,
Et les sentiers parfumés.
Tu peux parler du fleuve jaune
Et des jonques dorées.
Ces mensonges-là te font rêver
Mais ta vie est ailleurs :
Ta banlieue morne est bétonnée,
Tes rêves ligotés, ta poésie asséchée.
Il y a juste un arbre devant ta fenêtre,
Fier et courageux pour abriter deux merles,
Une palombe grise, un sansonnet bavard,
Et ton espoir infini pour une vie plus belle.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG JEUDI 18 FÉVRIER 2010, A 10:10 NOUS N'IRONS PLUS AU BOIS. Nous n'irons plus au bois,
Les lauriers sont coupés,
Nous n'irons plus au bois,
Nos jambes sont sciées,
Et nos bras,
Nos bras chargés autrefois
D'enfants, de fleurs et de lumière,
Nos pauvres bras vidés
De sang, de sève et d'amour,
Nos bras coupés
Ne savent plus s'élever vers le ciel
Pour prier saints et saintes
Reposant au firmament.
Nos mains creusent la terre, inlassablement.
Trouveront-elles un jour le trésor ?
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 17 FÉVRIER 2010, A 16:54 PEINDRE OU ÉCRIRE? Comme c'est facile,
Mon ami,
De prendre un peu de rose, un peu de bleu,
De tremper ton pinceau
Pour dessiner tout l'univers !
Comme c'est facile,
Mon ami,
De peindre sur la toile
Des noirs moroses, des idées folles,
Et d'y trouver la joie !
Comme c'est facile,
Mon ami,
Une aquarelle, un beau pastel
En deux petits mouvements
Qui font passer le temps !
Mais comme tu peines,
Mon ami,
Les mots en bout de plume,
Les mots au bord du cœur,
Comme tu peines !
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MARDI 16 FÉVRIER 2010, A 13:19 LA CENT ET UNIÈME LETTRE D'AMOUR. Tous les deux, on s'allongerait côte à côte,
On s'allongera tous deux côte à côte,
On s'allongera sans bouger, sans rien dire,
Sans bouger, sans rien dire.
Tu mettrais ton visage contre mon visage,
Tu mettras ton visage contre mon visage.
Tu sentirais mon souffle près de ta joue,
Tu sentiras mon souffle près de ta joue.
Je respirerai ton souffle léger et pur.
Tu poseras ta lèvre sur ma lèvre
Et je boirai ta lèvre sur ma lèvre.
J'embrasserai ta paupière close
Ta paupière fermée et priante,
Ta paupière ombrée, douce et priante.
Et toujours ton souffle dans mon souffle
Et ta lèvre sur ma lèvre.
Tes bras m'enserreraient, m'enserreront tout entière,
Tes bras si grands, si protecteurs, si rassurants
Qu'ils m'enveloppent jusqu'au cœur,
Jusqu'à toucher mon âme,
Tes bras me tiennent et me soutiennent,
Me soutenaient, me soutiendront.
Et la caresse de ta main,
Non, je ne peux la dire,
Ta main si douce qui m'est réconfort
Qui m'est parole, amour et confiance,
Ta main qui me recrée
Comme le peintre dessine,
Ta main qui me soulage de mes maux,
Ta main qui efface mes douleurs,
Ta main qui embellit mon corps
En épousant mes courbes.
On s'allongerait côte à côte,
Sans bouger, sans rien dire.
On s'allongera côte à côte,
Sans parler, sans rien dire,
Les jambes nouées, les mains serrées,
Le cœur noué et bien serré,
L'un contre l'autre,
Sans bouger,sans parole inutile.
Tes cuisses longues et noueuses
Mes cuisses petites et rondes
Côte à côte, sans bouger, sans frémir,
Juste un souffle commun
Léger et pur,
Un seul souffle pour deux,
Un seul souffle pour deux
Et une mesure commune.
Ta poitrine me soulevant
Comme la houle soulève un esquif.
Ta poitrine comme un coffre
Empli de trésors merveilleux
Me soulèverait, me soulèvera
D'un souffle léger et pur.
Allongés côte à côte,
Bien serrés dans notre amour précieux.
J'écouterai alors ta voix, étrange sous mon oreille
Bien collée contre toi pour d'étranges musiques.
Côte à côte, pour vivre enfin
Demain, demain.
Et comment survivre à cette nuit si longue,
Cette nuit qui jamais ne finit ?
Et puis encore des heures et des heures d'attente,
Des heures et des heures de journée ?
.
Demain,
C'est tellement loin, demain !
Qui ose ainsi nous séparer,
Oter l'eau à la plante,
Séparer la racine de la terre,
Nous faire dormir ainsi
Loin, loin l'un de l'autre
Et loin de la certitude du lendemain ?
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG SAMEDI 13 FÉVRIER 2010, A 18:28 DÉMISSION Que fais-tu là, petite,
Devant ton écran noir
Et ton journal ouvert
Et ta porte fermée ?
Que fais-tu là, petite,
A regarder la foule
Hurler des mots vengeurs ?
Que fais-tu là, assise,
Ton chat sur les genoux
Et ton livre à la main,
A pleurer Héloïse,
A tricoter des riens ?
Que fais-tu dans la rue
Les yeux couchés à terre
Pour ne voir ni l'affiche
Ni le rapeur râleur,
Ni la violence rose
Ni la pâleur du vieux,
Ni l'apatride exsangue,
Ni la main qui se tend ?
Que fais-tu là, petite,
A trier devant l'urne,
Tout le mauvais du pire
Et te laver les mains ?
Que fais-tu là, petite
A doucement chanter,
Doucement tu respires,
Doucement tu expires…
Si petite sois-tu
Tu peux encore crier .
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 07 FÉVRIER 2010, A 20:37 LE COQUILLAGE Je ne vois rien :mes yeux se sont fermés.
Je joue, je cours, je ris et j'étudie,
Paupières closes, lèvres pincées.
Les yeux rivés sur mes pensées moroses.
Je ne vois rien :aveugle je suis devenue
Et sourde, et muette, et malheureuse aussi,
Repliée comme un coquillage vide
Où chante encore la mer.
Caressée et polie, mais pliée de douleur,
Nul ne pourra déplier la coquille blanchie
Qui perd sa nacre et sa douceur,
Au fil des vagues violentes et lentes,
Au fil des jours qui m'usent et qui m'effritent
Je deviens sable souple,
Sable mouvant, sable stérile,
Sur moi la mer s'acharne et me rend au néant.
.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG
DIMANCHE 07 FÉVRIER 2010, A 19:56 LE MARCHÉ M'enfuyant du marché
Aux gorges arrogantes,
Bousculant les chalands,
Mon bras lourd de denrées,
Heureuse, les mains frémissantes,
Joyeuse, les doigts frissonnants,
Dans mon panier de jonc
Au milieu des salades,
Des oranges râpeuses,
Des endives dorées,
J'ai posé doucement
Noir, pourpre et violine,
Précieux et inutile
Et les pétales enflés,
Un bouquet d'anémones
Pour nourrir mes pensées,
Et d'un pas plus léger
Poser en ma maison
Une idée du bonheur
Qui me fera chanter.
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VENDREDI 29 JANVIER 2010, A 20:25 MÉLODIES OUBLIÉES L'ariette oubliée des temps passés
Chante une mélodie légère,
Les doigts s'envolent sur le clavier,
Le petit air est enjoué.
La barcarolle caracole
Et dansent les notes frêles,
Le musicien a froid aux mains,
L'été est encore loin.
La romance doucement geint
Et la trille se plaint.
L'Italien pleure sur le piano
Des mots d'amour en solo.
Ecoutez bien la complainte
Du pauvre petit cheval blanc,
Le vieux berger a du chagrin,
Sa voix s'éteint dans le matin.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 27 JANVIER 2010, A 23:01 MACHO De coquecigrues en balivernes
T'en auras tant dit de fadaises
De sornettes en calembredaines
T'en auras parlé à ton aise.
De fariboles en billevesées
T'en auras encore ajouté
De bêtises en balançoires
Y'en a toujours jusqu'au soir.
T'es qu'une buse, t'es qu'une sotte
Une bêtasse, une bourrique
Une bedole, une pauv'cruche
Qui m'en radote même la nuit.
C'est ma déveine
C'est mon guignon
Que ta bouche toujours ouverte
Déverse autant de chansons.
Petite gourdiflotte
Petite gourgandine,
Insupportable pipelette,
Ferme ta bouche et ta bavette.
Enfin, enfin, comprends enfin
Des rubans, des jarretières
De la poudre et de la soie,
Ok, mais sois belle et tais-toi !
.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MARDI 26 JANVIER 2010, A 11:41 LES LETTRES Pour le nourrisson qu'on gave de tendresse
Les seuls lettres vraiment importantes
Sont celles chantées par sa maman
Dodo, l'enfant do.
Pour l'enfançon sans détresse,
Les seules lettres super importantes
Sont les lettres calligraphiées de la super maîtresse
Qu'il faut super imiter.
Pour l'étudiant licencié,
Les lettres essentielles
Sont celles qu'il écrit en secret
A sa jolie dulcinée.
Pour le petit prof déprimé,
Les lettres plutôt importantes
Sont celles qui vont s'imprimer
Sur les résultats des lycées.
Pour l'académicien pontifiant et bougon,
Les lettres définitivement importantes
Sont celles qui le loueront
Dans sa posthume renommée.
Pour le journaliste du bitume,
Les seules lettres vraiment importantes
Sont celles qui s'additionnent à la une
Et font vendre du papier.
Pour moi, poète du lendemain
Qui remet chaque jour les lignes à taper,
Les seules lettres importantes
Sont celles que je ne peux écrire,
Qui s'entortillent et s'entre-bouchonnent
Dans ma pauvre tête échauffée,
Et que mes mains trop inquiètes
N'oseront jamais étaler.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG JEUDI 21 JANVIER 2010, A 20:38 PRAJÂPATI Le Verbe est tout ce qu'il possède :
Avec le Verbe, il emplit l'univers.
La parole s'élance et remplit l'espace
D'un satellite à la terre,
D'un fleuve à l'océan,
Des étoiles éteintes et lumineuses,
Des montagnes enneigées
Au plus profond des enfers.
Prajâpati, le seigneur créateur
Par le Verbe a créé la terre.
Prajâpati, le seigneur de l'univers
Par la parole a créé l'espace.
Prajâpati, le dieu de l'absolu
Par les sons a créé le ciel.
Prajâpati, maître de l'énergie
A insufflé la vie par le cri.
Le Verbe est tout ce qu'il possède,
Avec le Verbe, il emplit l'univers.
Et l'homme à son image
Ecoute, parle, chante, écrit,
Homme et dieu par le Verbe,
De toute éternité, il est esprit.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 20 JANVIER 2010, A 20:57 HAÏTI Sur la nappe damassée,
La bonne assiette de soupe
Et des couverts d'argent ;
Des bougies parfumées,
Un verre de frais vin blanc.
La télé ouvre sa fenêtre
Sur le soleil d'Haïti :
Des pierres, une main, un cri.
Je bois mon frais vin blanc.
Dans mon fauteuil capitonné
Je ressasse ma dure journée.
J'attends un film rigolo ou stressant,
Je grignote sans y penser
De jolis chocolats noirs ou blancs.
La télé ferme sa fenêtre
Sur le soleil noir d'Haïti.
Plus de pierres, plus de main, plus de cri :
J'ai mangé tous mes chocolats blancs.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 17 JANVIER 2010, A 11:51 DEMAIN Demain, sans doute, demain,
Je pourrai de nouveau
Goûter le sel, goûter
L'amer et le sucré,
Goûter autour d'une table
Avec de joyeux amis,
Le vin et l'eau,
Le rire et les larmes.
Demain, oui, demain,
Si mes lèvres savent encore sourire,
Si mon cœur sait encore battre,
Je pourrai de nouveau
Plaisanter pour un rien,
Parler pour parler,
M'étonner d'un regard,
Admirer sans comprendre,
Aimer sans questionner.
Aujourd'hui, aujourd'hui,
Où seul compte le présent,
Où seule s'éveille la nuit,
Aujourd'hui, je dors,
Mais mon sommeil me trouve debout
Prête à m'affaler,
Prête à renoncer,
A tout, sauf à dormir si je suis allongée,
A tout, sauf à vivre si je suis éveillée.
1 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 13 JANVIER 2010, A 16:00 COMME UN CHIEN, Je voudrais me coucher par terre comme un chien,
Le museau sur les pattes,
Les yeux fermés,
Et qu'entre le visiteur,
Et qu'entrent le voleur,
L'enfant et sa nounou,
La grand'mère et son chat.
Rester couché sur le paillasson
Aussi immobile que le chien de faïence
Figé sur la cheminée,
Aussi inutile,aussi transparent.
A peine ouvrir une paupière lourde et paresseuse
Sur le vent déplacé par la porte ouverte .
Ne rien voir, ne rien penser,
Ou du moins, faire semblant,
Et que sonne l'horloge, et que sonnent les portables,
Et que défilent les clips assourdissants à la télé,
Et que passent et s'oublient les films couronnés,
Et que braillent chanteurs et journalistes
Parlant de foot, de cyclones et d'amours mortes...
Ne plus voir les larmes des hommes,
Ne plus entendre leur rire
Aussi loin, aussi proches soient-ils.
Hier pourtant, j'écartais mes ailes de mouette blanche,
Hier, je flottais au vent joyeux.
Dominant du regard océan et falaise,
J'étais l'oiseau planant sous les nuages clairs,
J'étais l'oiseau dansant au soleil levant.
Aujourd'hui,j'ai perdu mes plumes blanches et légères,
Sur le seuil poussiéreux, je suis devenu chien.
Et maintenant, laissez-moi dormir
Entre mes pattes douces,
Réglant mon rêve noir
Sur le souffle de ma truffe mouillée.
Ne caressez au passage
Ni mes oreilles inquiètes agitées de tremblements,
Ni le poil de mon échine maigre,
Ni mon cou arrondi sur mes peurs...
Je veux seulement dormir au chaud
Près d'une porte qui s'ouvre.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG LUNDI 11 JANVIER 2010, A 12:41 L'HOMME DEBOUT L'homme debout (musée d'archéologie de Nemours)
Dans la pierre ou sur les feuilles d'agave,
Sur les peaux de cerf bien tannées
Et sur les vélins transparents,
Au fond des grottes des Eyzies
Ou dans la tombe de Dame Hao à Xiaotun,
Dans la brûlure du désert
Ou sous les vertes frondaisons,
Moi, l'homme debout,
J'ai voulu dessiner, écrire,
Dessiner, écrire et écrire toujours,
Encore et encore,
En points groupés,
En bâtonnets sévères et droits,
En sillons, en hiératique,
En pictogrammes,
En inscriptions oraculaires,
En caroline, en lettres capitales,
En arabesques,
De gauche à droite, de haut en bas,
Ou tout à l'envers, la tête en l'air,
La main posée, la main levée
Ou frappant sur la touche froide,
Toujours et toujours,
Pour signer de mon nom
L'intelligence de l'homme,
Moi, l'homme debout,
J'ai trouvé le caillou, la craie et l'encre,
L'os et l'ivoire, le bambou et la soie,
Le fusain noir, le clavier blanc,
Pour signer de mon nom,
De mon nom d'enfant de Dieu
L'esprit, le génie et le courage,
La bêtise et la méchanceté,
La pensée exprimée, partagée, contestée,
Le bien et le mal,
Le pardon et le génocide,
Le mariage et la répudiation,
Moi, l'homme debout,
J'ai pu procréer et mourir,
J'ai pu vivre misère et magnificence,
J'ai pu ouvrir les mers et conquérir la lune rousse,
Rien, rien d'autre ne m'a fait avancer
Que ce désir permanent d'écrire,
D'écrire et d'écrire
Avec plume ou clavier
Pour signer mon fulgurant passage
Sur cette terre hospitalière,
Remuer le cœur d'une femme,
Traverser fleuves et océans,
Etablir lois et décrets,
Jeter l'espoir ou le désespoir,
L'éloquence et le mensonge,
La vie, la mort,
Moi, l'homme debout,
J'ai la mission d'écrire,
La passion des mots,
Le culte de la pensée,
Et le désir puissant de fixer pour toujours
Ma brève destinée
Sur cette terre où tournent les heures,
Et qui me donne argile, peau, encre,
Juste pour quelques mots
Soufflés par mon esprit divin,
Quelques mots écrits
Qui me séparent de l'animal
Muet pour toujours
Et pour toujours soumis, pourchassé, domestiqué.
Je suis vivant, je suis debout,
J'écris, je suis libre et éternel.
2 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 03 JANVIER 2010, A 23:27 LE GRAND SILENCE Au vent qui m'enveloppe
Jamais je ne dirai de dormir;
A la vague impatiente,
A la rivière bruissante,
Jamais je ne dirai de se taire:
Et ma parole, il faut la baillonner,
Ou attendre patiemment dans la nuit
Qu'une étoile me fasse signe.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 03 JANVIER 2010, A 12:32 ESTAMPE JAPONAISE Estampe japonaise Surimono, vœu du 3 janvier.
Qui sait où partent
Sur ce bateau trop chargé
Les sept divinités du bonheur
Qu'un dragon malicieux conduit ?
Qui sait où les mènent
Vents et marées ,
Qui sait où trouver les îles
Où boire l'eau de l'espoir ?
Qui choisira la bonne route,
Celle qui conduit au bonheur,
Qui noiera sa boussole
En préférant le vent ?
Elles partent bien habillées,
Les cheveux lisses et la soie brillante,
Entassées sans bagages ni sacs de riz
Vers l'aventure de la vie.
Emmenez-moi, déesses du bonheur,
Je promets d'être sage et de vous écouter,
Et je promets de croire
A des orients dorés.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG SAMEDI 02 JANVIER 2010, A 09:38 LA VILLE ET LE NOUVEL AN Poussée par la folie
Des néons, des tams-tams,
Folie des fringues, des jeux, des miroirs,
Je cours la ville, aux abois,
N'osant hurler ma lassitude
Et zappant les vitrines
Qui blessent mes yeux.
Sur moi s'écroulent
Consommation, lumière et bruit.
Mon sang à ma tempe
Tape à mesure, brûlé de fièvre.
Je suis la proie chassée, convoitée, piégée
Des vendeuses fielleuses
Et des baratineurs.
Où puis-je poser mon pied
Dans l'herbe verte, douce et tendre,
Et goûter à la source qui me rafraîchira
Froide, pure, exquise?
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG VENDREDI 01 JANVIER 2010, A 17:14 DERNIERE PRIÈRE POUR LA NOUVELLE ANNÉE Quel vœu ferai-je pour toi, Seigneur,
Toi qui connais le nombre de mes jours,
Toi qui as sondé mon cœur,
Toi qui comptes mes cheveux fous ?
Quel vœu ferai-je pour toi, Seigneur,
Toi qui me donnes l'eau, la lumière et le pain,
Toi qui étends sur moi ta main
Lorsque la nuit s'accroupit
Sur mon dos fatigué
Sur mes pensées figées ?
Quel vœu ferai-je pour toi, Seigneur,
Et quel sens a pour toi une nouvelle année,
Toi, l'éternel dans cette immensité ?
Quel vœu ferai-je pour mon Seigneur,
Lui qui m'a donné
L'arbre de la forêt,
La fleur sur le talus,
Mon chien fidèle et mon chat engourdi ?
Quel vœu ferai-je pour mon Seigneur,
Lui qui m'a donné
La mer et le chant des baleines,
La neige et les glaciers bleutés ?
Quel vœu ferai-je pour toi, Seigneur,
Toi qui m'as donné une si belle terre
Où chaque pièce a son unique place ?
Je fais vœu pour cette année nouvelle
De ne plus abîmer ta création,
De ne plus en abuser,
De ne plus la détruire
Car c'est un merveilleux puzzle
Où je suis moi-même imbriquée.
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JEUDI 31 DÉCEMBRE 2009, A 17:22 DEUXIÈME PRIÈRE POUR LA NOUVELLE ANNÉE Je donnerais beaucoup, Seigneur,
Et mon chant, et ma voix,
Pour t'oublier un peu,
Douter de toi,
Renoncer à ta présence,
Etre sûre de ton absence.
Pour une fois seulement,
Une heure pour un rire d'ivresse,
Un cri de désespoir,
Un dimanche pour célébrer le culte de mon corps :
Footing et sauna, tennis et cinéma.
Un mois pour tempêter contre moi-même
Contre l'enfant, l'ado, le collègue,
Et les vieillards, et les politicards
Et tous les autres forcément imparfaits,
Forcément agaçants
Qui me renvoient mon imparfaite image
Une année plutôt, où j'enfourcherai le cheval d'égoïsme
Cornu et fougueux,
Les narines fumantes de désirs refoulés.
Une décennie encore pour réaliser
Mes rêves les plus fous.
Je donnerais beaucoup, Seigneur,
Pour qu'une fois seulement,
Dans ma vie de mille et un soupirs,
Vers toi, Seigneur, mille et un sourires,
Vers toi, Seigneur, un millier de chansons,
Vers toi, Seigneur, des millions de clameurs,
Vers toi, Seigneur, l'essor de mon âme,
Portée vers toi, Seigneur, par brise ou par zéphyr,
Par l'impétueux aquilon,
Par l'autan desséché,
Par le mistral qui caracole,
Par la bise coupante ou le baiser du vent,
Vers toi, Seigneur, toujours portée au ciel
Là-haut, trop haut pour moi,
Trop haut perchée.
Mon nom même, Seigneur,
A tes lèvres toujours prononcé,
Toujours appelé.
Oublie-moi un peu Seigneur,
Une heure, un jour, un mois peut-être,
Car ta présence s'impose
Et lors, s'impose ma vie.
1 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG JEUDI 31 DÉCEMBRE 2009, A 07:29 PREMIÈRE PRIÈRE POUR LA NOUVELLE ANNÉE Je suis entré dans le temple, Seigneur, la synagogue et l'église
Je t'ai parlé, Seigneur, je me suis incliné,
Je t'ai prié, Seigneur, j'ai psalmodié ton nom trois fois saint.
J'ai appelé sur moi ta bénédiction, ton regard, ta providence,
Et toujours, toujours, Seigneur,
Tu m'as regardé, écouté, répondu.
J'ai cru en ta présence. J'ai cru en mes prières
Et plus d'une fois, le souffle de ton esprit
Est descendu en moi,
Chaleur réconfortante ou langues de feu brûlantes,
Mais au seuil de cette année,
Oublie-moi,Seigneur, oublie-moi car tu as trop à faire.
Les martyrs, les saints et les prophètes
Tu les as beaucoup aimés.
Vois comme leur vie fut dure,
Leur destinée cruelle :
Par le glaive d'Abraham, tu as éprouvé sa fidélité
Et dépouillé Job qui clamait tes louanges.
Le 31 décembre pose un couvercle sur cette année
Qui fut acide à mes dents agacées.
Les pauvres ont encore faim, les esseulés ont soif,
Les migrants poursuivent leur marche éperdue
Les mendiants quêtent dans les rues,
Dans les déserts n'ont pas fleuri les amandiers.
Mille vœux s'échapperont des lèvres cette nuit,
Des vœux pour ceux qu'on aime et qu'on voudrait heureux.
Courriel, voix ou papier,
Tous ces vœux gagneront le ciel comme bulles légères.
Mon vœu pour moi est simple, unique et désespéré :
Laisse-moi rêver, Seigneur, au moins le premier janvier
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MARDI 29 DÉCEMBRE 2009, A 22:25 VIEUX DICTIONNAIRES Vous en craquerez peut-être,
Pauvres étagères de hêtre,
Mais vraiment, non, je ne veux jeter aucun livre.
Mes préférés sont les plus vieux et les plus inutiles
Ceux dont la couverture est arrachée,
Ceux dont on n'a plus le titre,
Ceux dont les pages sont détachées.
Je ne jetterai pas une poupée au bras avulsié,
A la tête brinquebalante
A l'œil énucléé,
Je ne jetterai pas non plus mon papier.
Bigre, t'es démodée !
Mon préféré est un vieux dictionnaire
J'en ai dix neufs, mais je m'en sers
Pour le plaisir de feuilleter
Du papier missel à peine écorné.
Avec des mots qu'on ne dit plus
Et sans les mots que j'abomine
Avec des croquis démodés
Et le passé que j'aveignis.
Parle verlan !
C'est le poète qui me le dit
Ou nos républicains de la primaire ?
Ma fille, prends ton rouet et file
Ton ordinateur a craché.
Reprogrammez le logiciel !
On voit dans la campagne sommeillante
Le bœuf attaché au travail,
Le sonnailler marche devant l'agneau,
Le lavandier met ses houseaux.
Le schlitteur descend le lourd sapin,
Sa femme remplit la huche à pain,
Le fils pipe l'oiseau de grand matin,
La fille donne au bourrin son picotin
Aie, aie, aie, les reins !
Quand les enfants de Marie jettent des roses sur l'ostensoir
Le porte-dieu est à côté du porte –dais
Qui suit le porte-croix précédé du porte-crosse
Car le porte-bannière a préféré le porte-bobèche .
C.R.S et pavés ?
Le militaire au shako effrangé suit la rocade stratégique
Pour aller voir les riz-pain-sel du Mozambique
Et leur mendier la rocambole authentique
Avant d'aller coucher dans le pailler.
Et l'air conditionné ?
Le plumeau de la chambrière à la journée
Effleure le plumier de l'écrivassier
Qui trempe sa plume d'acier (sergent-major )
Dans l'encrier de buis sculpté.
Zut ! mon imprimante est bloquée !
On traverse la Manche en picoteux,
On prend les flots sur le sacolève du Levant,
On gobelotte en phaéton plein de gueuses,
On use ses godillots en marchant .
Et vive mon 4-4 !
Le paravent suit la parasolerie
Où les parapluies abritent une famille entière,
Le pétrole sert à l'éclairage,
Les images s'animent au cinématographe.
Achète un I-pod !
On voit aussi dans mon dico un pied de chèvre épaté
Et de lourds pieds de biche à la poignée de bois.
On met les poucettes au prisonnier
On reçoit les étrennes du bonhomme Janvier !
C'est une pub ?
L'Algérie est colonie française
Et je suis de Seine et Oise,
On cultive l'armoise aux Pays-Bas,
New York est La Nouvelle Amsterdam.
La Bohème est fière de Prague,
Les Anglais boudent en Palestine,
Les Mosellans parlent allemand,
On vend le riz de Cochinchine.
Combien de morts inutiles !
On mange les feuilles de roquette,
Des fèves vertes à la sarriette,
Du pâté d'alouette pour Guillaumette
Des raves cuites dans l'aneth .
Oh ! oh !Mac Donald !
Vieux dictionnaire, tu m'enchantes
Et cernes mon front de souvenirs,
L'or des mots doux et durs que prononce parfois
Feu mon grand-père dans tes pages bruissantes…
J'ai vraiment rien pigé !
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 27 DÉCEMBRE 2009, A 20:03 MATIN D’HIVER Quand le matin s'éveille
J'aime tôt me lever
Et marcher dans les grandes plaines.
J'aime voir s'empourprer les bosquets de roseaux
Et s'embraser de feu sous les jets de soleil.
L'hiver sans eux est triste de grisaille
Mais la lumière jaillit
Et sous la coupole rose de l'air brumeux
Les matins appuient leur flanc
Contre les terres rougies.
Ici, tout semble rouillé comme un fer
Abandonné aux hasards de la pluie,
Et le socle immense de la terre
Défriche inlassablement les heures mêlées
Mes pas me portent toujours
Vers l'arche blonde d'une eau passante
Agenouillée sur les cailloux crémeux.
Elle envoie chaque instant vers les cieux
Ses prières mouillées d'espoir.
Au ras de l'eau,
Près des vases huileuses frôlées par les tritons
Les fresques mouchetées d'un courant immobile
Dessinent des yeux pleins de confiance.
Puis, quand les heures descendent
Sur les berges blafardes,
Les peupliers peignent des songes.
Et l'onde dénouée se gorge de flocons d'or
Précipités du ciel en poudroiements perlés,
Etoiles sans chaleur
Qui s'endorment
Lorsque l'aube s'évase.
Dans la campagne,
Les chênes pensifs gravement veillent,
Leur ramure crénelée couverte de feuilles
Marcescentes convolutées et sèches
Les jardins endormis
Attendent pour l'été
Le concert des rosiers à vif.
En automne, on a planté
Près des pivoines aux paupières closes
Des iris au regard de violet velours
Qui jailliront en flèches dès le premier soleil .
Et le romarin bleu refleurira
Pour enivrer les guêpes brunes,
Oui, le soleil sèmera sa poudre de mimosa
Egrenée par les vents tièdes d'avril.
Les yeux fendus de malice,
Un lézard parcheminé
Filera des fils d'or
Sur une branlante muraille.
Hélas, je rêve seulement, quand, vers midi,
La fourrure moelleuse de cette fin décembre
Caresse mon visage en oubliant quelques heures
La morsure détestée de la bise cruelle.
Je rêve pourtant aux papillons pliés
Qui en secret s'exercent
A faire frémir de beauté
Le petit peuple des insectes.0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 27 DÉCEMBRE 2009, A 19:58 LA NAISSANCE Grâce à quoi je demeure
Grâce à quoi je survis.
Une aube légère
Dans un bébé tout neuf
Grâce à quoi je demeure
Grâce à quoi je survis.
Un regard malicieux
Une exigence pleine
Et des mains potelées
Qui pétrissent mon cœur.
Grâce à quoi j'aime enfin
Grâce à quoi je vieillis
Une aube légère
Et un regard nouveau.
Car j'ai donné naissance
Et j ai donné la vie
Plus le droit )à présent
De dormir.
Grâce à quoi je demeure
Grâce à quoi je survis.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 27 DÉCEMBRE 2009, A 10:47 VIRELAI DU TEMPS JADIS Au temps que toute chose est gaie
Vire chante, virelai
Au temps que toute chose est gaie
De la rosée des champs
Ma lèvre a tout goûté,
De la rosée des champs
A la grande marée.
Lors vint à ma bouche
Chanson qu'ainsi j'écris
Lors vint aussi à mon cœur
Paroles claires de mon bonheur.
L'hiver qui pèse nuit et jour
Ce que c'est que décembre qui dure
Sans cesser d'aller, sans séjour,
Sans se laisser prendre cassure
L'hiver m'a devancée.
Mon âme encore ensoleillée
Voit la blanc neige, voit le chagrin,
Et tant de joie en elle est fière
Que mon regard en est serein
Vœu donc ferai pour terre entière
Où hommes sont comme rameaux,
Au printemps ils se délectent
Et que la sève les humecte
Pour que verts et fleuris
Vivent tous et chacun depuis,
Et soit en eux le Paradis...
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MARDI 08 DÉCEMBRE 2009, A 14:57 MENDICITÉ T'as pas cent balles?
C'est pour brouter
Sur l'beau gazon de l'Evêché.
T'as pas cent ronds
Pour écouter
Tous les flonflons de l'orphéon?
T'as pas cent thunes
C'est pour buller
Sous les soleils de l'Elysée?
T'as pas cent sous
C'est pour chanter
Mon pauv'copain qu'est sidayé?
T'as pas d'l'oseille?
C'est pour l'appel
D'une jolie fille su'mail
T'as pas d'galette
Pour jouer les riches
Au grand hôtel?
Si t'as l'grisbi , t'as des amis
On ira boire
Au Paradis.
Donne des quibus
J'prends l'autobus!
Pour le taxi, faut trop d'radis!
T'as une minute
Qu'on boive un pot,
Qu'on s'dise un mot, même en argot?
Y'a plus d'écus
Y'a plus d'pétrole
Y'a des euros, moi, c'est zéro!
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MARDI 08 DÉCEMBRE 2009, A 00:11 A TOUTES LES FEMMES EXILÉES PAR LA MISÈRE OU LA GUERRE Exode des femmes
Pliées de peur, de honte et de chagrin,
Je ne suis plus qu'une feuille abîmée ;
Je me dessèche sur la terre glaciale ou brûlante,
Accroupie pour des prières muettes et sans dieu.
Je suis un cocon mort replié sur un cœur figé
Et mes ailes flétries ne voleront jamais.
J'ai bu de l'eau croupie
Tiédissant dans un fossé de bord de route
Et je n'ai vu ni le ciel bleu
Ni l'or de l'Orient rompant le grand silence
Ni la pluie étoilée claquant sur le pavé
Ni la terre enneigée attendant le printemps
Ni les avions d'argent glissant dans les nuages.
Sèche et nue, et seule et vidée de larmes ;
Feuille tombée de l'arbre bouillant de sève,
Quand Dieu jeta du Paradis,
Eve ma sœur douloureuse,
Eve ma mère humiliée,
Eve ma fille souillée,
Eve ma bien-aimée privée de lumière,
De mots, de justice.
O douleur des femmes aux entrailles déchirées
Proies de l'ogre affamé,
Proies des Eglises saintes et muettes,
Proies des bébés haineux et dévorants,
Vous et vos pères majestueux,
Vous et vos fiers maris
Caressant vos cheveux dénoués
En murmurant des mots d'amour
Qui bleuissent leurs lèvres
Et brisent votre crâne,
Qu'avez-vous donc appris en traversant les siècles ?
Femmes aux paumes calleuses,
Femmes aux doigts noués,
Femmes aux dents éclatées
Par les paroles de haine,
Par les vipères sifflantes qui nouent votre parole,
Femmes aux épaules sèches
Que nul bras n'a protégées
Femmes, mes sœurs aux lèvres cousues,
Femmes, mes sœurs cachées,
Mes sœurs de misère,
Mes sœurs d'injustice,
Mes sœurs pitoyables,
Vous qui cherchez dans la poussière et le sable et la glace
Le bois pour vous chauffer,
Le grain pour vous nourrir, la miette, l'eau,
Vous qui offrez vos mains à vos fils désarmés,
Vous qui suintez les larmes, le lait, le sang,
Vous toutes mes sœurs divines,
Chantez, chantez, chantez
Vos Requiem in pace.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG
MERCREDI 02 DÉCEMBRE 2009, A 15:15 STRING ET BURKA Et pour cacher sa nudité
Elle avait mis sur son petit devant
Un triangle de soie trop étroit.
Elle avait mis sur son petit derrière
Un cordon de ficelle dorée
Mais pour cacher sa nudité
Ce n'était pas assez.
Elle avait mis alors
Sur ses petits vallons bien ronds
Une culotte à fleurs en coton très serré
Qui cachait son petit devant
Qui cachait son petit derrière
Mais pour cacher sa nudité
Ce n'était pas assez, le pantalon fut demandé.
Pour se baigner dans les flots
Un petit haut à balconnet
Un petit bas sous le nombril
Mais pour cacher sa nudité
La blancheur de sa gorge
Et sa jambe galbée
Ce n'était pas assez, elle se baigna toute habillée.
Pour marcher dans les rues de Kaboul
Pour marcher dans les rues de Paris, d'Istanbul
Elle avait mis sous ses genoux
L'ourlet de sa jupe évasée
Mais pas de collant gris.
C'était loin d'être assez
Elle a reçu cinquante coups de fouet.
Pour aller au marché
Elle avait caché ses cheveux de feu
D'un joli foulard bien noué
Ce n'était pas assez
Et pour cacher sa nudité
Il fallut mettre aussi
La longue robe noire sur ses souliers de fée.
Et pour cacher sa nudité
Pour éviter les regards appuyés
Elle partit grillagée, verrouillée, enterrée
De la tête jusqu'aux pieds, la burka s'imposa.
De noire toute vêtue
Juste un fantôme dans les rues
Qui la verrait pleurer ?
votre commentaire -
LUNDI 30 NOVEMBRE 2009, A 18:18 LE BONHEUR VERT Mais non, ça ne doit pas être si difficile
On dit fleur ou fruit
Et des arômes et des douceurs de pétales et de pulpe
S'exhalent et m'enlacent.
Douces et vireuses
Elles me disent : sois heureux.
Mais non, ça ne doit pas être si difficile
Je dis vent et bourrasque
Et brise qui murmure
Et coulis qui s'éteint.
La girouette qui geint
Apaise mes colères
Et me souffle tout bas : sois heureux
Mais non, ça ne doit pas être si difficile.
Cascade et eau dormante me coroient et me ripent.
Et jaillissent et ondulent
Des sources et des étangs.
Je m'immerge et me trempe
Et l'eau suinte pour moi : sois heureux..
Mais non, ça ne doit pas être si difficile
Prendre l'arbre à plein bras
Et planter, et semer
Chanter sous la tonnelle, danser dans le vallon .
Chenus ou filardeaux, douçains et sauvageons
Les sylves ont fredonné pour moi : sois heureux.
Mais non, ça ne doit pas être si difficile
Je claironne : soleil, se réveillent Osiris, Phébus et Mithra
Qui de forces dorées couronnent l'univers étincelant,
Et réveillent mes yeux endormis sur mes rêves
Effacent de ma nuit mes brûlantes peines
Et d'or et de lumière clament très fort : sois heureux
Chanvre, plainte et déchirure
Et velours ou tendresse
Et clémence ou satin,
Que te louangent toutes les fleurs, toutes les eaux,
Tous les vents, tous les fruits, et les arbres dressés
Et le soleil radieux et les racines obscures.
Que la nature toujours à ton oreille vigilante,
Doucereuse et pateline
Cassante et dévorante
En une mélopée gracieuse, en un cri proclamé
Te dise, oui, te dise :
Homme, sois heureux..
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG LUNDI 30 NOVEMBRE 2009, A 12:55 JARDIN Et tu pourrais sans doute
Descendre en ton jardin
Marcher dans l'herbe douce
Caresser le matin.
Et tu pourrais ainsi
D'une timide main
Effleurer la rose rouge
Qui a fleuri ce matin.
Un petit homme a baillé:
C'était un nain de jardin..
La rose rouge est fanée
Le petit homme est tombé .
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 29 NOVEMBRE 2009, A 16:25 L' ÉPERVIER As-tu vu au bord de la falaise
Le petit épervier immobile et vibrant?
Suspendu entre ciel et mer,
IL hésitait sur sa destinée
Et poussait un long cri plaintif
Que la vague au loin étouffait...
Comme j'aimerais ainsi me pendre dans le vent
Et croire atteindre les nuages blancs,
Et croire entendre encore et encore
L'herbe pousser sous mes pieds!
1 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 29 NOVEMBRE 2009, A 16:07 SAGESSE J'ai pensé être reine
Vivre un soleil doré.
J'ai pensé être flot,
Bateau errant et vogue sans galère;
J'ai pensé être sainte
Couronnée d'une épine ambitieuse.
J'ai pensé être maudite
Bateau en dérive et vogue le flot
Qui nourrit savants et génies;
J'ai pensé être sage
Vivre sans heurt, sans blessure
Les yeux fermés, la bouche close
Et faire danser les idées rudes:
Foi, bonté, droiture,
Des mots oubliés, des mots démodés
Petit roseau plié, j'ai bien courbé ma tige
Ni sainte, ni reine, ni sage
Sans combat mais cousue de blessures
Et vogue mon bateau sur l'unique océan
Centre de l'univers où mon Dieu m'a conduite.
1 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 29 NOVEMBRE 2009, A 15:58 PRONOMS PERSONNELS De toi à moi
Ou lui ou toi
C'est toi ou moi
Ou lui et moi
De elle à moi
Ou elle ou moi
c'est elle et toi
Et toi sans moi
De toi à elle
Ou elle et toi
C'est elle ou moi
Et elle sans toi
Et nous sans elle
Et nous sans vous
Et vous sans nous
Et nous pour nous.
1 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 29 NOVEMBRE 2009, A 10:21 PARIS Parfois, ne vous moquez pas,
Je quitte mon jardin, lassée de mes herbes mouvantes
Et du grand ciel qui ne me répond pas.
Parfois, ne vous moquez pas,
Je me sens irrésistiblement appelée
Par la foule et le bruit
Et le métro grinçant,
Et les trottoirs bondés.
Je marche dans les rues
Choisissant avec soin
La bousculade et les encombrements,
Les néons lumineux et les moteurs rageurs.
Oh, ne vous moquez pas,
Je m'assieds sur un quai de métro
Aux pires stations, aux heures de presse,
Et les piétons qui me bousculent sans s'excuser
Me rendent à mon humanité.
J'aime ce bain de foule où je me sens unique
Et membre d'un grand corps, frère de tous mes frères
Clodos et pédégés, minettes et croulants.
Je suis l'homme régnant sur terre
Couronné, vainqueur, immortel.
Non, ne vous moquez pas, Paris parfois m'appelle
Ou Londres, Sao Paulo, Rome et Milan.
Et je m'échappe de mes prisons
Dans un rire, une danse, un opéra
Quand je marche sur le bitume
Vibrant des mille cœurs qui battent
Au rythme de mes pas.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG JEUDI 26 NOVEMBRE 2009, A 20:47 MA MAISON J'habite une maison haute
Ou règne une belle harmonie
Du lin de Cogolin, des toiles peintes
Et des fleurs un peu assoupies.
Une chambre à baldaquin
Un parquet ciré sous l'alcôve
Des porte-plumes, un guéridon fragile
Et des cache-pots sous les amandiers nains.
Au salon, des médaillons empire
Des figurines en biscuit sous l'opalescence des lampes
Un portrait sépia du prince impérial
Une horloge qui ne sait pas compter.
Une collection de chats hiératiques
Sur la commode palissandre
Et des aquarelles pâlies
Encadrées de dorure mouchetée
Une salle de bain carrelée
Une vasque en pâte de verre
Une psyché bancale
Et des fontaines en col de cygne.
Une grande cuisine dallée
Avec des poutres raides et un évier carré
Une rangée de cafetières étiques
Et le fourneau paré de céramiques .
Entrez, entrez dans ma maison
Elle est faite pour vous, visiteurs et amis
Moi, j'ai ma niche et ma pâtée
Dans un bureau empoussiéré.
Des livres couchés, des livres étranglés
Des revues lues, découpées, des crayons rongés
Des papiers à classer, à trier, à jeter
Des papiers à relire, des papiers pour pleurer.
Pagaille, désordre et fatras
Pêle-mêle d'ouvrages brochés
Capharnaum de lettres et d'épîtres
De missives à corriger, de messages à poster
C'est dans cette confusion plumitive
Cette misère domestique
Que je scribouille, que je tartine,
Que je découvre mes chansons.
Je me vautre dans les phrases alanguies
Je me ventrouille dans le sucre des mots
Je me vitule dans les papiers noircis
Je me barbouille d'encres séchées.
De ce chaos,
De cette bauge,
De ce repaire,
De ce terrier,
De ce cloaque de papier ,
Je vois, moi, mille colombes s'échapper.
1 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG JEUDI 26 NOVEMBRE 2009, A 20:40 MARIAGE D’AMOUR Si tu veux, oui, pourquoi pas
Sans doute en blanc, en tulle et dentelle
Noeud papillon, chapeaux de rêve
Orgue vainqueur, repas de fête.
Si tu veux, oui, pourquoi pas
Je serai demain à ton bras
Chansons d'amour, refrains coquins
Et nos parents un peu chagrins.
Pour le meilleur et pour la joie
Mais seulement pour aujourd'hui
Si tu le veux, oui, pourquoi pas
Nous croire liés la bague au doigt.
On louerait tout pour de rire
Le maire enrubanné et la calèche en fleurs
On louerait seulement la journée de bonheur
On n'aurait pas besoin de divorcer.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG JEUDI 26 NOVEMBRE 2009, A 20:34 EDUCATION Un et un deux
Deux et un trois
Trois fois trois neuf
Je, tu, il, nous, vous, ils
Le pistil, les étamines
Hugues Capet
Robert le Pieux
Henri 4 et Ravaillac
La fourmi n'est pas prêteuse
Sur un tapis de Turquie
Le couvert se trouva mis
Bijou, caillou, chou, genou
Mais où est donc Ornicar,
L'âge du capitaine point d'interrogation
Le diamètre , les équations
Rosa, rosa, rosam
My taylor is rich
Desayuno u cena
Frites et purée-jambon
Ravaudage et lessive
Courses et maman-taxi
Marivaudage et bavardage
Sont les vraies mamelles de la femme
Qui tricote au jour le jour
Les heures perdues, les heures jetées
Et ne voit pas d'ouvrage avancer
Chers petits à éduquer
Il faudra recommencer encore et toujours
Je bêtifie, tu bêtifies, vous bêtifiez
C'est le destin des mères phagocitées
Meurs, mourons, mourez.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MARDI 24 NOVEMBRE 2009, A 19:19 OBÉISSANCE Elle avait appris à dire
Oui, madame et oui, monsieur
Elle avait appris à se tenir à table
Elle avait appris à ne pas crier.
On lui avait dit: sois sage et tais-toi,
Elle était sage, elle se taisait.
On lui avait dit: obéis-moi
Et elle obéissait.
C'était à dix, c'était à vingt,
A trente et quarante ans, la vie, la vie,
Elle était sage et bien docile
Tout un chacun l'aimait.
Et puis des oui madame, des oui monsieur
Elle eut un jour assez
Elle voulut vivre et dire: je veux
Mais la chanson était fêlée.
Vole, bel oiseau vole
Et sauve-moi de moi
Qu'un tourbillon de plumes
Libère la foi qui dort en moi.
2 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MARDI 24 NOVEMBRE 2009, A 16:02 BROCANTE Le musicien est mort en juin
Le vieux piano est à vendre
Tout habillé de poussière argentée
Entre un frigo et une télé.
Les touches pleurent quand le client les frappe
Le brocanteur n'a pas de cœur
Le musicien est mort en juin
Le piano pleure, et meurt
Il meurt de chagrin.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG LUNDI 23 NOVEMBRE 2009, A 18:31 NOUVELLE JOURNÉE Le jour se levait
Lorsqu'une pensée lui troua l'esprit ,
Comme une chiure de mouche
Sur une vitre fraîchement lavée :
Ma vie sera toujours une entreprise inachevée.
Le jour se levait
Avec cette idée
Aussi débilitante que rigoureusement exacte.
Il aurait fallu se rendormir,
Rêver de nouveau à des prairies en fleurs,
A des couronnes de mariée,
A des plages de sable blanc.
Au lieu de quoi,
Elle se jeta hors de son lit
Et se prépara à affronter une réalité
Aussi pesante qu'une sinusite.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG DIMANCHE 22 NOVEMBRE 2009, A 14:18 BÉATITUDES Centrales empoisonnées
Bateaux de plutonium,
Ozone troué
Sida, vétusté, corruption, L.S.D.
Violence et insanité
Internet rose et truqué
Faim et chômage
Guerres et suicides
Racismes et intégrismes
Mensonges et perversité,
Ouvrir ou fermer les yeux
Est mon seul choix.
Non, je ne peux pas croire
Que l'oiseau ne chantera plus,
Et je ne peux pas croire
Que mes yeux dessillés
Ne verront que le Diable
Portant en croupe
L ‘humanité bafouée ;
Nous verrons l'espérance dans les yeux des bébés
Nous verrons les enfants jouer
Nous verrons le printemps jaillir sous la lumière.
Nous verrons les malades se lever en riant
Nous verrons l'océan où dansent les dauphins
Nous verrons les blés dorer dans les déserts
Nous verrons l'alouette chanter sous le soleil
Nous verrons le chômeur debout tôt le matin
Nous verrons le poète éteindre les écrans.
Nous verrons les ministres servir l'humanité
Nous verrons des lois justes et des journaux ouverts
Nous entendrons des chants, des prières, des pardons.
Et des prophètes à nouveau parleront
Que nous saurons écouter avec déférence
Et des savants chercheront, pour trouver la vérité de la vie.
Non, je ne peux pas croire
Que la terre se dessèche
Que le ciel m'asphyxie
Je ne peux pas croire
Ceux qui brament, ceux qui grondent
Et que les hommes de bien se taisent,
Liés de peur, de lâcheté.
Je fais ma part de chemin
J'écoute l'homme en moi.
Socrate, Marc Aurèle, Saint- Thomas, Spinoza,
Montesquieu et Voltaire, Goethe et Hugo,
Darwin et Claude Bernard, Jaspers et Gandhi,
Bâillonneront les nouveaux loups hurleurs
Qui ne pourront ni mordre ni tuer.
Une sève de chêne
Sourd de nos veines bleutées
Attendant le printemps et guettant la lumière
Pour jaillir et réclamer ses droits.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG SAMEDI 21 NOVEMBRE 2009, A 20:43 UNE ALLÉE Il y a bien une barrière blanche
Et une allée cernée de fleurs;
Il y a même au bout une maison,
Et une porte bleue sous la lucarne ouverte,
Et une main de cuivre pour appeler l'ami.
Pourtant le vent m'emporte
Vers mes chimères et mes folies;
Je ne fais que passer
Tel un duvet de fleur
Effleurant cette terre
Sans jamais me poser.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG
SAMEDI 21 NOVEMBRE 2009, A 20:28 PAPIER, ESPOIR ET PAPIER . Avec une feuille de papier,
Livre ou journal,
Canson pour dessiner,
Cahier pour travailler,
Les jours sont plus supportables
Et le réveil, au matin,
Plus probable .
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MERCREDI 28 DÉCEMBRE 2011, A 10:53 AU DONON En ce soir du mois d'août, il partit pour marcher,
Et sans aimer la lune, il aima sa clarté.
Paysage d'hiver par une nuit d'été,
L'herbe de la prairie semblait être rasée,
Et la rosée tremblait sous le rayon jauni
D'une couche de givre dormant sur les paillis.
Quand vint le vent frisquet, il put se réfugier
Dans une clairière ouverte où paissaient quelques biches.
Couleur de lysimaque, un ciel jaune s'étendait
Aux sommets veloutés des montagnes si riches.
La pluie pulvérisée sur les branches légères
Des sapins argentés figeait l'ombre sévère.
Tandis que, dominant et seul de sa race,
De sa branche faîtière semblant une vraie croix
Un hêtre dépassait un peuple d'arbres droits
Qui luttaient sous le poids de leurs épines lasses.
Et lui seul écoutait le murmure de la nuit,
Sa marche encore lointaine mais de rêves éblouie.
1 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MARDI 27 DÉCEMBRE 2011, A 10:08 QUAND ELLE ÉTAIT LÀ, ET PUIS, PAS LÀ. Absente,
J'ai cultivé les phrases jolies
S'évaporant de ses lèvres roses
Comme une haleine chaude et douce.
Présente,
J'ai trop parlé de moi-même.
S'échappant de mes lèvres caustiques,
Les brumes et les critiques caracolaient :
Je voulais être d'une absolue rigueur.
Absente,
Je me sentais tendresse,
Présente, je me faisais raseur.
Absente,
J'étais obsédé par sa beauté :
Sa peau de velours à peine dénudée,
Son cou aussi gracile que la tige des fleurs.
Son regard de myosotis pâle
Faisait chavirer mon travail.
Présente,
Je marchais droit devant moi,
Absente,
Je posais ma paume forte
Sur ses petits doigts légers.
Je râlais pour des riens quand elle était là,
Puis, quand elle était partie,
Je rêvais à son sourire
Que malgré moi, j'avais éteint.
Elle est partie, j'ai tellement froid !
J'ai peur du vide
Que mes paroles arides ont creusé.
Elle est partie, la reverrai-je ?
Tout résonne et frissonne…
J'ai froid dans mon cœur sec
Qui chante sourd ou reste muet,
Ce cœur vidé pleure
Des épis mûrs et non coupés
L'attente vaine.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MARDI 27 DÉCEMBRE 2011, A 09:10 QUELQUE SOIT SON NOM Entre nous deux,
Et quelque soit son nom,
Il se créera d'abord un silence,
Et ce silence ressemblera à une attente.
Puis, il y aura un certain regard,
Et peut-être alors sa lèvre sourira…
Enfin, il y aura une parole, une première parole,
Et quelque soit son nom,
Cette parole sera comme un cadeau.
Vers ses yeux partiront des paroles
Que son oreille n'entendra pas,
Je recevrai des noms usés : train, livre, pain,
Que seuls mes yeux entendront .
Tout à l'heure, il me dira ce qu'il a fait aujourd'hui,
Ce qu'il a fait hier, et puis avant-hier,
Et doucement, j'entrerai dans sa vie,
Quelque soit son nom.
Doucement, doucement,
Avec des mots de tous les jours,
J'entrerai dans sa vie.
Et si j'attends bien patiemment,
Si j'attends que sa lèvre ait rendu mon sourire,
Je sais qu'il me dira aussi
Ce qu'il fera demain, après-demain,
Et même ce qu'il fera l'an prochain ;
Quelque soit son nom,
Il parlera de ses inavouables projets,
Et mieux encore, il parlera de ses regrets.
Je ne le connais pas,
Il n'a pas encore de nom,
Il n'a pas traversé mon chemin.
Demain, demain peut-être,
Je l'appellerai par ce nom,
Il me dira bonjour en prononçant le mien :
Alors, je saurai s'il peut entrer dans ma vie,
S'il peut entrer doucement dans mon cœur.
Ce nom sera le visage d'un ami.
Il pèsera tout le poids de l'espoir,
Quelque soit son nom.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG SAMEDI 24 DÉCEMBRE 2011, A 17:50 CADEAU DE NOËL EN MAI Je n'avais ni cheval de bois,
Ni lapin au tambourin,
Ni landau, ni trottinette,
Ni polichinelle sur une échelle.
Je n'avais ni poupée ni poupon,
Juste un vieil ours dans les bras :
On me trouva trop grande pour ça !
On me somma de le donner
Y'a plein d'enfants qui n'auront rien,
Va le porter chez les voisins,
Le petit Jules n'a point d' papa.
J'étais contente d'avoir grandi,
Mais je revins très chagrinée.
Mémé qui n'avait rien pour vivre,
Voulut m'en consoler.
Sou à sou , elle épargna son pécule :
J'eus un nounours au mois de mai.
Son poil est élimé,
Ses jambes sont déformées,
Son nez part de travers,
Un œil est éraillé, les oreilles sont pliées.
Recousu par mes petits doigts maladroits,
Les copeaux de bois
S'échappent de son ventre percé,
Ses vêtements serrés
L'empêchent de sombrer !
C'est mon nounours :
Il m'a suivie partout.
Je le prête le soir
Quand un enfant a peur du noir :
Mémé donne sa voix
A ce vieil ours délabré.
Câlinant le vétuste joujou,
Les enfants dont la chambre est un magasin
De jouets rutilants et modernes
S'en trouvent toujours consolés,
Et moi, je pense à ma pauvre mémé…
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MARDI 20 DÉCEMBRE 2011, A 10:31 PAROLES EN L'AIR J'ai parlé d'hirondelles et de libellules,
J'ai parlé soirs d'été
Et j'ai vécu de brumes
Et de paroles châtrées.
Quelques paroles en bleu ou noir,
Que voulez-vous, je ne sais pas danser !
Ma chanson triste,
D'où vient-elle ?
Il n'y a en moi ni soleil ni vent.
J'écoute le grand souffle qui passe autour de moi,
Je pourchasse les traces des plus petits émois,
Que voulez-vous, je ne sais pas jouer !
Ma parole s'essouffle et mon âme s'en va,
J'habite un corps qui ne m'appartient pas.
Je suis une oreille aux aguets,
Une main tendue mais gantée,
Un regard aux abois, un errant de la vie,
Que voulez-vous, je ne sais pas aimer !
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG VENDREDI 16 DÉCEMBRE 2011, A 11:27 SOLITUDE MAIS PREMIER JANVIER Des murmures, des voix, des cris habitent les murs.
Je perçois des sons, des syllabes, des mots :
On parle quelque part,
On bavarde, on écoute, on murmure,
On prie ?
Je discerne quelque chose…
Des mots au milieu de sons,
Des voix,
Un appel…
J'entends des silences chauds, riches,
Des silences plus oppressants,
Des silences qui sont des creux :
Il y a quelque part des palabres,
Une réplique,
Un rire…
Oui, là-bas, des gens se parlent, au loin,
Des gens qui se regardent
Des gens qui ont été invités :
Ils sont tournés les uns vers les autres
Autour d'une table ?
Autour d'un verre ?
On ouvre des cadeaux enrubannés, peut-être,
On allume des guirlandes lumineuses,
On partage un gâteau de fête ?
Il y a une humanité derrière ce mur
Où je me tiens pliée.
Et moi , que dirais-je ?
Pourquoi ? Pour qui ?
Qu'aurais-je à dire que quelqu'un puisse écouter ?
Avec qui partager mon verre ?
Mon silence m'écrase :
J'allume ma télé.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG JEUDI 15 DÉCEMBRE 2011, A 20:32 JEUNESSE Ainsi parlent les bouches d'ombre
Qui ont vieilli.
Ma bouche à moi est jeune,
Elle se tait donc, parfois.
Elles n'ont pas ma parole,
Légère,
Elles ont la sagesse
Amère.
Moi, je ris
Quand elles sourient,
Moi, je danse,
Quand elles avancent.
Moi, je m'élance
Quand elles cheminent .
Nous ne sommes plus de même feu,
Nous ne sommes plus de même argile.
Je chante
Quand elles murmurent,
Je pleure
Quand elles oublient.
Suis-je un ruisseau
Face à cette eau dormante ?
Quelle est ma chance,
Face à mon essence qui s'en va,
O, ma filante enfance ?
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG JEUDI 15 DÉCEMBRE 2011, A 19:35 INSOMNIE Un soir de plus,
La nuit viendra encore.
Je ne tiens plus debout,
Je ne veux me coucher,
Et je me plains moi-même.
Un soir encore,
La nuit me guette,
A pas menus,
Le sourire carnassier,
Il fait si noir en ma maison !
Mais comment voulez-vous
Que je dorme sans rêve ?
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 14 DÉCEMBRE 2011, A 21:21 POÉSIE INCERTAINE Un jour de bel enthousiasme,
J'écrivis un poème vif comme une chanson,
En trois mots, quatre temps,
Mémoire, rends-moi mon poème d'antan.
Quatre mots pour un poème,
M'en souviendrais-je encore ?
Ciel, vent, rose de sable ? Le saurais-je ?
Quatre mots de bruyère et de mer.
Avec des doutes et des larmes salées,
Des mots de tous les jours
Pour des matins remplis de brume,
Et des soirées près d'une cheminée.
J'écrivis ce jour-là le plus doux des poèmes.
Hélas, il s'est perdu en s'envolant,
Et j'ai perdu la clef des mots en quatre temps
Qui parlaient doucement de la rose des vents.
Sans me lasser, avec des mots plus acérés,
Je cherche encore les bruyères mauves,
Je cherche les marées bruissantes et salées
Qui vous feront rêver en me lisant.
J'ai oublié les mots jolis,
Les rêves roses et les jardins du paradis,
Mais j'ai gravé les titres amers
Car je parlais d'amour, de peine et d'amitié.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG MERCREDI 14 DÉCEMBRE 2011, A 20:58 SOUS L'ÉCORCE Terre, éternité,
Ou seulement le mot toujours.
Amours liées d'une lanière étincelante,
Mais création d'une constante fragilité.
Un jour suffit à faire ou à défaire,
Un jour construit,
Un jour mûrit,
Un jour meurtrit.
Peine ou bonheur, les fruits diffèrent :
Magie des regards et des mots,
Parfois, sorcellerie.
Quand le fruit est rongé
Le noyau se dénude, découvrant sa beauté :
L'écorce était bien belle,
Et plus beau le noyau.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG SAMEDI 10 DÉCEMBRE 2011, A 20:32 LES INFOS DE CE JOUR Sur mon petit écran
Et sur le vieux papier,
Tout un jeu désaccordé,
Un feu qui couve sans brûler.
Des années, des siècles de sagesse
Ont été oubliés :
On peint sur des cailloux,
On écrit sur les nuages qui passent,
Là-bas, bien loin des foules
Tendues vers leur écran.
On grave le verre déjà dépoli,
Et les cœurs blancs
N'ont plus assez de mouchoirs
Pour se consoler des chiens écrasés.
Dans la boue, les incroyants
Vont se laver,
De fiel,
Les mécréants vont se nourrir.
Tandis qu'on amuse le public
Avec des simagrées de clown,
Les étendues salées
Autrefois appelées mers
Font périr les alevins,
Et l'on efface l'espérance
Des enfants qui auraient
L'outrecuidance de naître.
Sur de nouveaux sentiers
Qu'on a baptisés routes,
Routes de l'information standardisée,
Toute une confortable banalité.
On ne peut même plus se plaindre,
On est trop habitué.
Pas de lunettes, pas de loupes,
Ne plus rien voir, juste écouter
La fuite de la pensée.
Soutenir des ombres,
Flatter la bêtise,
Epaissir les rire :
Les mouvements intérieurs restent cachés
Puisqu'il faut s'unir
En une unique pensée.
Gare à l'incandescent propos,
Gare au merle blanc
Et au cygne noir
Qui n'amusent et ne sont acceptés
Que dans les contes de fées.
Il ne faut pas troubler les ombres,
Ne pas effrayer les abeilles mourantes,
Ne pas salir les déchets,
Mais de ces décrets morbides,
Le plus hypocrite est
De ne pas réveiller l'homme
Dont l'ennuyeuse pensée pourrait
Déranger l'ordre établi
Par des experts aux yeux pochés.
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG SAMEDI 10 DÉCEMBRE 2011, A 19:43 UNE QUESTION Une question ?
-Je n'ai pas de question en moi.
Une réponse ?
-En moi, nulle réponse.
Un souhait ?
-Juste un vide,
Un vide immense
Un vide empli de sommeil.
La nuit ?
-Sans l'aube nouvelle.
-Alors, éteins ta solitude
Et rêve !
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG SAMEDI 10 DÉCEMBRE 2011, A 19:27 LE GRAVIER Un gravier gris,
Un gravier pointu,
Un gravier tout petit,
Un gravier bien coupant,
Un gravier sur le joli chemin
S'est niché dans mon cœur,
Saurais-tu me l'ôter ?
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG SAMEDI 10 DÉCEMBRE 2011, A 19:07 LE TEMPS DES FÊTES, Mais qu'importent vos peurs
Ou vos agitations de fourmis engluées,
Et qu'importent vos pleurs
Devant les horizons bouchés,
Sonnez tous,
Lourds carillons de bronze,
Sonnez,
Cloches et clochetons des hameaux !
Chantez vos joyeuses chansons,
Petits enfants emmitouflés,
Dansez,
Lucioles sur les balcons !
Voici venir le temps des fêtes !
Que la Noël et même l'an nouveau
Ceignent vos fronts soucieux
De lumineux diadèmes !
0 COMMENTAIRE(S) - LIEN PERMANENT - FAIRE CONNAITRE CE BLOG LUNDI 05 DÉCEMBRE 2011, A 09:52 ET MÊME SI ! Et même si,
Sur le trottoir décoré, chauffé,
Illuminé pour Noël,
Dorment de pauvres bougres,
Sur des cartons mouillés,
Et même si,
Devant les épiceries sociales
Et les soupes populaires
S'allonge un serpent de ventres affamés,
Et même si,
Dans l'hôpital sonore
Gémit la vieille dame abandonnée,
Et même si,
L'oppression
Couvre le bruit des bottes
Et de la corruption,
Et même si,
Les traders véreux
D'un doigt agile
Entassent des écus d'or,
Et même si,
Des illusionnistes
Prétentieux et cupides,
Avec un sourire carnassier
Vendent des pommes vides,
Je sèmerai à Noël mes grains de folie
Conservés dans des pochons de soie,
Légers mais bien solides,
Pour faire germer l'espérance et la sérénité
Et moissonner tout l'hiver un peu de joie.
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